"Tsi Tsehe", littéralement "J'ai rigolé" est le nouveau joyau de Salim, disponible depuis ce mercredi 27 juillet aux...
"Tsi Tsehe", littéralement "J'ai rigolé" est le nouveau joyau de Salim, disponible depuis ce mercredi 27 juillet aux Comores. Un opus de neuf titres tous en comorien, sauf un ''La Prison'', un slam écrit par son frère Ahmed Ali Amir, et interprété en français par Momo Boss. Tsi Tsehe est aussi le premier titre de l'album, Salim partage avec nous un rêve aussi amusant qu'effrayant. Un rêve révélateur d'une société comorienne qui s'enlise dans sa déchéance.
"J'ai rêvé du jour du jugement dernier, mais ce n'étaient pas les Hommes qui étaient jugés au cas par cas, mais les Etats. Etaient cités à comparaître les responsables politiques, religieux, etc. J'étais derrière, avec le peuple, et j'ai ri à l'appel des Comores. Comme à l'accoutumé, nous dit Salim en riant, les Comoriens ont envoyé les notables devant Dieu pour demander pardon! Et ils ont osé mentir à Dieu, l'Omniscient". Et le verdict sans appel, fut des plus étonnant, "les Comores ont été chassées du jugement dernier! Une chance de se rattraper leur a été accordée, recommencer une nouvelle vie avant de revenir.
Une nouvelle vie dans laquelle le peuple est habilité par Dieu, a jugé les actes de ces responsables, quels qu'ils soient". Après avoir utilisé tous les moyens possibles et imaginables pour critiquer, dénoncer les maux d'un pays que des personnes sans scrupules détériorent un peu plus chaque seconde, Salim utilise le dernier recours, le seul que l'on semble encore craindre, Dieu.
Après presque trois ans de préparation, l'album nous est enfin accessible pour la modique somme de 10euros. Déjà distribué en France depuis le 18 juin dernier, il compte déjà des nombreux adeptes. Salim séduit en surprise… Neuf titres à découvrir. De nouveaux thèmes, encore jamais abordés aux Comores, comme celui de la grand-mère, dans la chanson "Koko". "On parle souvent des parents, nos pères, mères, etc., mais jamais des grands-mères, qui tiennent pourtant un rôle très important à la maison". Un hommage qui fera surement l'unanimité…
Nouveaux thèmes mais aussi et surtout nouveaux genres! Après le slam de "La prison", on a droit au kuduro, genre très populaire auprès de la jeunesse, dans "Sihe Adabu Yahaho". Une chanson qui dénonce le manque d'éducation civique chez les comoriens. Tout le monde y est mis à l'index, du chauffeur de taxi au responsable administratif, du commerçant au citoyen lambda, et j'en passe… Espérons qu'après écoute, nous verrons naître un peu plus de civisme dans nos maisons et nos rues… Mais malgré l'intégration de genres nouveaux dans cette dixième œuvre, les styles de prédilection de l'artiste sont présents, jazz, mdgodro…
On va des ballades amoureuses aux chansons plus profondes comme "Mtsilatse owana", où il parle des enfants du divorce, qui subissent les revers des séparations souvent conflictuelles de leurs parents. Les enfants, un sujet toujours présent dans les albums de Salim Ali Amir. On se rappellera de titres comme "Wapambe", "Pédophile", "Tsidjilele", etc. "Avant, nous dit Salim, j'étais un chanteur beaucoup plus engagé, dans le sens où j'étais très direct, et je pointais directement du doigt les principaux concernés, maintenant je le suis un peu moins, je préfère passer par le peuple, les sortir de l'obscurantisme, les pousser à réagir, à se révolter…".
Et pour les quelques privilégiés qui ont pu avoir l'album dès hier, on le savoure déjà, et en boucle ! Pour les autres pressez vous dans les bacs, vous en aurez pour votre argent… On souhaite en attendant la présentation officielle de l'album un très bon rétablissement à Salim.
Iza M'madi: alwatwan
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