INFO LE FIGARO - À la veille de l'audition du président de l'Arcep, le PDG de Bouygues a écrit à tous les parlementaires. Il deman...
Alors que les députés doivent auditionner Jean-Ludovic Silicani, président du régulateur des télécoms (Arcep), mercredi matin à 10h30, Martin Bouygues prend les devants. Il a envoyé une longue lettre de sept pages, avec graphiques et chiffres à l'appui, à tous les parlementaires, députés mais aussi sénateurs.
Alors que Bouygues Telecom est mis en difficulté par l'arrivée de Free Mobile et a annoncé lasuppression de 556 postes avant la fin de l'année, Martin Bouygues estime que le secteur des télécoms est pris dans une «spirale autodestructrice». «Si je me permets de m'adresser directement à vous aujourd'hui, c'est pour vous transmettre ma conviction qu'il est nécessaire et possible de refaire de ce secteur économique essentiel le modèle de croissance porteur d'emplois qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être», écrit-il.
Et le patron de Bouygues suggère deux mesures, qu'il qualifie de «simples et efficaces», pour récréer un cercle vertueux. D'une part, il demande que le contrat d'itinérance 3G qui permet à Free Mobile d'utiliser le réseau d'Orange ne soit pas renouvelé quand il arrivera à son terme, en 2018. D'autre part, il demande que ce contrat d'itinérance ne soit pas élargi à la nouvelle technologie mobile 4G, qui permet de multiplier les débits par plus de dix. Du moins, en dehors des zones où la réglementation le permet.
«Séparation fonctionnelle de France Télécom»
«La principale explication du déséquilibre actuel du marché mobile réside dans le fait que le quatrième entrant est le premier et le seul opérateur en France à bénéficier, grâce au contrat d'itinérance 3G qui le lie à Orange, de la possibilité de n'investir dans son réseau mobile que là où il est sûr que c'est rentable», explique Martin Bouygues. «Cet opérateur n'a donc pas les mêmes contraintes d'investissement que ses trois concurrents. Il a pu n'investir dans son réseau mobile que 142 millions d'euros en 2011 alors qu'il aurait dû être en phase d'investissement intense. Pendant cette même période, un opérateur comme Bouygues Telecom a consacré près de 600 millions à son propre réseau pour simplement le compléter et le moderniser», poursuite le PDG du groupe Bouygues.
Il estime que si l'itinérance devait être étendue, alors elle devrait, «par souci de justice», comme dans le secteur du transport ferroviaire, aboutir rapidement à «une séparation fonctionnelle entre Orange, entité commerciale, et France Télécom, structure gérant des réseaux d'infrastructures disponibles pour tous les opérateurs». Ce courrier oblige maintenant les parlementaires à s'emparer du sujet. Source : lefigaro
Marie-Cécile Renault
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