Au moins 13 personnes ont été tuées dans des violences survenues vendredi dans la ville de Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire...
Au moins 13 personnes ont été tuées dans des violences survenues vendredi dans la ville de Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, et dans un camp de déplacés voisin censé être sous la protection de l'ONU.
Au moins 4 personnes ont été tuées dans des violences intervenues vendredi à Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, selon un bilan donné par des sources locales. Des représailles dans un camp de déplacés voisin de cette ville ont fait au moins 9 tués.
«Une attaque perpétrée dans la nuit de jeudi à vendredi dans le quartier Kôkôma de Duékoué, habité majoritairement par l'ethnie malinké (originaire du nord du pays, NDLR), a fait quatre morts», a déclaré à l'AFP un habitant.
Ce bilan a été confirmé par des sources sécuritaires occidentales et un journaliste local.
«En représailles, les jeunes de Kôkôma se sont attaqués au camp de déplacés de Niambly», peuplé surtout d'autochtones guéré, a affirmé l'habitant.
Militaires présents
Selon plusieurs sources, les jeunes étaient accompagnés de militaires des Forces républicaines (FRCI) et de «dozos», chasseurs traditionnels servant de supplétifs aux forces de sécurité.
«Ils sont allés au camp, en ont d'abord détruit l'entrée, puis ils ont incendié le camp», a affirmé l'une des sources sécuritaires.
«Il y a la panique ici, les pensionnaires fuient le camp», a raconté une habitante. «Depuis ce matin ça tirait dans la ville, en ce moment on entend toujours des tirs du côté du camp de déplacés», a dit un employé du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), sous couvert d'anonymat.
Réfugiés
«J'ai compté au moins neuf morts dans le camp de déplacés, la plupart étaient de jeunes hommes», a ensuite déclaré un habitant. Ce bilan a été confirmé par un membre d'une ONG locale et un journaliste local.
Un membre du personnel de l'hôpital de Duékoué a indiqué «beaucoup de gens viennent se réfugier à l'hôpital».
Certains déplacés se sont réfugiés à la mission catholique de Duékoué.
Violences récentes
Un militaire FRCI a lui affirmé que les forces armées étaient à la recherche des responsables non identifiés des quatre tués de Duékoué. «Nous n'avons pas encore mis la main sur eux», a-t-il dit.
En proie depuis des années à de graves tensions ethniques sur fond de conflits fonciers, l'Ouest reste la région la plus instable du pays plus d'un an après la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3000 tués, dont des centaines à Duékoué et dans sa région.
Plus au sud, près de la frontière avec le Liberia, plusieurs attaques contre des villages ont fait début juin plus d'une vingtaine de tués, dont sept Casques bleus nigériens.
(ats)
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