Opération Wuambushu à Mayotte : la violence néocoloniale toujours plus loin. Mayotte, situé dans l’océan indien dans un ensemble d’îles appartenant hi
Mayotte, situé dans l’océan indien dans un ensemble d’îles appartenant historiquement aux Comores, est la cible de la répression anti-immigration du gouvernement français. Une vaste opération d’expulsions, d’arrestations et de destructions de logements pour laquelle «Un demi-millier de gendarmes et de flics s’apprêtent à envahir l’archipel [auxquels] s’ajoutent 750 policiers et 600 pandores déjà sur place» révèle le Canard Enchainé, est sur le point d’être lancée.
Parmi ces centaines de forces de l’ordre, la fameuse CRS8, ultra-violente, envoyée sur place. L’État français prévoit d’expulser 10.000 personnes en 2 mois, et au moins deux centres provisoires de rétention seront créés.
L’objectif de l’opération : mettre à la rue des milliers de personnes en rasant au bulldozer des centaines de logements et envoyer ces personnes sur l’île voisine d’Anjouan ou à défaut en prison.
Le Centre de Rétention Administrative étant déjà surpeuplé, le préfet propose de les «entasser dans des gymnases réquisitionnés pour l’occasion». Une idée qui rappelle les pires heures de l’histoire française…Une «opération de grande envergure, sans précédent» déclare une représentant de la CFDT Alternative Police.
L’État français expérimente donc ses pires fantasmes pour réprimer celles et ceux qui subissent déjà des conditions de vie indignes. Un coup de com’ pour montrer la sévérité de l’État français, qui ne sait qu’enfermer et réprimer celles et ceux qu’il considère indésirables.
Les organisations humanitaires ainsi que la Commission nationale consultative des droits de l’homme s’inquiètent de cette intervention militaire. Le président de cette commission a ainsi demandé à Darmanin de renoncer à cette opération craignant «une aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé».
Le 31 mars 2023 l’UNICEF, qui défend les droits de l’enfance auprès de l’ONU, a fait part de son inquiétude quant à l’opération. À Mayotte, les droits des enfants étrangers sont bafoués et l’accès à la Protection Maternelle et Infantile a été interdit aux personnes sans papiers français. Concrètement, femmes enceintes, mères et jeunes enfants sont privé-es de soins. Par ailleurs, plus de 2000 enfants ont été enfermés au Centre de Rétention de Mayotte en 2020, et plus de 3000 en 2019. Un enfermement de masse de mineurs, parfois en bas âge.
Le gouvernement comorien appelle également la France à renoncer à cette violente opération et propose de «trouver ensemble les réponses humanitaires de relogement, de formation… et de régularisation».
L’archipel des Comores comprend quatre îles dont Mayotte. L’ONU a affirmé par une résolution de 1974 «le droit inaliénable du peuple de l’archipel des Comores à l’autodétermination et à l’indépendance (ainsi que) l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores». L’archipel proclame son indépendance le 6 juillet 1975…mais c’est sans compter l’obsession néocoloniale de la France qui, refusant de se voir perdre un territoire placé stratégiquement dans l’océan indien, et décidé de se maintenir illégalement à Mayotte.
La France est donc responsable de la situation de pauvreté tragique de milliers de personnes à Mayotte. Sa seule proposition : instaurer la terreur policière et la répression.
©️Collectif contre l’opération Wuambushu
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