Un leader de Daula Yahaki appelle l'opposition à participer aux élections de 2024. En 2006 , Azali Assoumani n' a pas voulu lâcher le pouvoir. Et pour
DE L'ECHEC AU RENOUVELLEMENT
On ne peut pas être si manichéens et s'enfermer sur des sujets complexes au bout desquels les échecs sont patents.
Mais parlons du cas Assoumani Azali et des contextes desquels nous luttons et faisons face. Je pense qu'il est encore temps d'ouvrir les yeux, affronter Assoumani Azali, par tous les moyens, y compris par des élections. Cependant avec une stratégie contextualisée. En 2006 , Azali Assoumani n' a pas voulu lâcher le pouvoir. Et pourtant le forcing politique et les urnes l'ont poussé à la sortie.
Donc, il ne s'agit de reconnaître au tyran une légitimité, mais de considérer un état de fait pour affiner le combat, le sortir de l' enfermement qui l' a souvent caractérisé. Le minimum que nous devons à l'instant, c'est d'accepter notre échec à tous et non de se prévaloir de sa petite raison ou de son autosuffisance dans son coin.
Il faut aborder le sujet non pas en critiquant ceux qui ont participé en 2019 et ceux qui ont boycotté; ni les uns ni les autres n'ont pas réussi à dégager le tyran.
Il faut surtout une autocritique et affronter Azali Assoumani plus qu'autrement, au delà de ce qui n'a pas marché jusqu'à maintenant car ni révolution populaire, ni coup d'État militaire, ni pression diplomatique, ni coup d' État insidieux ne sont pas parvenus à éradiquer le diable publique qui nous nargue.
Donc, modestie et combativité par renouvellement de stratégie et adaptation y compris par les élections. La grande défaite serait de se résigner encore et se résoudre à manifester tous les dimanches dans les localités de la France. Le boycott comme stratégie a certes permis de matérialiser un cri de détresse, d'indignation et de dépit massif, mais aussi une totalité de sièges à la tyrannie, de la mairie, au gouvernorat jusqu'au parlement. Nous devions faire mieux. Nous devons faire mieux encore pour la suite. Combativité, sans lâcheté, ni orgueil.
À titre personnel, je suis parmi ceux et celles qui détestent le système actuel, le présidentialisme komori ambiant auquel la tournante a couronné le népotisme. Mais, sans une révolution populaire, ni une classe politique mature, prête à des changements profonds pour un renouvellement de l'espace, je pense qu'il faille concéder au passage des élections, tout en luttant pour renforcer la sécurisation, autant que possible.
Nourdine Mbae (3e sur la photo)
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