Intempéries : Hambu et Bambao frôlent le catastrophe. « Vuvuni entre inondation et consternation.» Cela fait dix longues années depuis la publication.
Intempéries : Hambu et Bambao frôlent le catastrophe
Le 18 janvier 2014, j’avais publié un article après la seconde et grande inondation qu’a connu la région Bambao. L’article a été titré comme suit : « Vuvuni entre inondation et consternation.» Cela fait dix longues années depuis la publication de cet article mais à ma très grande surprise je constate qu’aucune étude sur l’impact environnemental ni humain n’a été faite afin de protéger les habitants et leurs biens. Le constat est alarmant aujourd’hui car il semblerait que malgré les maigres aides de la diaspora, l’État n’a rien fait pour stopper ce déluge qui se reproduit à chaque quatrième année. Des petits travaux d’aménagement ont été faits par les villageois enturbannés tout en ignorant comme d’habitude l’avis des experts.
Aujourd’hui, à chaque fois que le service météo prévoit de la pluie, tous les habitants des régions Hambu et Bambao ont du mal à trouver le sommeil par peur d’être emporter par la coulée de boue ou de sable qui déferlent depuis le Karthala. Depuis dix ans la partie centrale de l’île de Ngazidja est exposée aux multiples inondations sans qu’aucun plan de lutte, ou projet d’études soient réalisés pour sauver les habitants et leurs biens. Les régions Bambao et Hambu sont devenues aujourd’hui des simples lieux de pèlerinage que tous les politiques s’y rendent juste pour faire le buzz dans les réseaux sociaux puis ils tournent le dos aux milliers de familles sinistrées.
Quelle solution pour protéger les habitants de Ngazidja des eaux ?
Creuser et élargir les lits de rivières pour faciliter leur écoulement ne suffisent pas. Ce qu’il faudra faire c’est de monter au Karthala, identifier la source du mal. Ceci devrait être le premier étape du travail. Une fois la source identifiée, les spécialistes peuvent intervenir pour détourner les eaux vers une cratère géante, ou vers une zone non habitée de l’île. Si nous prenons l’exemple de l’île de la Réunion victime de multiples éruptions volcaniques. Pour protéger la population, les experts ont tracé un chemin pour la coulée de lave qui l’achemine jusqu’à la mer, loin des habitations. Sommes nous incapables de dévier les eaux dévastatrices pour sauver notre capitale et sa région des eaux qui paralysent tout le pays à chaque fois qu’il pleut au Karthala ?
l’État doit prendre cette problématique à bras le corps et responsabiliser les spécialistes, capables de nous proposer une solution fiable et pérenne. Ayons confiance à nos hydrologues, à nos environnementalistes, à nos géographes et ingénieurs, à nos cartographes et donnons leur les moyens pour qu’ils sauvent une bonne fois pour toute l’île des eaux avant qu’il ne soit trop tard… Je ne cesserai de dire que gouverner c’est prévoir et si on a pas la tète pour ça on doit quitter le navire sans bruit.
Soilihi Ahamada Mlatamou
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