Les dessous d'une neutralisation politique. Cette invalidation qui bafoue le droit est suivie quelques jours plus tard par l’exclusion des rangs du pa
LES DESSOUS D’UNE NEUTRALISATION POLITIQUE
Nul besoin d’être juriste, encore moins expert en droit électoral, pour comprendre que la Cour suprême a invalidé la candidature de Saïd Ali Cheyhane aux élections gubernatoriales de Ngazidja pour des motifs fallacieux. Avant l’avènement du téléphone portable, j’aurai parié que ceux qui ont donné l’ordre aux membres de la Haute cour d’éliminer, politiquement j’entends, le natif de Mvouni dans la région de BAMBAO ont usé d’un téléphone fixe situé dans une maison sise à Mtsoudjé dans le HAMBOU.
Cette invalidation qui bafoue le droit est suivie quelques jours plus tard par l’exclusion des rangs du parti présidentiel CRC de l’un de ses principaux fondateurs et directeur de campagne du colonel Azali aux élections présidentielles de 2016.
La neutralisation politique (en espérant que les choses n’aillent pas plus loin) dépasse les traditionnelles disputes entre clans rivaux au sein d’une même formation politique. A quel titre Mme Ambari Darouche épouse légitime de Assoumani Azali Boinaheri s’est affichée au premier rang des dirigeants de la CRC lors du point de presse qui officialisait l’exclusion du jadis Secrétaire Régional de Ngazidja de la CRC ? J’aurais compris sa présence au premier rang lors d’une cérémonie gouvernementale du fait de son statut d’épouse du Chef de l’Etat.
Mme Ambari Darouche épouse légitime de Assoumani Azali Boinaheri n’occupe aucune fonction dans les instances dirigeantes de la CRC. Sa présence dans ce point de presse n’était pas justifiée. Elle était, à n’en point douter, incongrue. Et pourtant ! Et pourtant, elle y plastronnait et a souri jusqu’aux lèvres lorsque fut prononcée l’exclusion de Saïd Ali Cheyhane de la CRC. Je n’ai aucunement l’intention de frapper EN DESSOUS DE LA CEINTURE ni au sens propre ni au sens figuré du terme (Vous aurez compris pourquoi j’ai bien mis en évidence l’expression « EN DESSOUS DE LA CEINTURE ») mais je voudrais que Mme Ambari Darouche épouse légitime de Assoumani Azali Boinaheri nous dise si elle reproche autre chose que la rébellion aux ordres du parti à celui qui était le premier fidèle de son mari.
Saïd Ali Cheyhane voulait candidater pour Mrodjou en 2016 mais le colonel Azali refusa et porta son choix sur Hamidou Karihila. L’ancien Ministre Maoulana Charif passa outre la décision du parti et présenta une candidature dissidente sans laquelle Hamidou Karihila serait qualifié pour le second tour et serait peut-être devenu Gouverneur de Ngazidja. Maoulana Charif n’en fut pas sanctionné pour autant. Cheyhane est ainsi victime aujourd’hui d’un « 2 POIDS 2 MESURES ». Ce qui nous conduit aujourd’hui à aller au-delà de l’apparence d’une sanction pour non-respect des décisions du parti.
Certains analystes politiques mettent la neutralisation politique de Cheyhane sur le compte d’une dispute sur l’héritage politique du colonel Azali entre son fils spirituel et son fils biologique Fatihou. Ce dernier promeut une nouvelle génération de jeunes cadres dont la figure de proue est le Secrétaire général du gouvernement Daniel Ali Bandar, originaire de MKazi dans le BAMBAO. Jeter aux oubliettes un leader politique originaire de Mvouni et en même temps porter au pinacle un jeune originaire d’une localité voisine et rivale, n’est pas un acte politique innocent. Daniel Ali Bandar a tort de se frotter les mains. Il n’est pas aussi ami avec Fatihou que ne l’était Chayhane avec le colonel Azali.
Sa tête roulera par terre, politiquement parlant, je précise, le jour où elle voudra dépasser la limite fixée dans le HAMBOU. En fait un homme politique ne peut s’imposer sans disposer d’un fief or le HAMBOU est peu peuplé contrairement aux régions de BADJINI, BAMBAO, ITSANDRA, MITSAMIHOULI et HAMAHAMET. Pour prospérer politiquement les gens du HAMBOU (pas seulement Azali et sa famille), considèrent le BAMBAO comme leur champ de patate et ses électeurs comme leurs réserves stratégiques.
Fatihou demain comme son père aujourd’hui et d’autres leaders du HAMBOU hier ne peut s’imposer sur le plan national qu’à la condition que le BAMBAO reste un désert politique. Pour ce faire, ils entretiennent le feu de la division du BAMBAO et abusent de la naïveté de ses habitants qui croient à la légende d’une fraternité entre les 2 régions. Une fraternité qui dans les faits a toujours été à sens unique au profit du HAMBOU. En 2016 Azali fut écrasé dans le HAMBOU par un autre leader de la région Bourhane Hamidou et n’a dû son salut qu’au BAMBAO où il a réalisé de très bons scores.
Les candidats originaires du BAMBAO Saïd Ali Kemal, Assoumani Abdou Salam et Mohamed Issimaïla subirent la double peine. Victimes d’un « vote utile » en faveur du « frère » Azali du HAMBOU, ils récoltèrent des résultats minables dans leur région, en dehors de leurs villes respectives. ET ramassèrent des miettes dans la région « sœur » de HAMBOU. Azali n’est pas le premier dirigeant politique du HAMBOU à avoir abusé de cette naïveté et de cette fraternité à sens unique.
Saïd Mohamed Djohar de Chouani HAMBOU réalisa de bons scores au 1er tour de l’élection présidentielle en 1990 et y bénéficia d’un plébiscite au second tour alors que les candidats Ali Mroudjaé, Abasse Djoussouf et Saïd Ali Kemal recueillir des clopinettes chez leurs « frères » et « sœurs » du HAMBOU au 1er tour à l’issue duquel ils furent éliminés. Mohamed Abdouloihab de Mdjoiezi HAMBOU réalisa ses meilleurs scores lors de son élection à la tête de l’exécutif de Ngazidja en 2007 dans le BAMBAO mais Mohamed Issimaïla de Mdé et Youssouf Mohamed Boina de Mkazi dans le BAMBAO ne recueillirent que des miettes dans le HAMBOU lors de leur course à Mrodjou respectivement en 2011 et en 2016. Aujourd’hui encore, le BAMBAO est un enjeu électoral important au niveau de Ngazidja non seulement pour le colonel Azali mais aussi pour un autre candidat originaire ….du HAMBOU bien évidemment. Bourhane Hamidou compte sur ses « frères » et « sœurs » du BAMBAO pour détrôner Azali.
Hadji Anouar, Montélimar (France)
COMMENTAIRES