Voilà plusieurs années que Les habitants de Mayotte, ces « Français qui n’ont pas d’eau ». « Nous sommes des Français qui n’avons pas d’eau ! », Estel
Voilà plusieurs années que les Mahoraises et Mahorais font face à une véritable « crise de l’eau », se traduisant au quotidien par des coupures prévues ou intempestives. La faute à des blocages politiques et administratifs caractéristiques des projets prévus sur l’île, malgré la mobilisation des députés locaux à ce sujet.
« Il faut choisir entre le champagne pour quelques-uns et l’eau potable pour tous », disait le leader burkinabé Thomas Sankara. À l’autre bout du continent, dans le canal du Mozambique, les habitants de Mayotte se passeraient bien volontiers de bulles. Depuis plusieurs années, les « tours d’eau » sévissent dans l'ile, une ou deux fois par semaine pendant la moitié de l’année. Une mesure qui impliquait de faire des réserves dans des bacs, des seaux ou des bouteilles pour se doucher, faire la vaisselle ou tirer la chasse d’eau.
Pour permettre à leurs administrés de respirer, les députés de Mayotte ne cessent cependant de se battre sur les bancs de l’Assemblée nationale. « Nous sommes des Français qui n’avons pas d’eau ! », tempêtait récemment Estelle Youssouffa (groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). Quant au Républicain Mansour Kamardine, député depuis 2002, il avait réussi à faire voter 73 millions d’euros via un amendement, voté y compris par les autres oppositions : « Nous voterons l’amendement du collègue Kamardine, Mayotte est l’endroit de la République où le droit à l’eau est le plus bafoué », avait notamment déclaré Mathilde Panot, présidente du groupe la France insoumise à l’Assemblée. Mais le recours à l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement a oublié ces amendements dans le nouveau budget de l’État...
« Je crains le pire dans les mois qui viennent »
De nombreux projets pour une meilleure production et distribution de l’eau à Mayotte sont pourtant sur les rails, parfois depuis plusieurs années. Parmi eux, la construction d’une troisième retenue collinaire qui rejoindrait celles de Dzoumogné et de Combani. Prévue à Ourovéni depuis plus de dix ans, sa construction est toujours bloquée par la préfecture, officiellement pour des négociations avec les propriétaires des parcelles du futur site. Autre chantier de taille : la seconde usine de dessalement d’eau de mer, sachant que la première, en Petite-Terre, a de sérieux problèmes pour atteindre sa capacité normale, nécessitant des interventions pour le moins onéreuses.
Du côté de Mansour Kamardine « constate que rien n’a changé, ni les annonces mirifiques mais sans effet de l’État, ni...Lire la suite sur Ouest France
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