A une trentaine de kilomètres de la capitale de l'Angola se trouve une cité conçue pour loger jusqu'à 500'000 habitants. Constru...
A une trentaine de kilomètres de la capitale de l'Angola se trouve une cité conçue pour loger jusqu'à 500'000 habitants. Construite par la Chine en échange de pétrole, elle est quasi vide!
Nova Cidade de Kilamba est une ville flambant neuve, composée de bâtiments aux couleurs vives. Elle a été construite en moins de trois ans à une trentaine de kilomètres de Luanda, la capitale surpeuplée de l'Angola - la population de la ville atteignait environ 5 millions d'habitants en 2008, soit près de 30% de la population totale d'un pays pourtant très vaste (1,25 million de km²).
Cette ville a été bâtie par une compagnie d'Etat chinoise - China International Trust and Investment Corporation (Citic) - pour près de 3,5 milliards de dollars. En contrepartie de cet investissement immobilier colossal, le consortium asiatique a été payé en pétrole par l'Etat angolais.
750 immeubles colorés
La ville s'étend sur 5000 hectares est composée de la bagatelle 750 immeubles colorés de huit étages. Cet ensemble immobilier a été conçu pour loger jusqu'à un demi-million de personnes: une douzaine d'écoles et une centaine de magasins ont également été prévus pour les résidents, relate le site de la BBC.
Toutefois, cette ville est quasi vide. Une journaliste de la BCC qui a visité Nova Cidade de Kilamba, décrit un endroit «étonnamment silencieux, les voix rebondissant sur les murs de béton tout frais et les routes vides. Il n'y a guère de voitures et encore moins de personnes, juste des dizaines de rangées d'appartements colorés se répétant à l'infini, les volets fermés et les balcons vides. Après avoir conduit pendant quinze minutes, nous n'avons rien vu à part des ouvriers chinois, dont beaucoup vivaient dans des préfabriqués autour du site», relaie le site web du journal «Le Monde».
Une vidéo de la BBC
Les 2800 premiers appartements (sur les quelque 20'000 prévus) mis en vente ont fait un flop. Un an après leur mise sur le marché, seulement 220 (12%) d'entre eux ont trouvé des acquéreurs. Sur la dizaine d'écoles du complexe, seule une poignée fonctionne. Comment cela s'explique-t-il? Ce complexe immobilier est prévu pour loger des familles de la classe moyenne, une classe sociale quasi inexistante en Angola, la pays étant composé soit de très pauvres, soit de très riche, précise Elias Isaac, membre de l'Open Society Initiative of Southern Africa (OSISA), cité par la BBC.
Un appartement coûte entre 120'000 et 200'000 dollars, bien trop cher pour un Angolais moyen: dans ce pays, deux tiers de la population vivent avec moins de 2 dollars par jour. Le gouvernement angolais promet toutefois de faciliter les emprunts-logements et de prévoir une part de logements sociaux dans cet étonnant parc immobilier. 20minutes.ch
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