Madagascar : Une plainte déposée contre le président Rajoelina pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». La polémique sur la nationalité française d’An
Azali et Rajoelina - archives |
A Madagascar, une plainte déposée contre le président Rajoelina pour « atteinte à la sûreté de l’Etat »
L’Association pour le droit et le développement de Madagascar accuse le chef de l’Etat d’avoir dissimulé sa nationalité française, acquise en 2014, et enfreint la loi en se présentant à la présidentielle de 2018.
La polémique sur la nationalité française d’Andry Rajoelina prend une nouvelle dimension. Jeudi 29 juin, une plainte a été déposée auprès du parquet du tribunal de première instance d’Antananarivo contre le président pour « faux et usage de faux, espionnage et atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat ». Autant d’infractions au Code pénal engendrées par le fait qu’Andry Rajoelina n’est plus malgache depuis sa naturalisation française en 2014 et qu’en conséquence, il ne pouvait pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018, selon l’Association pour le droit et le développement de Madagascar (ADM), présidée par Fanirisoa Ernaivo, ancienne magistrate et réfugiée politique en France, à l’initiative de la plainte.
Il y a dix jours, la divulgation du décret de naturalisation de M.Rajoelina par des sources anonymes à plusieurs journaux, dont Le Monde, a déclenché une crise dont la portée reste à ce stade difficile à prédire. Mais il ne peut être exclu qu’elle conduise à une demande de déchéance du président et à son incapacité à se présenter aux prochaines élections présidentielles prévues le 9 novembre. C’est en tout cas le sens de cette première action judiciaire qui devrait être suivie dans les prochains jours d’autres recours, notamment devant la Haute Cour constitutionnelle.
« Pas d’immunité présidentielle »
Avant de se prononcer sur les faits reprochés, le tribunal devra au préalable statuer sur la nationalité de M. Rajoelina à la lumière notamment de l’article 42 à l’origine de la controverse : « Perd la nationalité malgache, le Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère. » Fanirisoa Ernaivo ne considère pas l’immunité dont jouit un chef de l’Etat en exercice comme un obstacle à son action : « L’élection de M. Rajoelina en 2018 doit être frappée de nullité car il faut être Malgache pour se porter candidat à la magistrature suprême. Ce qu’il n’était pas. Dès lors, il ne peut s’abriter derrière l’immunité présidentielle. Il est un simple citoyen. »
Une affirmation que réfute l’entourage du chef de l’Etat. Interrogée par Le Monde sur les répercussions de cette plainte, sa directrice de cabinet, Romy Voos Andrianarisoa juge la requête « tout simplement irrecevable car on ne peut pas saisir directement la justice pour...Lire la suite sur LeMonde
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