Forum de Crans Montana : Ce qu'il faut retenir du discours d'Azali Assoumani. Je voudrais, à cette occasion, adresser tout d’abord mes sincères remerc
DISCOURS D’OUVERTURE de Son Excellence Monsieur AZALI Assoumani, Président de l’Union des Comores, à l’occasion du 36ème Forum de Crans Montana
Bruxelles, le 27 juin 2024
- Excellence l’Ambassadeur Jean-Paul Carteron, Président d’honneur et Fondateur du Forum de Crans Montana,
- Excellence Monsieur le Président du Forum de Crans Montana
- Excellence Monsieur Miguel Angel Moratinos, Président de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies
- Excellences, Mesdames et Messieurs,
- Honorable assistance,
Il m’est fort agréable, de prendre part à cette 36ème Session annuelle du Forum de Crans Montana, et de m’adresser à cette prestigieuse assistance, dans cette belle ville de Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique et siège de d l’Union Européenne.
Je voudrais, à cette occasion, adresser tout d’abord mes sincères remerciements au Président d’honneur et au Président du Forum, pour leur invitation, leur amitié et la marque de considération qu’ils ont manifestées à mon endroit et à l’égard de mon pays, l’Union des Comores.
Je voudrais également exprimer ma gratitude aux autorités du Royaume de Belgique, pour leur accueil chaleureux et pour toutes les dispositions prises pour rendre notre séjour aussi agréable que fructueux.
Je suis heureux de l’opportunité qui m’est offerte, d’intervenir à ce Forum, d’autant plus que le thème central consacré à l’état de nos démocraties, ainsi que les autres thèmes qui seront abordés dans les panels, interpellent tous les acteurs institutionnels et privés et nécessitent donc des réponses concrètes et novatrices de notre part.
Honorable assistance, Mesdames et Messieurs,
La plupart des pays en développement, qui ont des systèmes démocratiques plus fragiles et moins développés, font face quant à eux, à des pressions exogènes, à une recrudescence des changements anticonstitutionnels et à de fortes remises en cause des systèmes élus démocratiquement.
Ainsi, bien qu’il y ait aussi des signes de progrès encourageants dans certains de nos pays, la tendance générale reste mitigée pour les systèmes démocratiques qui ont aujourd’hui besoin de réponses dignes du vingt-et-unième siècle.
Les démocraties et l’arène politique sont aujourd’hui confrontées à la violence extrême et à la fragilisation du leadership avec, en arrière-plan, les crises sanitaires et sécuritaires, les problèmes liés aux changements climatiques et les guerres telles que celle qui se déroulent à Gaza et en Ukraine, avec les bouleversements géopolitiques qui en découlent.
A cet égard, il nous revient de nous interroger sur les actions à poser, pour pouvoir relever ces défis.
Certes, des solutions innovantes existent, pour rénover et consolider la Démocratie telles que la promotion de la paix durable, une meilleure gouvernance mondiale, la tenue des engagements financiers surtout de la part des grandes puissances, et la conjugaison des efforts, dans le cadre de la recherche de solutions.
Toutefois, concrètement, il nous faut surtout promouvoir l’éducation civique car les jeunes doivent être mieux informés sur les enjeux politiques et les structures démocratiques, notamment dans les écoles.
Il nous faut encourager une participation active des citoyens dans le processus politique et améliorer l'accès à l'information en renforçant les médias indépendants et en luttant contre la désinformation.
Il nous faut également renforcer les institutions démocratiques, à travers l’indépendance de la justice, des élections libres et démocratiques, et le rôle des parlements dans le processus de prise de décision.
Il nous faut en outre consolider la gouvernance locale, améliorer la représentativité des différents courants politiques et des minorités et réduire les inégalités sociales et économiques qui constituent souvent un terreau fertile pour la montée de l’extrémisme.
Sur le continent africain en particulier, nous avons besoin de solutions africaines aux problèmes africains. Nous disposons de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, pour répondre aux aspirations légitimes de la population du continent, et nous devons donc veiller à sa concrétisation.
Mais il faudra, en premier lieu, faire taire les armes et éliminer tous les conflits sur le continent, car c’est à travers la stabilité de nos États et de nos institutions que nous parviendrons à garantir le développement socio-économique, la prospérité et le bien-être de nos populations.
Mais le continent africain doit aussi pouvoir construire le meilleur avenir qu’il souhaite pour ses populations, en donnant la place qui leur est due aux femmes et aux jeunes, en tenant compte des traditions et des cultures.
L’heure est alors venue de mener des actions préventives, par la voie diplomatique et la médiation.
Honorable assistance, Mesdames et Messieurs,
Avant de clore mon propos, je tiens à exprimer ici, ma gratitude à la Fondation du Crans Montana pour le Prix de la Fondation Crans Montana, qui me sera remis au cours de ce Forum.
Je tiens, enfin, à rappeler, que l’avenir de la Démocratie est intiment lié à l’éducation des générations présentes et futures, à la consolidation de la paix, de la stabilité et de la sécurité et à la promotion de la croissance économique.
A cet effet, le Forum du Crans Montana constitue une plate-forme idéale, pour la discussion, le dialogue et les échanges d’expériences, favorables à la paix, à la sécurité et au développement durable.
Ensemble, des dirigeants politiques aux acteurs économiques et à la société civile, sans oublier les jeunes générations, nous devons œuvrer, à travers le dialogue et la concertation, pour construire un avenir démocratique plus fort et plus inclusif.
C’est sur ce que je souhaite plein succès, des discussions et des conclusions constructives et fructueuses à cette 36ème édition du Forum de Crans Montana.
Je vous remercie
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