Saïd Mohamed Ben Chech Abdallah Cheikh , dit Saïd Mohamed Cheikh, né le 7 avril 1904 à Mitsamiouli (Grande Comore) et décédé le 16 mars 1...
Saïd Mohamed Ben Chech Abdallah Cheikh, dit Saïd Mohamed Cheikh, né le 7 avril 1904 à Mitsamiouli (Grande Comore) et décédé le 16 mars 1970 à Soavinandriana (Madagascar), est un homme politique des Comores, alors territoire français. Médecin originaire de l'île de Grande Comore, il est élu en 1945 député de l'Assemblée constituante de la République française, puis député de la Quatrième République française.
Il est réélu en 1958, lors de la création de la Cinquième République. Œuvrant pour l'autonomie de l'archipel comorien au sein de la République, il obtient la création du Territoire des Comores en 1961. La même année, il est élu à la tête du conseil de gouvernement de l'archipel, poste qu'il occupera jusqu’à sa mort à Madagascar en 1970. Le « Cheikhisme » est une période de stabilité autoritaire dans l’histoire des Comores, avant la transition vers l’indépendance complète.
Biographie
Né sur l'île de la Grande Comore, à Mitsamiouli, Son père est issue du clan Hinhya Foumbaia.Sa grand mère faisait partie d'une famille du Washili, du sous clan M'Batze. C'est dans ce sous- clan que se recrutaient les vizirs de Dimani. Il a aussi des origines anjouannaises du coté de sa mère.
Il a fait ses études primaires à l’école officielle
de Mitsamiouli. Il a été un élève très brillant, le plus jeune de sa promotion. Il a fait ses études secondaires à l’école régionale de Mutsamudu avant de poursuivre ses études supérieures à l’école de médecine d’Antananarivo à Madagascar, études qu’il termine en 1928. Ce fut donc le premier médecin comorien. Son premier poste fut Foumbouni à la Grande Comore en tant que médecin avant d’être affecté à Fomboni (Mohéli). Il a été rappelé sous le drapeau comme médecin militaire à Majunga (Madagascar), de 1936 à 1944).
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, une insurrection éclate, en mars- avril 1940, dans les plantations coloniales de Nyumakele (Anjouan),
à cause des conditions de vie précaires de la population indigène.
L’administration coloniale à interprétée cette révolte comme étant une
manœuvre des ennemis de la France visant à déstabiliser l’île. Le
gouverneur général avait dépêché à Anjouan une mission de pacification
conduite par l’inspecteur Thomas.
Saïd Mohamed Cheikh faisait partie de la délégation. Il a joué un
rôle déterminant dans la résolution de cette crise. L’armée française
n’est pas intervenue. L’issue pacifique de cette crise a propulsé Saïd
Mohamed Cheikh au premier rang de la scène politique. À partir de ce
moment il a démarré sa carrière politique. La population de Nyumakele
lui sera longtemps reconnaissante.
Il abandonne complètement la médecine en 1945 et se lance dans la politique en devenant député au sein de l'Assemblée nationale française de 1945 à 1961. Il s'inscrit dans le groupe socialiste (Union démocratique et socialiste de la Résistance)
aux côtés de Rasata, Ravoangy et Rabemanajary qui devraient siéger à la
constituante de Paris avec d’autres meneurs nationalistes africains
comme Félix Houphouët-Boigny de la Côte d'Ivoire, Léopold Sédar Senghor et Lamine Gueye du Sénégal. Il est le chef du parti vert face au parti blanc de Said Ibrahim Ben sultan Said Ali.
Il œuvre pour détacher administrativement les Comores de Madagascar
ce qu'il obtient en 1946. Il s'oppose à une indépendance qui viendrait
trop tôt, avant que les structures ne soient en place et que les cadres
ne soient formés. En tant élu, son primer combat politique fut la
réforme surtout dans l’île d’Anjouan. La population « indigènes »
appelées désormais « autochtones » depuis 1946, pouvaient accéder à la
propriété et en même temps, les villages « miji ya shamba » ne dépendent
plus de la société de plantation mais directement de l’administration
coloniale de l’île. Il a réussi à faire abroger la loi d’annexion de
l’archipel des Comores comme dépendances en vers Madagascar en 1912.
Sous l’impulsion du député Saïd Mohamed Cheikh, les Comores sont
devenues en 1946 un « territoire » et ne font plus partie de la province
de Majunga.
En 1954, il est désigné pour représenter la France et l'Union française à l'Assemblée des Nations unies.
En 1961,
il est élu le premier président du Conseil de gouvernement par la
Chambre des députés des Comores. Il demeure à ce poste jusqu'à ce qu'il
meure d'une crise cardiaque le 16 mars 1970 à Soavinandriana. Il est enterré à Moroni.
Saïd Mohamed Cheikh | |
Fonctions | |
---|---|
Président du conseil de gouvernement des Comores | |
janvier 1962 – 16 mars 1970 | |
Élection | décembre 1961 |
Prédécesseur | Poste créé |
Député de la 3ecirconscription de Madagascar (Comores) | |
21 octobre 1945 – 15 janvier 1962 (démission) | |
Législature | Assemblée constituante de la IVe République Ire,IIe,IIIe législature de la IVe République, Ire législature de la Ve République |
Groupe politique | UNR(1958-1962) |
Successeur | Ahmed Mohamed |
Biographie | |
Date de naissance | 1er juillet 1904 |
Lieu de naissance | Mitsamiouli (Comores, alors dépendances de Madagascar) |
Date de décès | 16 mars 1970 (à 65 ans) |
Lieu de décès | Soavinandriana (Madagascar) |
Nationalité | Française |
Profession | médecin, homme politique |
Religion | Islam |
Publié le 05-05-2013 et mise à jour aujourd'hui à 9h00