Passage de la période préélectorale à la période électorale aux Comores. Les états-majors politiques sont en d'ores et déjà entrés en é...
Passage de la période préélectorale à la période électorale aux Comores.
Les états-majors politiques sont en d'ores et déjà entrés en ébullition pour 2016 .
Qu'on ne se trompe pas. L'année 2016 a déjà sonné à la porte des politiciens comoriens. Ces derniers sont en ébullition, et déjà, les Commissions stratégiques se forment par anticipation, les dîners politiques en ville s'organisent, les stratèges politiques sont à la recherche de slogans mobilisateurs, certains se voient déjà occupant le centre du monde à Beït-Salam, refusant jusqu'à la formule «si je suis élu», préférant celle, plus positive, «quand je serais élu». On est mort de rire quand on constate que certains candidats sans le sou promettent de mobiliser 4 milliards de francs comoriens, quand on leur dit que pour faire une bonne campagne présidentielle, il faut un minimum de 150 millions de francs comoriens, qu'ils n'auront d'ailleurs pas. Chanson bien connue. Et comme «la langue n'a pas d'os», tel candidat potentiel (le «potentiel» est de rigueur, car le paiement de la caution fera fuir nombre d'aventuriers) prétend sans rire être soutenu par telle grande puissance, qui va financer sa campagne à hauteur de 4 milliards de francs comoriens. Blablas et reblablas, bien sûr.
Dans tout ce flafla préélectoral, une ville voit converger vers elle toute l'énergie politique des Comores: Moroni-sur-Seine-et-Marne, ah! pardon, Paris et sa Région. Comme toujours, tout se décide à Paris, ou plutôt on croit que tout se décide à Paris, où déjà se sont constituées, actuellement, d'après les enquêtes et recoupements de rigueur, 6 Commissions stratégiques en vue de l'élection présidentielle de 2016. Ce sont des Commissions qui ont déjà commencé à mobiliser. Les mauvaises langues ont déjà recommencé à dauber sur l'activisme politique des Comoriens de France. Pourtant, malheur à celui qui aura la faiblesse de sous-estimer l'influence des Comoriens de France sur les élections aux Comores. En effet, des cotisations se font chez certains membres de la communauté comorienne, certains donnant jusqu'à 1 à 2 mois de leur salaire. Des manifestations culturelles s'organisent. Le programme de certains candidats est rédigé à Paris. Les candidats eux-mêmes font tout pour être vus à Paris. Les plus culottés d'entre eux soutiennent avec un étonnant culot qu'ils sont les «candidats de la France». Déjà en 2010, sur le plan stratégique, les Comoriens de France ont plus travaillé que ceux des Comores, pour un certain nombre de raisons liées à l'ambiance électorale.
Mais, au stade actuel, rien n'est arrêté. Rien n'est définitif. Le programme de certains? Un catalogue de vux pieux que les culottés de la République et les beaufs vont débiter devant les Comoriens, sans avoir peur de se ridiculiser. Mais, le grand défi sera celui de la formation des alliances: qui sera le chef de tel attelage politique, qui sera le colistier de qui, qui sera avec qui? À ces questions, aucune réponse n'est définitive actuellement, dans un pays où le politicien n'a plus de conviction politique et ne se réclame d'aucune idéologie, si l'on fait abstraction des doux rêveurs du FNJ, avec leurs fantasmes et divagations pseudo-islamiques. Vaudeville politique en perspective. Qui peut dire aujourd'hui qui est l'allié de qui sur la scène politique, à un moment où la CRC s'achemine vers une mort certaine si, en appel, Houmed Msaïdié est définitivement relevé de ses fonctions de secrétaire général de ce parti dont il a été la femme de ménage, le chef d'orchestre, le père, la mère et le chef?
Et puis, il y a celui vers qui convergent plusieurs regards: le Président Ikililou Dhoinine. Normalement, et selon toute vraisemblance, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi doit être son candidat naturel, dans une sorte de mariage d'amour et de raison. Dans l'état actuel des relations entre le Président et le Vice-président, tous les indices tendent à prouver que le chef de l'État soutiendra sans réserve son Vice-président. Mais, comme les politiciens comoriens ont décidé de ne jamais faire simple, voilà que des prétendants au Trône de Beït-Salam disent être sûrs que le chef de l'État aime tellement les serrer très fort contre son cur qu'il va ouvrir les coffres de Beït-Salam et financer leur campagne électorale. Mais, même si la science électorale n'est pas une science exacte, il est des indices qui ne trompent pas: certains candidats, même s'ils ne sont pas sûrs d'être élus mais tout le monde fait ses comptes d'apothicaire et se dit dans la bonne voie , ont plus de chances d'être élus que d'autres. Un drame.
Certains candidats ont commencé à mobiliser les leurs, et ont naturellement peur d'élargir le cercle des membres des Commissions stratégiques car d'ici à 2016, il se passera beaucoup de choses sur la scène politique comorienne: des ennemis vont se retrouver, des «amis et alliés» vont se tourner le dos, et rien ne se fera sans larmes. Des prétendants qui sont sans le sou s'agitent pour se faire remarquer, rien que pour pouvoir monnayer une clientèle politique qu'ils n'ont même pas. Le Volo-Volo politique. En tout état de cause, une chose est certaine: il va y avoir du sport. En effet, on a vu un parti politique dont le leader est potentiellement candidat se vider de tous ses membres, en raison de la méfiance des partisans envers le leader en question. La confiance règne. On a vu un autre parti faire le plein, et les méchantes langues parlent de «la politique du ventre» chère à l'africaniste Jean-François Bayart. Confusion.
Dans l'état-major politique parisien de ce candidat du Sud de la Grande-Comore, la course au leadership fait tellement rage qu'il n'est pas certain que l'équipe actuelle puisse tenir deux mois sans imploser. Les disputes se font sur fond stratégique, mais en réalité, il s'agit d'un combat d'hommes, trois personnes s'étripant littéralement. Ce combat est même alimenté par un élément très pernicieux: l'un des prétendants au leadership du Comité de Soutien affirme implicitement ces choses-là ne se disent pas ouvertement qu'il est plus légitime pour être chef car il est sûr de ne pas trahir son oncle candidat. Or, l'un de ses challengers n'est autre que le cousin du candidat, qui se targue d'être diplômé en Administration économique et sociale (AÉS) d'une Université parisienne. La belle affaire
Et la candidature féminine dans tout ça? La question est intéressante parce que les proches de la candidate, aux Comores comme en France, disent vouloir et pouvoir bénéficier de la crédibilité et du sérieux de leur championne et du «discrédit d'une classe politique qui ne brille pas par sa gouvernance et par sa capacité à proposer une politique alternative, se contentant d'attendre le jour où les uns et les autres seront probablement appelés à un poste. Ce sont des gens-là qui ont ruiné le pays qui proposent une politique alternative, une alternative à leurs propres incohérences et crimes au sommet de l'État». Un conseiller de la candidate va plus loin: «Les politiciens comoriens gagneraient à regarder dans le rétroviseur pour examiner le spectacle de fin de guerre mondiale qu'ils laissent derrière eux. Sur leur sillage, il n'y a que des ruines, du sang et des larmes. Comme on ne peut pas les chasser et les emprisonner, il aurait fallu qu'ils fassent eux-mêmes leur examen de conscience et qu'ils laissent de nouvelles énergies plus soucieuses du devenir des Comores et des Comoriens s'occuper de notre pays. C'est toute une mentalité de prévarication qu'il faut éradiquer, tout un mode de gouvernance qu'il faut penser et revoir entièrement».
Mais, le politicien comorien fait dans l'autoglorification et autosatisfaction, refusant systématiquement de reconnaître son incapacité, ses erreurs et même ses fautes. Or, sans une introspection, il est impossible de tirer le moindre profit de la classe politique des Comores. Au Cambodge, de 1975 à 1979, Pol Pot et ses Khmers rouges ont provoqué un génocide ayant tué quelque 3.100.000 personnes, , et ce n'est qu'au soir de sa vie que Pol Pot dira très laconiquement : «Nous avons peut être commis des erreurs». Une même état d'esprit.Incapables de reconnaitre les drames qu'ils provoquent.
Par ARM
www.lemohelien.com - Lundi 14 octobre 2013
Les états-majors politiques sont en d'ores et déjà entrés en ébullition pour 2016 .
Qu'on ne se trompe pas. L'année 2016 a déjà sonné à la porte des politiciens comoriens. Ces derniers sont en ébullition, et déjà, les Commissions stratégiques se forment par anticipation, les dîners politiques en ville s'organisent, les stratèges politiques sont à la recherche de slogans mobilisateurs, certains se voient déjà occupant le centre du monde à Beït-Salam, refusant jusqu'à la formule «si je suis élu», préférant celle, plus positive, «quand je serais élu». On est mort de rire quand on constate que certains candidats sans le sou promettent de mobiliser 4 milliards de francs comoriens, quand on leur dit que pour faire une bonne campagne présidentielle, il faut un minimum de 150 millions de francs comoriens, qu'ils n'auront d'ailleurs pas. Chanson bien connue. Et comme «la langue n'a pas d'os», tel candidat potentiel (le «potentiel» est de rigueur, car le paiement de la caution fera fuir nombre d'aventuriers) prétend sans rire être soutenu par telle grande puissance, qui va financer sa campagne à hauteur de 4 milliards de francs comoriens. Blablas et reblablas, bien sûr.
Dans tout ce flafla préélectoral, une ville voit converger vers elle toute l'énergie politique des Comores: Moroni-sur-Seine-et-Marne, ah! pardon, Paris et sa Région. Comme toujours, tout se décide à Paris, ou plutôt on croit que tout se décide à Paris, où déjà se sont constituées, actuellement, d'après les enquêtes et recoupements de rigueur, 6 Commissions stratégiques en vue de l'élection présidentielle de 2016. Ce sont des Commissions qui ont déjà commencé à mobiliser. Les mauvaises langues ont déjà recommencé à dauber sur l'activisme politique des Comoriens de France. Pourtant, malheur à celui qui aura la faiblesse de sous-estimer l'influence des Comoriens de France sur les élections aux Comores. En effet, des cotisations se font chez certains membres de la communauté comorienne, certains donnant jusqu'à 1 à 2 mois de leur salaire. Des manifestations culturelles s'organisent. Le programme de certains candidats est rédigé à Paris. Les candidats eux-mêmes font tout pour être vus à Paris. Les plus culottés d'entre eux soutiennent avec un étonnant culot qu'ils sont les «candidats de la France». Déjà en 2010, sur le plan stratégique, les Comoriens de France ont plus travaillé que ceux des Comores, pour un certain nombre de raisons liées à l'ambiance électorale.
Mais, au stade actuel, rien n'est arrêté. Rien n'est définitif. Le programme de certains? Un catalogue de vux pieux que les culottés de la République et les beaufs vont débiter devant les Comoriens, sans avoir peur de se ridiculiser. Mais, le grand défi sera celui de la formation des alliances: qui sera le chef de tel attelage politique, qui sera le colistier de qui, qui sera avec qui? À ces questions, aucune réponse n'est définitive actuellement, dans un pays où le politicien n'a plus de conviction politique et ne se réclame d'aucune idéologie, si l'on fait abstraction des doux rêveurs du FNJ, avec leurs fantasmes et divagations pseudo-islamiques. Vaudeville politique en perspective. Qui peut dire aujourd'hui qui est l'allié de qui sur la scène politique, à un moment où la CRC s'achemine vers une mort certaine si, en appel, Houmed Msaïdié est définitivement relevé de ses fonctions de secrétaire général de ce parti dont il a été la femme de ménage, le chef d'orchestre, le père, la mère et le chef?
Et puis, il y a celui vers qui convergent plusieurs regards: le Président Ikililou Dhoinine. Normalement, et selon toute vraisemblance, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi doit être son candidat naturel, dans une sorte de mariage d'amour et de raison. Dans l'état actuel des relations entre le Président et le Vice-président, tous les indices tendent à prouver que le chef de l'État soutiendra sans réserve son Vice-président. Mais, comme les politiciens comoriens ont décidé de ne jamais faire simple, voilà que des prétendants au Trône de Beït-Salam disent être sûrs que le chef de l'État aime tellement les serrer très fort contre son cur qu'il va ouvrir les coffres de Beït-Salam et financer leur campagne électorale. Mais, même si la science électorale n'est pas une science exacte, il est des indices qui ne trompent pas: certains candidats, même s'ils ne sont pas sûrs d'être élus mais tout le monde fait ses comptes d'apothicaire et se dit dans la bonne voie , ont plus de chances d'être élus que d'autres. Un drame.
Certains candidats ont commencé à mobiliser les leurs, et ont naturellement peur d'élargir le cercle des membres des Commissions stratégiques car d'ici à 2016, il se passera beaucoup de choses sur la scène politique comorienne: des ennemis vont se retrouver, des «amis et alliés» vont se tourner le dos, et rien ne se fera sans larmes. Des prétendants qui sont sans le sou s'agitent pour se faire remarquer, rien que pour pouvoir monnayer une clientèle politique qu'ils n'ont même pas. Le Volo-Volo politique. En tout état de cause, une chose est certaine: il va y avoir du sport. En effet, on a vu un parti politique dont le leader est potentiellement candidat se vider de tous ses membres, en raison de la méfiance des partisans envers le leader en question. La confiance règne. On a vu un autre parti faire le plein, et les méchantes langues parlent de «la politique du ventre» chère à l'africaniste Jean-François Bayart. Confusion.
Dans l'état-major politique parisien de ce candidat du Sud de la Grande-Comore, la course au leadership fait tellement rage qu'il n'est pas certain que l'équipe actuelle puisse tenir deux mois sans imploser. Les disputes se font sur fond stratégique, mais en réalité, il s'agit d'un combat d'hommes, trois personnes s'étripant littéralement. Ce combat est même alimenté par un élément très pernicieux: l'un des prétendants au leadership du Comité de Soutien affirme implicitement ces choses-là ne se disent pas ouvertement qu'il est plus légitime pour être chef car il est sûr de ne pas trahir son oncle candidat. Or, l'un de ses challengers n'est autre que le cousin du candidat, qui se targue d'être diplômé en Administration économique et sociale (AÉS) d'une Université parisienne. La belle affaire
Et la candidature féminine dans tout ça? La question est intéressante parce que les proches de la candidate, aux Comores comme en France, disent vouloir et pouvoir bénéficier de la crédibilité et du sérieux de leur championne et du «discrédit d'une classe politique qui ne brille pas par sa gouvernance et par sa capacité à proposer une politique alternative, se contentant d'attendre le jour où les uns et les autres seront probablement appelés à un poste. Ce sont des gens-là qui ont ruiné le pays qui proposent une politique alternative, une alternative à leurs propres incohérences et crimes au sommet de l'État». Un conseiller de la candidate va plus loin: «Les politiciens comoriens gagneraient à regarder dans le rétroviseur pour examiner le spectacle de fin de guerre mondiale qu'ils laissent derrière eux. Sur leur sillage, il n'y a que des ruines, du sang et des larmes. Comme on ne peut pas les chasser et les emprisonner, il aurait fallu qu'ils fassent eux-mêmes leur examen de conscience et qu'ils laissent de nouvelles énergies plus soucieuses du devenir des Comores et des Comoriens s'occuper de notre pays. C'est toute une mentalité de prévarication qu'il faut éradiquer, tout un mode de gouvernance qu'il faut penser et revoir entièrement».
Mais, le politicien comorien fait dans l'autoglorification et autosatisfaction, refusant systématiquement de reconnaître son incapacité, ses erreurs et même ses fautes. Or, sans une introspection, il est impossible de tirer le moindre profit de la classe politique des Comores. Au Cambodge, de 1975 à 1979, Pol Pot et ses Khmers rouges ont provoqué un génocide ayant tué quelque 3.100.000 personnes, , et ce n'est qu'au soir de sa vie que Pol Pot dira très laconiquement : «Nous avons peut être commis des erreurs». Une même état d'esprit.Incapables de reconnaitre les drames qu'ils provoquent.
Par ARM
www.lemohelien.com - Lundi 14 octobre 2013