27 septembre 2012 - Allocution de Son Excellence Ikililou Dhoinine , Président de l'Union des Comores à l'ouverture du débat...
27 septembre 2012 - Allocution de Son Excellence Ikililou Dhoinine, Président de l'Union des Comores à l'ouverture du débat général de la 67e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (New York, 25-29 Septembre et 1er Octobre 2012) .
25 septembre 2013 - Allocution de Son Excellence Ikililou Dhoinine, Président de l'Union des Comores lors du débat général de la 68e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (New York, 24 Septembre-Octobre 1 2013).
DISCOURS de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE, Président de l’Union des Comores, à la 68ème Session Ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies
25 septembre 2013 - Allocution de Son Excellence Ikililou Dhoinine, Président de l'Union des Comores lors du débat général de la 68e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (New York, 24 Septembre-Octobre 1 2013).
DISCOURS de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE, Président de l’Union des Comores, à la 68ème Session Ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies
New York, le 25 septembre 2013
Excellence Monsieur le Président,
Distingués Chefs d’Etat et de Gouvernements,
Excellence Monsieur le Secrétaire Général,
Honorable Assistance,
Mesdames et Messieurs,
Distingués Chefs d’Etat et de Gouvernements,
Excellence Monsieur le Secrétaire Général,
Honorable Assistance,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi, tout d’abord, d’adresser aux Autorités
américaines tous nos remerciements pour l’accueil toujours chaleureux et
fraternel, qu’elles nous réservent, lors de ce grand rendez-vous annuel
à New York, aux Nations Unies.
Ensuite, mes très sincères félicitations vont à
l’endroit de la Présidence à laquelle je formule des vœux de réussite,
pour un excellent déroulement des travaux de la 68ème Session Ordinaire
des Nations Unies, consacrés au « programme de développement pour
l’après-2015 ».
Enfin, au nom de ma délégation et au mien propre, je
voudrais m’associer aux autres Chefs de délégations ici présents, pour
exprimer toute ma gratitude, au Secrétaire Général de notre
Organisation, Son Excellence Ban Ki-Moon, pour sa disponibilité à servir
notre monde avec l’engagement et l’abnégation que nous lui connaissons.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Au moment où le monde est confronté à des crises
gravissimes,
Des actes terroristes, aveugles et barbares, que nous condamnons avec la
plus grande fermeté, viennent d’être perpetrés au Kenya faisant des
dizaines de victimes innocentes, parmi lesquelles, des femmes et des
enfants.
Au moment où les conflits armés mettent à l’épreuve notre capacité commune, à bâtir un monde où régnera la paix,
La crise qui secoue la Syrie, depuis deux ans et demi,
avec ses lots de détresse et de drames humains, doit nous interpeller,
afin de parvenir rapidement à un règlement de ce conflit et mettre fin,
ainsi, aux souffrances endurées par le peuple syrien.
Nous condamnons, fermement, l’usage, en Syrie, d’armes
chimiques contre des populations innocentes, tout comme nous condamnons
avec la même énergie, les acteurs de cet acte horrible.
Je voudrais, dans le même sens, attirer solennellement
notre attention à tous, sur les autres crises, les autres maux qui
pourraient nous sembler mineurs ou insignifiants, alors qu’ils sont,
eux aussi, tout aussi graves.
Ils le sont, d’autant plus qu’ils engendrent, des lourdes pertes
humaines et le plus souvent, ils nourrissent, pour ceux qui les vivent
quotidiennement, un sentiment de frustration, de mépris et d’abandon !
Et pourtant, ces autres maux, en réalité, n’ont aucune
raison d’être, car c’est ensemble, dans ce haut lieu des Nations Unies, à
l’unanimité, que nos prédécesseurs, animés de l’esprit d’égalité des
Peuples, de Justice Universelle mais encore d’équité et d’Humanisme, ont
décidé, le cœur ouvert et l’esprit libre, de rendre l’Humanité tout
simplement harmonieuse, pour le bien-être de l’Homme.
En effet, c’est notre Organisation qui décida de la décolonisation de tous les territoires, sous le joug colonial.
Elle en a fixé les règles ! Elle a tracé le cheminement ainsi que l’accompagnement, pour les Peuples qui se seraient libérés !
Je voudrais, d’ailleurs, en passant, rendre un hommage
appuyé, aux Membres Permanents du Conseil de Sécurité, ainsi qu’à tous
les États-membres des Nations-Unies, de l’attitude responsable dont ils
ont fait montre, depuis la création de l’Organisation des Nations Unies à
nos jours, en soutenant les Mouvements et Organisations de Libération
Nationale, surtout dans notre continent, l’Afrique.
Cependant, il est regrettable que soixante-huit ans
après sa création et après l’adoption de sa Charte, que cette même
Assemblée constate malheureusement encore, aujourd’hui, qu’il reste un
territoire d’un Petit Etat Insulaire, en l’occurrence le mien,
l’archipel des Comores, sous domination d’un autre Etat, celui-là, une
grande puissance, Membre Permanent du Conseil de Sécurité, j’ai nommé
l’Etat français.
Et pourtant, notre Organisation s’est prononcée, sans équivoque, en faveur de l’indépendance de l’archipel des Comores.
Ce fut conformément aux résolutions 1514 du 14 décembre
1960, portant « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et
aux peuples coloniaux » et 2621 du 12 octobre 1970 contenant le
programme d’action pour l’application intégrale de la Déclaration.
Aussi, aux résolutions 3161 du 14 décembre 1973 et 3291
du 13 décembre 1974, qui réaffirment l’Unité et l’Intégrité
Territoriales de l’Archipel des Comores et le droit inaliénable de son
Peuple à l’Autodétermination et à l’Indépendance.
C’est ainsi que, par sa résolution N° 376 du 17 octobre
1975, votée à l’unanimité, le Conseil de Sécurité a demandé instamment
« à l’Assemblée Générale d’admettre les Comores, à l’Organisation des
Nations Unies ».
Les Comores sont donc devenues membres de l’ONU en vertu
de la résolution 3385 du 12 novembre 1975, qui réaffirme « la nécessité
de respecter l’Unité et l’Intégrité Territoriales de l’Archipel des
Comores, composées des îles d’Anjouan, de la Grande-Comore, de Mayotte
et de Mohéli ».
Je dois rappeler que tous les pays membres, y compris
les pays européens, ont voté pour cette résolution. La France ne s’y est
pas opposée.
Honorable Assistance,
Chacun de Vous, Chef d’Etat et de Gouvernement, garant
de l’Indépendance et de l’Intégrité de son territoire, peut-il
s’imaginer la frustration et la torture morale qu’un Chef d’Etat vit, au
quotidien, face à une situation aussi dramatique ?
En m’adressant à Vous, ainsi, je laisse parler mon cœur et rassurez-vous, tous mes concitoyens le font autant, quotidiennement !
Qu’avons-nous fait, Nous Peuple Comorien, de si grave,
pour que l’Histoire ne nous traite pas comme tous les autres Peuples du
monde ?
Pourquoi devons-nous, à chaque fois, expliquer ou
justifier l’Unicité de notre Peuple, de son Histoire, de sa Géographie
ou de sa Culture ?
En plus, lorsqu’on veut nous faire comprendre que c’est
parce qu’une partie de notre population aurait exprimé un souhait, de
vouloir rester colonisée, alors, nous nous interrogeons très
sincèrement, si l’on veut refaire la Conférence de Berlin, de 1885 !
Et si tel était le cas, devrions-nous comprendre qu’on
voudrait, aujourd’hui, poser la question à tous les Peuples s’ils
voudraient rester eux-mêmes ou changer de destinée ?
Et puisque la vocation de tout Peuple est d’aspirer à
être libre, qu’adviendrait-t-il, lorsqu’un jour la population comorienne
de Mayotte réclamait sa liberté vis-à-vis de la France ?
Quelle incohérence de l’histoire et quelles seraient
les normes de droit international, qui permettraient à notre
Organisation de trancher ?
Honorable Assistance,
Depuis le 6 juillet 1975, date à laquelle mon pays,
l’Archipel des Comores, a accédé à la souveraineté, les comoriens n’ont
cessé de réclamer, juste l’application du droit international, mais en
vain.
Pourtant, dans d’autres cas similaires, certaines
grandes puissances exigent le respect de ce même droit international et
obtiennent gain de cause.
C’est ainsi, que la circulation des personnes entre les
îles de l’Archipel des Comores, un droit inaliénable, est entravée par
une décision incompréhensible et inadmissible, des autorités françaises,
qui ont imposé, en 1994, un visa entre Mayotte et les trois autres îles
comoriennes.
Ce visa, Honorable Assistance, qui a, à ce jour,
entrainé la mort de près de 10.000 de mes compatriotes, fait du bras de
mer, séparant Mayotte des autres îles, le plus grand cimetière marin du
monde.
Notre conscience commune nous oblige à agir vite !
Monsieur le Président,
Dans tous les foras internationaux, y compris onusiens,
la Communauté Internationale, tout en reconnaissant le droit des
Comoriens à recouvrer l’intégrité de leur territoire, a maintes fois,
demandé que les deux parties concernées, les Comores et la France,
entrent en négociations, en vue de trouver une issue durable et
équitable à ce différend territorial malheureux, conformément à la
législation internationale.
Mes prédécesseurs, chacun en ce qui le concerne, ont
entamé des négociations avec l’Etat français, mais force est de
constater, que nous sommes toujours, à la case départ.
Aussitôt élu Président de la République, j’ai beaucoup réfléchi et j’ai beaucoup consulté.
Les responsabilités qui sont désormais les miennes,
m’obligent à faire bouger les lignes restées immuables, voici
trente-huit ans.
Après une première rencontre avec mon Homologue
français, François HOLLANDE, à Kinshasa, en marge du Sommet de la
Francophonie, j’ai compris que les nouvelles autorités françaises,
étaient disposées, à trouver, enfin, une issue à la problématique
comorienne.
J’ai noté et je dois l’avouer ici, que la France
d’aujourd’hui, est prête à endosser son rôle historique, conforme à un
Etat respectueux du droit international, quel que soit le sujet du droit
international, et ce que la France vient de faire au Mali, en est
l’exemple, le plus éloquent.
Je voudrais, d’ailleurs, m’associer aux Autorités et au
Peuple maliens et au continent africain en général, pour remercier les
Autorités françaises, qui ont pris la décision responsable, de faire en
sorte que les Forces Armées de la République du Tchad, ainsi que celles
des pays de la région Ouest-africaine, s’associent aux Forces armées
françaises, pour que ce pays recouvre son Unité et son intégrité
territoriale.
Aussi, je saisis cette occasion pour saluer la présence
parmi nous, de Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, Président
de la République du Mali, et lui dire notre joie de partager avec le
peuple frère du Mali, cette fierté d’avoir recouvré l’intégrité de son
territoire.
C’est donc aussi pour le même idéal, et l’espoir de voir
mon pays, recouvrer son intégrité territoriale, que j’ai accueilli avec
une très grande satisfaction, l’invitation du Président François
HOLLANDE, d’effectuer une visite de travail en France, afin d’entamer
des négociations sérieuses, pour donner une nouvelle impulsion à nos
relations, notamment sur la question de l’île comorienne de Mayotte.
A l’issue de cette visite, nous avons signé et publié une déclaration politique dite « DECLARATION DE PARIS ».
Mais avant de m’y rendre, Monsieur le Secrétaire
Général, j’ai consulté la Présidence de la Commission de l’Union
Africaine, pour me rassurer de la conformité de notre nouvelle démarche
aux principes défendus par notre organisation continentale et solliciter
son expertise.
Je saisis d’ailleurs cette occasion pour exprimer toute
notre gratitude à Son Excellence Madame ZUMA, Présidente de la
Commission de l’Union Africaine, pour le soutien constant qu’elle
apporte à notre pays.
En m’exprimant, ainsi, j’ai voulu prendre toute la
Communauté Internationale à témoin et solliciter auprès du Secrétariat
Général de notre Organisation son expertise, son appui ainsi que son
soutien, tout au long de ces négociations, pour cette nouvelle dynamique
à laquelle Nous et la Partie française, sommes résolument engagés.
Monsieur le Secrétaire Général,
Je voudrais, informer l’Assemblée Générale des Nations
Unies que, désormais, la question de Mayotte figurera, chaque année, à
notre ordre du jour et nous, Autorités Comoriennes, prenons
l’engagement, ici, de rendre compte, chaque année, de l’évolution
desdites négociations, jusqu’au règlement définitif, de la question de
la souveraineté de mon pays.
Durant ces négociations, mon pays demande aux Nations
Unies comme aux autres Organisations internationales, auxquelles nous
sommes affiliés, notamment l’Union Africaine, l’Organisation
Internationale de la Francophonie, la Ligue des Etats Arabes,
l’Organisation de la Coopération Islamique, le Mouvement des
Non-Alignés et la Commission de l’Océan Indien, de nous apporter tout
leur soutien.
Le Haut Conseil Paritaire, Organe de suivi de la
Déclaration de Paris que j’ai citée, sera mis en place dans les
prochaines semaines.
Il débutera ses travaux dès cette année en se penchant
sur le problème de la circulation des biens et des personnes, pour
stopper d’une manière irréversible les drames humains qui endeuillent,
quotidiennement, toutes les familles comoriennes.
Honorable Assistance,
Jamais, notre monde n’a été si proche de réaliser
l’objectif pour lequel Nous, Dirigeants du monde, nous nous retrouvons
dans ce temple des Nations Unies, au moins, une fois chaque année.
Cet objectif, comme le stipule notre Charte, est de « Maintenir la paix et la sécurité internationales ».
Aussi, m’est-il opportun, avant de conclure mon propos,
de saluer les efforts de la Communauté internationale qui ont permis
d’enregistrer des solides avancées, ouvrant ainsi la voie, à la tenue
prochaine, d’élections présidentielles, à Madagascar, ce grand pays
frère.
Monsieur le Président,
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Pour que le « programme de développement pour l’après
2015, plantons le décor », thème de notre présente Session, ne soit pas
une nouvelle illusion, nous devons agir et vite, pour mettre nos
populations à l’abri de la peur et du besoin.
Alors, osons combattre les injustices !
Osons bannir les conflits meurtriers !
Osons faire de la paix notre combat quotidien et notre seule raison
d’être,
pour que vive l’Humanité dans la concorde !
Je vous remercie.