Donc Darmanin s’inquiète de la situation à Mayotte. Il serait temps. Rappelons les faits : Mayotte fait partie d.Mayotte, ce que l’on ne vous dit pas
Mayotte, ce que l’on ne vous dit pas
Donc Darmanin s’inquiète de la situation à Mayotte. Il serait temps. Rappelons les faits : Mayotte fait partie de l’archipel des Comores, ancienne possession française composée de quatre îles : Grande Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte. En 1974, Comiti secrétaire d’État aux DOM-TOM annonce l’organisation d’une consultation globale dans l’archipel sur l’indépendance. Et d’affirmer dans une envolée lyrique que des statuts différents d’une île à l’autre seraient inconcevables. Bref, le 2 décembre 1974 les Comoriens votent à 94,57 % l’indépendance.
Anjouan : 99,93 % ; Grande Comore : 99,98 % ; Mohéli 99,92 %. Mais il y a un hic : Mayotte ! Mayotte : 36,78 % seulement ! Et la France oubliant les assurances données refuse le résultat en considérant que finalement, décompter les votes île par île, c’est quand même mieux !
L’ONU rappelle alors la nécessité de respecter l’intégrité du territoire comorien. Mais la France s’en fout et organise unilatéralement une nouvelle consultation, mais uniquement à Mayotte, en janvier 1976. Résultat sans surprise. Et sans surprise, les Comores récusent cette manipulation et ne reconnaissent évidemment pas ce référendum. Situation, parfaitement transposable aujourd’hui à celle de la Crimée revendiquée par l’Ukraine contre l’avis de ses populations qui veulent rester Russes. Mayotte, Crimée, autant de territoires qui refusent l’indépendance pour rester dans leur appartenance d’origine.
La France est alors condamnée par plus de vingt résolutions différentes pour son annexion de l’île de Mayotte. La résolution 3385 du 12 novembre 1975 affirme ainsi « la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores ».Sujet suffisamment dérangeant pour que la France isolée, utilise seule en 1976 et pour l’unique fois de son histoire, son droit de veto au conseil de sécurité. Depuis, les Comores, appuyées par la Ligue arabe et l’Union africaine, n’ont de cesse de réclamer la souveraineté sur Mayotte.
Mais finalement pourquoi tant s’y accrocher ? Mayotte permet à la France de contrôler l’intégralité du canal du Mozambique et de demeurer le deuxième domaine maritime mondial, après les États-Unis. Et bien sûr, Mayotte est bardée de « Grandes oreilles ». Elles lui permettent de surveiller l’ensemble de l’océan Indien, une bonne partie du continent africain et accessoirement d’échanger des renseignements avec nos amis américains si sympathiques.
Mais toutes ces bonnes choses ont hélas un revers.
Car l’effet d’opportunité « porte ouverte » ne s’est pas…Lire la suite sur Eurolibertés
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