Une femme anjouanaise a failli se faire lyncher par une vingtaine de Mahoraises

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Une femme anjouanaise a failli se faire lyncher par une vingtaine de Mahoraises surexcitées et qui agitaient des drapeaux français. Une des dames maho

Une femme anjouanaise a failli se faire lyncher par une vingtaine de Mahoraises
« Notre volonté est de ne pas laisser passer l’opportunité de la paix, car c’est la violence qui lui succéderait » Saïd Ali Kemal

« Il est de multiples formes d’unité, croyez-moi et nous allons les rechercher » François Mitterrand

« Notre volonté est de ne pas laisser passer l’opportunité de la paix, car c’est la violence qui lui succéderait » Cette mise en garde de Saïd Ali Kemal conclut un communiqué du Comité National de Salut Public (mouvement d’opposition au régime d’Ahmed Abdallah Abderemane, ancêtre du parti CHOUMA)repris par le Journal de Mayotte dans sa livraison du 29 novembre 1985 (voir texte ci-joint).

Cette mise en garde est toujours d’actualité. La surdité des gouvernements français et comoriens aux sages propositions de tous ceux qui préconisent un règlement amiable qui prendrait en compte les impératifs stratégiques de la France et la spécificité mahoraise au sein d’un Etat comorien uni dans sa diversité, a conduit à l’impasse actuelle.

J’ai visionné ce matin la vidéo d’une femme anjouanaise qui a failli se faire lyncher dans la barge reliant Petite Terre àMamoudzou par une vingtaine de Mahoraises surexcitées et qui agitaient des drapeaux français sous l’œil amusé d’un Français. Une des dames mahoraises menaçait de jeter à la mer la pauvre anjouanaise apeurée.

Les violences quotidiennes commises par des bandes de jeunes en déshérence nés à Mayotte de parents originaires des autres îles des Comores et/ou ayant grandi seuls dans l’île, leurs parents étant considérés comme des clandestins et expulsés vers Anjouan, agitent l’île comorienne de Mayotte depuis plusieurs années. Elles risquent, sur fond d’opération Wuambushu, de virer en une guerre civile entre Mahorais et les Comoriens des autres îles, alimentée qu’elle est par les discours de haine des élus mahorais dont celui du vice-président du Conseil départemental de Mayotte qui suggérait à la télévision de « tuer un de ces jeunes ».

Les gens quittent la terre qui les a vu naître pour d’autres horizons rarement par choix. Ils le font souvent par nécessité. Ils vont chercher ailleurs ce qu’ils ne trouvent pas chez eux. L’ailleurs peut être la ville d’à côté, une autre région ou carrément un autre pays. Les Comoriens de Ngazidja, de Moiliet de Ngazidja vont chercher à Mayotte ce qu’ils ne trouvent pas dans leur île d’origine. L’afflux massif des Comoriens vers la France et vers Mayotte signe l’échec de notre indépendance. Cette crise doit être l’occasion de remettre en cause notre architecture institutionnelle et notre gouvernance économique et financière.

Nous devons bannir définitivement cette conception criminelle et vénale de la politique qui consiste à considérer l’État comme une vache à lait et un instrument de pouvoir personnel et clanique, éradiquer la corruption et instaurer de nouvelles pratiques de gouvernance qui seront gage de progrès économique et de justice sociale.

Au niveau institutionnel, nous devons nous inspirer de cette déclaration de Saïd Ali Kemal de novembre 1985 dans lequel il préconisait « Une vraie Fédération assumant les diversités de notre archipel en même temps que ses responsabilités internationales, là où les COMORES se trouvent, géographiquement et historiquement ». 
Une femme anjouanaise a failli se faire lyncher par une vingtaine de Mahoraises


Le leader du CHOUMA avait précisé sa pensée en ces termes « Une telle politique suppose l’unité d’un peuple rassemblé dans sa diversité, un fonctionnement institutionnel régulier, la confiance de Mohéli, de Mayotte, d’Anjouan et de la Grande-Comore dans leur autonomie, et enfin un pouvoir central reconnu et accepté par tous. Une large autonomie intérieure des îles ayant chacune leurs conseils élus, autorisées à entretenir avec les Etats tiers des relations économiques et culturelles propres. Ces Conseils et Représentations seront responsables de leur développement correspondant à leur spécificité. Mayotte, dans ce cadre, constitue le « Québec réussi » des COMORES »

L’expression « Mayotte, Québec réussi des COMORES » est un clin d’œil aux institutions du Canada dont la Constitution reconnaît la spécificité du Québec. C’est ainsi que la Belle Province, à l’instar de la France, est régie au niveau du droit privé par un système de tradition romano-germanique contrairement autres provinces et territoires qui appliquent le système de Common Low comme le Royaume Uni. La spécificité de Mayotte au sein de l’Union des Comores peut-être une « des multiples formes d’unité » suggérées par l’ancien Président français François Mitterrand lors du discours qu’il a tenu au Palais du Peuple à Moroni le 13 juin 1990.

Abdourahamane Cheikh Ali

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