«Le Mahorais n'a pas l'habitude de se plaindre, mais on souffre»

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«Le Mahorais n'a pas l'habitude de se plaindre, mais on souffre». «On ne vit pas, on survit» : la colère de Mayotte face à une crise de l’eau inédite.

«Le Mahorais n'a pas l'habitude de se plaindre, mais on souffre»
Mouvement de lutte contre la vie chère en 2011©AFP

«On ne vit pas, on survit» : la colère de Mayotte face à une crise de l’eau inédite


En proie à une sécheresse record, l'ile voit ses réserves d’eau s’épuiser, malgré les coupures quotidiennes. Associations et élus pointent les faiblesses structurelles du réseau d’eau potable.

«Le Mahorais n'a pas l'habitude de se plaindre, mais on souffre.» À Mayotte, la colère ne faiblit pas face à la pénurie d'eau potable qui touche l'ile. Eau impropre à la consommation, coupures, risque épidémique… Saandati Abdou, présidente de l'association Femmes leaders de Mayotte, regrette de voir son île «mourir à petit feu» : «J'ai 55 ans et je n'ai jamais vu ça ! On ne vit pas, on survit.»

Mayotte, qui dépend de l'eau de pluie et de la désalinisation, fait face à une «sécheresse sans précédent», selon la préfecture, qui estimait mi-juillet que les retenues collinaires pourraient être totalement vides «au début du mois d'octobre» si les prélèvements se poursuivaient au même rythme. Les «tours d'eau nocturnes» mis en place début juin ne suffisant pas à réduire la consommation, de nouvelles coupures, bien plus drastiques, sont en vigueur depuis le 17 juillet : l'eau est coupée de 16 heures à 8 heures tous les jours à Mamoudzou et dans quelques communes voisines, et 24 heures trois fois par semaine dans le reste du département. Une solution d'urgence aux conséquences potentiellement dramatiques.

«Menace sanitaire»


Les coupures d'eau représentent «une menace sanitaire importante pour la population mahoraise qui, pour une majorité d'entre elles, est en grande situation de précarité», écrivait Santé publique France dans son point de situation du 27 juillet. Avec un accès à l'eau plus difficile, «on baisse souvent la vigilance sur l'hygiène de base comme le lavage des mains» ce qui peut conduire à un risque épidémique, explique Olivier Brahic, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS).

«Le fait de couper l'eau augmente le risque d'infiltration des germes et d'eau contaminée dans le réseau», ajoute-t-il, précisant avoir renforcé les contrôles sanitaires sur l'eau et avoir demandé au syndicat des eaux de faire de même. Néanmoins, l'ARS estime que l'eau n'est pas potable dans les six heures qui suivent la réouverture des vannes pour les coupures quotidiennes (12 heures après une coupure de 24 heures) et recommande de la faire bouillir. Pour les habitants de Mamoudzou et des communes voisines, l'eau, qui ne coule déjà plus que huit heures par jour au robinet, n'est donc directement potable que pendant deux heures.

«Et l'eau n'est ouverte que pendant les horaires de travail… quand les gens ne sont pas chez eux !» s'indigne Estelle Youssouffa, députée (LIOT) de Mayotte. Les habitants entreprennent donc de stocker de l'eau «dans des seaux ou des poubelles neuves achetées au supermarché», avec le risque d'utiliser une eau stagnante qui n'est rapidement plus potable. L'ARS Mayotte demande de «faire très attention» avec ces stockages précaires.

Le pack d’eau plafonné à... cinq euros


Pourquoi ne pas distribuer des bouteilles lors des coupures, comme cela se fait souvent dans les communes de métropole privées d'eau ? Le gouvernement a préféré prendre, le 18 juillet, un décret pour plafonner le prix de vente des bouteilles d'eau en plastique à leur niveau au début du mois, jusqu'au 15 décembre. «Cela fait cinq euros le pack de six bouteilles d'un litre et demi le moins cher», fulmine Estelle Youssouffa, cinq fois plus qu'en métropole. «On est condamnés à acheter de l'eau trop chère au supermarché, où on est rationnés à deux packs par caddie», poursuit la députée, qui évoque un «marché parallèle» qui se serait mis en place avec de l'eau importée illégalement «par containers de Dubaï et Maurice».

La crise, inédite par sa précocité, pourrait durer «jusqu'en décembre au moins», selon Olivier Brahic. C’est-à-dire jusqu'au...Lire la suite sur LeFigaro

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