En début de l’année 1994, « Lord Ashley Rowland » de son vrai nom Rol.La Rocambolesque Histoire de « Lord Ashley Rowland » et la Compagnie Air Comores
La Rocambolesque Histoire de « Lord Ashley Rowland » et la Compagnie Air Comores
En début de l’année 1994, « Lord Ashley Rowland » de son vrai nom Roland Armoogum, débarque aux Comores en se faisant passer comme un homme d’affaires « venu sauver le pays ». De nationalité mauricienne mais se faisant passer pour un Lord anglais, Ashley n’est pas un homme connu dans le monde de l’aviation ni du transport aérien dans aucun pays. Il ne dispose d’aucune expérience avérée dans l’administration et la gestion d’aucun segment du monde de l’aviation. Ses liens supposés la société Tourism Air Transport, une compagnie charter de la filiale de la British Airways, n’ont jamais été prouvées.
A son arrivée, « Lord Ashley Rowland » se porte acquéreur de la compagnie comorienne « Air Comores », dénommée à l’époque, Nouvelle Société Comorienne des Transport aérienne (NSCTA)- cet appétit pour la société nationale lui a pris lors d’une rencontre à Paris avec une délégation comorienne qu’il a lui-même reçu en grande pompe dans des appartements d’un grand château parisien. L’homme sait séduire et convaincre. Il use à profusion de son « statut » de Lord anglais pour se positionner sur le rachat d’Air Comores dont la santé financière est chancelante.
Quand il débarque aux Comores, « Lord Ashley Rowland » possède déjà la nationalité comorienne et dispose d’un passeport diplomatique comorien en bonne et due forme. Le document lui a été délivré par un agent de l’Ambassade des Comores à Paris, à l’insu de l’Ambassadeur des Comores à l’époque. Le
26 mai 1994, « Lord Ashley Rowland » entre dans la NSCTA-Air Comores comme Directeur financier. Rapidement Ashley va gravir les échelons de la société et s’impose comme le seul homme à bord. Le 9 juin 1994, il réussit la prouesse de faire dissoudre la Nouvelle Société Comorienne des Transport aérienne (NSCTA)-Air Comores, et quelques jours plus tard faire signer un contrat de vente à son nom.
Sans coup férir, il devient Président Directeur Général de la nouvelle « Société Air-Comores ». Dès sa prise de fonction, Ashley procède à un licenciement sec de 74 agents sur les 168 que comptait la société Air Comores. La majorité du personnel licencié sont les cadres supérieurs de la société qui refusaient l’accaparement et la mainmise de Ashley sur la société Air Comores. Le syndicaliste Saindoi Boina, chef bagagiste à l’Agence Air-Comores fut le premier à être licencié et interdit de mettre les pieds dans les locaux de la société.
L’accaparement de la « Société Air-Comores », provoque une crise politique majeure dans l’archipel. Ashley réussit à berner le gouvernement en faisant « venir » un avion un ATR-42. Plusieurs membres du gouvernement et du cabinet du président assistent à l’aéroport à l’arrivée de l’ATR-42. Sitôt arrivé, sitôt réparti l’avion affrété par Ashley ne va pas rester longtemps dans le pays. L’affaire Ashley prend de l’ampleur, l’Assemblée Fédérale se rebiffe et déclare à l’unanimité, la vente de la Nouvelle Société Comorienne des Transports aérienne (NSCTA)-Air Comores à Rowland Ashley nulle et non avenue.
Elle suspend le contrat et Ashley devient simple conseiller technique de Anis Djohar, directeur Général, rétabli dans ses fonctions. Une série de troubles va suivre. Le 30 juin 1994, un étrange incendie survient dans un local d’Air-Comores, suivie quelques jours plus tard de l’annonce par la Direction Général d’un vol d’un coffre-fort.
Après avoir été démasqué, « Lord Ashley Rowland » de son vrai nom Roland Armoogum quitte, le 19 septembre 1994, les Comores avec dans ses valises des sommes importantes d’argent liquide, pour retourner à Maurice. Escroc de haut vol, Roland Armoogum dit « Lord Ashley Rowland » ne va pas cesser de faire parler de lui en faisant régulièrement la prison dans l’île sœur de Maurice. Les faits suivants ont été relaté par la presse mauricienne.
En 2006, après avoir purgé une peine de prison, il est accusé d’avoir arnaqué un restaurateur de Gand-Baie (Maurice), qui lui a remis la somme de Rs 10 millions, croyant avoir affaire avec un conseiller légal. En 2007, Roland Armoogum est soupçonné d’avoir soutiré la somme de Rs 2,5 millions à une Mauricienne établie en France et directrice d’une société. En 2009, il est accusé d’avoir escroqué un groupe de personnes en se faisant passer pour un homme de loi.
L’épisode d’Ashley est un cas d’école qui, si elle avait été bien documenté, aurait pu nous éviter de tomber dans d’autres aventures comme celle de Bahsar Kiwan qui nous poursuit jusqu’à maintenant. Tirer les leçons de l’histoire, n’a jamais été pour nous, une préoccupation majeure. Une malédiction qui nous poursuit depuis toujours.
Dr Ahmed Ouledi
Photo : Ashley en compagnie du Directeur Général d Air Comores, lors d'une réception à la présidence ©️journal Alwatwan
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