Une nouvelle tête d'al-Qaïda tombe. Fazul Abdullah Muhammad a été tué en Somalie mercerdi dernier lors d'un banal contrôle à un bar...
Une nouvelle tête d'al-Qaïda tombe. Fazul Abdullah Muhammad a été tué en Somalie mercerdi dernier lors d'un banal contrôle à un barrage routier en périphérie de Mogadiscio. Mais l’information n'a été révélée par la police somalienne que le 11 juin. Leader présumé d'al-Qaïda en Afrique de l'est, le Comorien Fazul échappait depuis une dizaine d'années à la traque des Américains et combattait en Somalie aux côtés des insurgés islamistes shebabs.
Sa tête avait été mise à prix. Cinq millions de dollars offerts pour l'arrestation de Fazul, l’un des principaux initiateurs des attentats contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya et Dar es Salaam en Tanzanie en 1998, attentats qu’il avait mis 5 ans à préparer. A partir de cette date, le directeur de la CIA déclare la guerre à al-Qaïda. Fazul continue pourtant à circuler librement dans la Corne de l’Afrique, mais aussi en Afrique de l’ouest.
En 2005, il réapparait à Mogadiscio et les Etats-Unis tentent de le coincer en contactant un chef de guerre somalien, c’est un échec. Puis en janvier 2007, au moment de la fuite des tribunaux islamiques vers Ras Kambooni, on le croit à tort tué dans un raid aérien américain, qui fait beaucoup de victimes, principalement civiles ce qui suscite de nombreuses réactions.
Les Etats Unis ont mené à plusieurs reprises des opérations de ce type, contre Aden Hashi Ayro, chef des shebabs en mai 2008, puis en septembre 2009, tuant Saleh Nabhan, un haut responsable d’al-Qaïda.
Si ces raids visent à faire tomber les têtes pensantes du terrorisme en Afrique de l’est, cette stratégie est régulièrement remise en cause par certains observateurs qui soulignent qu’à la mort de ces chefs, considérés comme martyrs, d’autres leur succèdent et que leur disparition est loin de signer la mort du mouvement shebab en Somalie et du risque terroriste dans la région. C'est ce que pense Roland Marchal, chercheur, spécialiste de la Corne de l'Afrique.
Roland Marchal
Chercheur, spécialiste de la Corne de l'Afrique.
Fazul était certes devenu au fil des ans un personnage central, mais les gens comme lui ont malheureusement déjà formé une nouvelle génération capable de prendre le relais.
Roland Marchal
Chercheur, spécialiste de la Corne de l'Afrique.
Pour l'instant, la mort de Fazul Abdullah Muhammad n’a pas eu beaucoup d’écho dans son pays natal, les Comores. Ahmad Abdallah, le ministre comorien de l'Intérieur s'est dit « soulagé ».
Ahmed Abdallah
Le ministre comorien de l'Intérieur
Les Comores sont apaisées. Le monde va comprendre que notre pays n'est pas le lieu spécialisé pour abriter les terroristes.
Ahmed Abdallah
Le ministre comorien de l'Intérieur
De son côté, Hillary Clinton la secrétaire d'Etat américaine voit dans la mort d'Abdullah Mohamed Fazul un «coup significatif contre al-Qaïda, ses alliés extrémistes et ses opérations en Afrique de l'est ».
Portrait
Né à Moroni, vraisemblablement en 1972, Fazul Abdullah Muhammad, était le fils cadet d’une famille de six enfants. Il a suivi sa scolarité aux Comores avant de se radicaliser dans l’adolescence sous l’influence d’un cheikh salafiste.
Il part au Pakistan en 1990, et suit un entraînement en Afghanistan pour devenir moudjahidine. Il s’installe ensuite au Kenya, voyageant régulièrement dans la région. Il est considéré comme un des cerveaux de l’attentat contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es Salaam en 1998, ainsi que les attentats anti-israéliens en 2002 à Mombasa.
Le FBI le caractérise sur son site par ces remarques : il porte souvent des casquettes de base-ball et s’habille de façon décontractée, il est très doué pour l’informatique. Il parlait cinq langues couramment et utilisait une douzaine de pseudonymes. Contrairement à d’autres responsables d’al-Qaïda, il restait cependant très discret et ne s’exprimait pas sur les divers forums islamistes.
Les circonstances de sa mort, -selon les autorités somaliennes, il aurait été fusillé à un check-point-, contrastent fortement avec sa capacité depuis dix ans à échapper à la traque effrénée dont il faisait l’objet. En janvier 2007, Fazul avait réchappé à un bombardement américain dans le sud de la Somalie, et en août 2008 il s’était échappé quelques minutes avant que la police kenyane n’effectue un raid chez lui, à Malindi, ville côtière touristique.RFI
Sa tête avait été mise à prix. Cinq millions de dollars offerts pour l'arrestation de Fazul, l’un des principaux initiateurs des attentats contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya et Dar es Salaam en Tanzanie en 1998, attentats qu’il avait mis 5 ans à préparer. A partir de cette date, le directeur de la CIA déclare la guerre à al-Qaïda. Fazul continue pourtant à circuler librement dans la Corne de l’Afrique, mais aussi en Afrique de l’ouest.
En 2005, il réapparait à Mogadiscio et les Etats-Unis tentent de le coincer en contactant un chef de guerre somalien, c’est un échec. Puis en janvier 2007, au moment de la fuite des tribunaux islamiques vers Ras Kambooni, on le croit à tort tué dans un raid aérien américain, qui fait beaucoup de victimes, principalement civiles ce qui suscite de nombreuses réactions.
Les Etats Unis ont mené à plusieurs reprises des opérations de ce type, contre Aden Hashi Ayro, chef des shebabs en mai 2008, puis en septembre 2009, tuant Saleh Nabhan, un haut responsable d’al-Qaïda.
Si ces raids visent à faire tomber les têtes pensantes du terrorisme en Afrique de l’est, cette stratégie est régulièrement remise en cause par certains observateurs qui soulignent qu’à la mort de ces chefs, considérés comme martyrs, d’autres leur succèdent et que leur disparition est loin de signer la mort du mouvement shebab en Somalie et du risque terroriste dans la région. C'est ce que pense Roland Marchal, chercheur, spécialiste de la Corne de l'Afrique.
Roland Marchal
Chercheur, spécialiste de la Corne de l'Afrique.
Fazul était certes devenu au fil des ans un personnage central, mais les gens comme lui ont malheureusement déjà formé une nouvelle génération capable de prendre le relais.
Roland Marchal
Chercheur, spécialiste de la Corne de l'Afrique.
Pour l'instant, la mort de Fazul Abdullah Muhammad n’a pas eu beaucoup d’écho dans son pays natal, les Comores. Ahmad Abdallah, le ministre comorien de l'Intérieur s'est dit « soulagé ».
Ahmed Abdallah
Le ministre comorien de l'Intérieur
Les Comores sont apaisées. Le monde va comprendre que notre pays n'est pas le lieu spécialisé pour abriter les terroristes.
Ahmed Abdallah
Le ministre comorien de l'Intérieur
De son côté, Hillary Clinton la secrétaire d'Etat américaine voit dans la mort d'Abdullah Mohamed Fazul un «coup significatif contre al-Qaïda, ses alliés extrémistes et ses opérations en Afrique de l'est ».
Portrait
Né à Moroni, vraisemblablement en 1972, Fazul Abdullah Muhammad, était le fils cadet d’une famille de six enfants. Il a suivi sa scolarité aux Comores avant de se radicaliser dans l’adolescence sous l’influence d’un cheikh salafiste.
Il part au Pakistan en 1990, et suit un entraînement en Afghanistan pour devenir moudjahidine. Il s’installe ensuite au Kenya, voyageant régulièrement dans la région. Il est considéré comme un des cerveaux de l’attentat contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar es Salaam en 1998, ainsi que les attentats anti-israéliens en 2002 à Mombasa.
Le FBI le caractérise sur son site par ces remarques : il porte souvent des casquettes de base-ball et s’habille de façon décontractée, il est très doué pour l’informatique. Il parlait cinq langues couramment et utilisait une douzaine de pseudonymes. Contrairement à d’autres responsables d’al-Qaïda, il restait cependant très discret et ne s’exprimait pas sur les divers forums islamistes.
Les circonstances de sa mort, -selon les autorités somaliennes, il aurait été fusillé à un check-point-, contrastent fortement avec sa capacité depuis dix ans à échapper à la traque effrénée dont il faisait l’objet. En janvier 2007, Fazul avait réchappé à un bombardement américain dans le sud de la Somalie, et en août 2008 il s’était échappé quelques minutes avant que la police kenyane n’effectue un raid chez lui, à Malindi, ville côtière touristique.RFI