Wuambushu : La femme d'un policier de la PAF fait l'objet d'une mesure d'expulsion. C'est une sacrée boulette de la part des services de la préfecture
Image d'illustration ©Préfet Mayotte |
Quand le préfet de Mayotte veut faire expulser la femme d'un policier de la PAF
MAMOUDZOU (Clicanoo). Pacsée avec un policier de la Police aux frontières de Mayotte, une ressortissante malgache a fait l'objet d'une mesure d'expulsion qui vient d'être suspendue par le tribunal administratif. La préfecture a soutenu qu'il n'existait aucune preuve de la réalité de l'union sans même le vérifier avec le policier qui travaille pourtant à son service.
C'est une sacrée boulette de la part des services de la préfecture de Mayotte qui a persisté à aller jusqu'au bout de sa logique. Une affaire peu reluisante qui risque de rester dans les annales de l'opération Wuambushu. Mais aussi de laisser des traces dans les rangs de la Police aux frontières (PAF) qui est le bras armé de l'Etat dans la lutte contre l'immigration clandestine.
Pris dans une logique du chiffre, les services de la préfecture ont tout fait pour expulser une ressortissante malgache jugée en situation irrégulière sans prendre en considération sa situation familiale interdisant normalement une reconduite à la frontière. Ni qu'il était possible d'écarter rapidement toute ambiguïté en interrogeant l'un de ses propres agents.
Jeudi dernier, un arrêté est signé du préfet Thierry Suquet obligeant Mme F., ressortissante malgache, à quitter Mayotte, sans délai, avec interdiction de retour sur le territoire français. Pour s'opposer à cette mesure brutale, cette femme effectue dans les heures qui suivent un référé-liberté devant le tribunal administratif de Mayotte. Un recours qui, théoriquement, suspend l'exécution de cette OQTF (Obligation de quitter le territoire français), le temps que la justice tranche dans les deux jours.
Pour contester son expulsion, cette ressortissante malgache explique qu'elle réside à Mayotte depuis 2020. Son compagnon est Français et, ajoute-t-elle, elle vit avec lui depuis le début de l'année 2021. Pour prouver sa bonne foi, Mme F. donne l'adresse du domicile du couple à Acoua, dans le nord-ouest de Mayotte, et indique qu'elle s'est pacsée avec son compagnon le 24 novembre 2022. Ce dernier occupe une fonction qui aurait pu permettre à la préfecture d'effectuer rapidement des vérifications essentielles : il est agent à la PAF en poste au centre de rétention administrative de Pamandzi, là où passe plus de la moitié des étrangers en situation irrégulière expulsée de Mayotte.
"Atteinte au respect de sa vie privée et familiale"
Malgré tous ces éléments, les services de la préfecture ont persisté. Le plus étrange est aussi que les forces de l'ordre qui ont interrogé cette dame à la suite de son contrôle n'ont pas cherché à...Lire la suite sur Clicanoo
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