«Nous considérons que la Fédération de Football des Comores a manqué à ses missions...»
À
Monsieur le président de la fédération de football des Comores
Monsieur le président,
Vous êtes à la tête d’une institution nationale, qui est la fédération de football des Comores, représentant notre pays, petit soit-il, au sein de la confédération africaine de football (CAF), qui est, faudrait-il le rappeler, une association des fédérations nationales africaines de football. Vous êtes mieux placé que quiconque pour savoir que dans une association tous les membres ont les mêmes devoirs et les mêmes droits, sauf clause particulière. Dans cette institution africaine de football toutes les fédérations nationales africaines de football adhérentes sont représentées. Cette représentation joue un rôle majeur, celui de défendre les règles régissant l’institution mais aussi et particulièrement les intérêts de la fédération que l’on représente.
La coupe d’Afrique des nations, qui se joue tous les deux ans est la compétition organisée par la CAF au profit des fédérations nationales africaines adhérentes. Cette compétition, attribuée au Cameroun, comme pays organisateur, devait se jouer en 2021. Covide-19 oblige, cela n’a pu être le cas. Ella a donc été repoussée en début d’année 2022, car la prochaine édition devrait se jouer en 2023.
Les Coelacanthes, notre équipe nationale de football, qui est une meilleure équipe, ont pris part à cette compétition pour la première fois de l’histoire du football comorien et se sont qualifiées aux phases finales de celle-ci. Ils ont montré qu’ils étaient capables de mener très haut les Comores, d’ailleurs leur match historique contre le Cameroun l’a professionnellement démontré, malgré le traitement humiliant, inacceptable et inoubliable, que la CAF a fait subir à nos héros.
Monsieur le président,
Nous considérons que la fédération de football des Comores a manqué à ses missions les plus attendues par le peuple souverain des Comores, celles de lutter politiquement, diplomatiquement et légalement contre les injustices faites à notre sélection nationale de football.
Comme dit ci-haut, nos représentants au sein de la CAF devaient jouer leurs rôles d’ambassadeurs des Comores dans l’institution, ceux de proposer et voter des textes en faveur de la CAF en général et de la fédération de football des Comores en particulier et faire influencer les votes lors des débats, surtout dans les circonstances les plus délicates, comme ça devait être le cas lorsque la CAF improvisait des mesures qui s’appliquaient spécialement aux Coelacanthes. En effet, la CAF a changé le protocole sanitaire lié à la Covid-19 en cours de compétition sans que des mesures scientifiques liées à la Covid-19 l’aient exigé dans le pays organisateur.
Il faut rappeler que la CAF a imposé la veille du match Comores-Cameroun 5 jours d’isolement aux joueurs qui seraient testés négatifs à la Covid-19. Cela intervenait après que 12 membres des Coelacanthes y compris les deux gardiens de but ont été testés positifs à la Covid-19. Par conséquent, nos joueurs testés négatifs le jour du match n’ont pas été autorisés à jouer. La fédération de football des Comores n’a pas bénéficié d’aucune dérogation, comme cela était le cas dans le passé pour d’autres fédérations.
Les Coelacanthes ont perdu le match Comores-Cameroun parce que la fédération à la tête de laquelle vous êtes le patron n’a pas joué avec bravoure son rôle. Le monde entier, en particulier le monde footballistique témoigne un match joué en avance et le qualifie d’ « exceptionnel » et d’ « historique ». Le traitement qu’a subi au Cameroun notre équipe nationale ne peut pas passer inaperçu. La fédération de football doit des explications au peuple comorien, patron indirect de cette institution, au nom duquel celle-ci devrait agir. Le silence de la fédération dans cette affaire laisserait planer sur les comoriens beaucoup de soupçons de complicité.
Mohamed ISMAILA
COMMENTAIRES