Le premier bilan est tombé dimanche, par simple SMS…Madagascar : le cyclone Batsirai fait au moins 10 morts, des dizaines de milliers de déplacés
Environ 4,4 millions de personnes au total sont menacées d’une façon ou d’une autre dans l’un des pays les plus pauvres du monde.
Au moins 10 personnes sont mortes lors du passage du cyclone tropical Batsirai à Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, contraignant près de 50.000 personnes à quitter leur foyer face aux risques d’inondations, selon un responsable du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes à Madagascar, Paolo Emilio Raholinarivo. Batsirai s’est affaibli pendant la nuit, après avoir en partie ravagé l’île, l’un des pays les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue.
Selon Météo-Madagascar, Batsirai devrait « ressortir en mer dans le canal de Mozambique au niveau de la partie Nord d’Atsimo Andrefana dans l’après-midi (de dimanche) ou la nuit prochaine », après avoir causé des inondations à travers le pays, détruit des bâtiments et arraché des arbres. Batsirai avait touché terre samedi soir sous la forme d’un « cyclone tropical intense », avec des vents de 165 km/h, selon Faly Aritiana Fabien, du Bureau national de gestion des risques.
Un cimetière ravagé, des corps déterrés
Dimanche, le cyclone s’était nettement affaibli, avec des vents de 80 km/h en moyenne et des rafales à 110 km/h – nettement moins que les pointes à 235 km/h enregistrées samedi soir, selon Météo-Madagascar. Les habitants s’étaient préparés à faire face avec les moyens dont ils disposent, se réfugiant dans des bâtiments en dur ou lestant leurs toits avec des sacs de sables.
Dans la ville de Mahanoro, surplombant la mer, Marie Viviane Rasoanandrasana, assise à même le sol, déplorait dimanche les dégâts causés par le cyclone dans le cimetière municipal où reposent son mari, son beau-père et sa fille. Les vagues ont emporté une partie du cimetière, déterrant à leurs passages plusieurs corps, dont ceux de sa famille. « Nous sommes tristes (…) Nous avons déjà eu des dégâts à la maison à cause du cyclone. Maintenant ça ! », a déploré cette veuve de 54 ans. « Il y a quelques jours la mer était loin, mais ce matin on m’a dit qu’elle avait emporté une partie du cimetière. »
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A Mananjary, épicentre du cyclone lorsqu’il a frappé l’île, les habitants contemplent leur ville ravagée. « Mananjary est complètement détruite. Où que vous alliez, tout est détruit », a constaté Faby, un habitant. Un autre homme, Fana, estime que « près de 95 % de la ville a été détruite.
Nous supplions le gouvernement de venir nous aider dès que possible ». Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), Batsirai pourrait provoquer « une crise majeure » dans l’ancienne colonie française, touchant plus de 600.000 personnes et en déplaçant au final jusqu’à 150.000 déplacées. Environ 4,4 millions de personnes au total sont menacées d’une façon ou d’une autre, selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l’océan Indien, d’est en ouest, faisait souvent des victimes et causant d’importants dommages, à Madagascar et ailleurs.
En 2018, le pays avait déjà subi deux tempêtes meurtrières à la suite : le cyclone Ava avait tué 51 personnes en janvier, et son compère Eliakim avait fait 20 morts deux mois plus tard. Et en 2017, le cyclone Enawo avait fait au moins 78 morts. Et fin janvier, la tempête Ana avait…Lire la suite sur 20minutes
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