« Ne pleure pas, papa, je vais gagner la coupe du monde » ou la version footballistique du « TSI REHIDJA » de Trambwe wa Habadi. Abdourahamane Cheikh.
« NE PLEURE PAS, PAPA, JE VAIS GAGNER LA COUPE DU MONDE » ou la version footballistique du « TSI REHIDJA » DE TRAMBWE WA HABADI
Les amoureux du ballon rond sont en deuil. L’onde de choc de la disparition du Roi Pelé secoue le monde entier. Le célèbre N°10 de la Seleção était l’idole de beaucoup de footballeurs. Nombreux sont les Comoriens qui, pendant leur jeunesse, se sont surnommés Pélé à une époque où ils n’avaient même pas accès aux vidéos qui immortalisaient ses exploits.
Le surnom Pelé valait à leurs yeux une attestation sur l’honneur sur leurs talents. J’en connais personnellement 2. Le premier fut un ancien camarade de classe à l’école primaire de Mkazi-Mvouni. Je m’arrangeais toujours pour figurer dans son équipe pendant la récréation pour ne pas subir ses dribbles. Le second fut le meneur de jeu et vice-capitaine de notre équipe de football à Electricité et Eau des Comores. Je leur souhaite longue vie et leur présente mes condoléances pour la mort de leur modèle.
Je ne vais pas m’étaler sur l’histoire de Pelé sur et en dehors des stades. « Résumer en quelques lignes la figure de Pelé, c’est comme vouloir faire entre l’Amazonie dans un pot de fleurs », le remarque avec humour le quotidien espagnol El Mundo. On se plait aujourd’hui à égrener les victoires de Pélé en club et en sélection. A rebours du rappel de ces moments de joie pour Pelé, pour le Brésil et pour tous les amoureux du beau jeu, je voudrais souligner ici les vertus de certaines défaites en rappelant la finale perdue à domicile par le Brésil contre l ’Uruguay (1-2) le 16 juillet 1950, malgré l’ouverture du score.
Cette défaite cauchemardesque plongea le Brésil dans le désarroi et le papa de celui qui n’était alors que Edson Arantes do Nascimento s’effondra en larmes. L’adolescent de moins de 10 ans réconforta son papa par ces mots « NE PLEURE PAS, PAPA, JE VAIS GAGNER LA COUPE DU MONDE ». Le 29 juin 1958, le jeune Edson Arantes do Nascimento souleva son 1er trophée en coupe du monde en Suède, qui sera suivi par 2 autres en 1962 au Chili et en 1970 au Mexique.
Le rêve (éveillé ) prémonitoire et la détermination du petit Edson le jour de l’humiliation de sa patrie par l’Uruguay me rappellent ceux du Oichilien TRAMBWE WA HABADI qui parla dans le ventre de sa mère qui était excédée par les pratiques prédatrices du Hamahamet dans la région de Oichili : « TSI REHIDJA ». Lorsqu’il est devenu Roi du Oichili, les habitants du Hamahamet n’osèrent plus se servir dans les sagoutiers du Oichili.
Le désir de sécher les larmes de ceux qui nous sont chers (famille, compagnons de lutte, patrie) et de laver leur humiliation peut nous procurer une énergie capable de soulever les montagnes et nous permettre de réaliser les rêves les plus fous.
Que 100 Pelé et 100 TRAMBWE WA HABADI naissent aux Comores les prochains jours !
Abdourahamane Cheikh Ali
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