Coupe d'Afrique des Nations : Chaker Alhadhur devenu ange gardien
L’éphémère vocation de Chaker Alhadhur, improvisé gardien comorien, remonte au Mondial 98. « Chilavert (portier du Paraguay) me faisait rêver. Un gardien qui marque, c’était un truc de fou ! » Pourtant, il le jure, l’ancien latéral castelroussin ne s’était pas imaginé en ultime rempart avant que l’improbable se produise, lors d’un historique huitième de finale de Can Cameroun - Comores.
« Je n’ai jamais joué à ce poste, même pour rigoler à l’entraînement. » Il y a tout de même une explication rationnelle dans le choix qui a été opéré de mettre ce petit gabarit (1,72 m) devant la ligne de but : « On espérait qu’Ali Ahamada puisse jouer mais si vraiment on devait faire sans gardien, au vu du plan de jeu, c’est moi qui correspondais le mieux aux critères : je suis assez serein techniquement et l’idée, c’était de jouer libero. On misait tout sur ça, ce n’était pas du hasard. On a préparé ça la veille du match. »
Mais ce n’est que dans le car qui menait la sélection comorienne au stade d’Olembé, à quelques heures du coup d’envoi, que les choses se sont précisées. « Quand j’ai confirmé à ma mère qu’à 99 % j’allais jouer dans le but, elle a décidé de ne pas regarder le match tellement elle s’inquiétait pour ma santé : “ Ce n’est pas son poste, il va se faire mal, les gardiens doivent sauter partout ”… Elle est donc restée sur son canapé à prier pour que ça se passe bien. Après le match, je l’ai rassurée et maintenant, elle est super-contente ! » Il faut dire qu’Alhadhur a incontestablement assuré dans la cage des Comores.
« Ma mère a décidé de ne pas regarder le match »
Dans un style très personnel, à l’image de cette double parade de la 54e minute devant Aboubakar puis Ngamaleu, mis en échec au prix de réflexes aussi peu académiques que salvateurs. Et qu’importe s’il a dû s’incliner deux fois, dont une en laissant ses mains dans le dos… vieux réflexe.
« J’ai ressenti plein d’émotions sur le terrain. Je me suis dit “ vas-y, profite ” et en même temps j’avais peur de faire des bourdes et d’être la risée de la planète. Je me suis positionné haut sur le terrain, je regardais beaucoup le porteur de balle, comment il se positionnait pour voir s’il avait l’intention de me lober ou pas, je me méfiais quand même… Encore aujourd’hui ça reste inimaginable, je ne réalise pas. Je ne suis pas tout jeune, j’ai 30 ans et je regarde du foot depuis que je suis petit, je n’avais jamais...Lire la suite sur La Nouvelle République
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