Autonomie des îles : Une solution qui garantira de manière pérenne notre unité nationale...
Une solution qui garantira de manière pérenne notre unité nationale, notre cohésion sociale et amorcera pour ceux qui le veulent le développement , mais que certains combattent.
Il s’agit de l’autonomie des îles puisqu’il faut bien la nommer. En effet dès le début de notre accession à l’indépendance, le refus des maorais qui se plaignaient d’être mal menés et leurs intérêts bafoués par Moroni a poussé Ali Soilih à élaborer une loi fondamentale qui garantissait à chaque région une très large autonomie :
Ali Soilihi institua à travers ce texte, un État unitaire, fortement décentralisé comme le dispose l’article 4 «Le principe de la République comorienne est le pouvoir local : ce qui signifie que l’organisation politique et administrative permet à chaque collectivité de décider elle-même, les moyens financiers et matériels correspondant à ces questions.
Les organes centraux, politiques et administratifs ne traitent que les questions qui présentent un intérêt commun pour l’ensemble de l’archipel».
La cellule de base était le quartier qui avait le pouvoir de décider l’organisation et la réalisation de projets qui lui étaient propres ; à sa demande , l’Etat pouvait le soutenir pour ce qui concerne le savoir faire. Tout a été conçu de telle manière qu'aucune communauté ne se sente dominée par qui que ce soit, ou blessée de quelque manière que ce soit.
Après le régime d’Ali Soilih , est instauré le Fédéralisme qui confèrent aux îles une très large autonomie et ce toujours dans le soucis d’éviter qu’une île se sentent laissée pour compte dans la gestion du pays et pour rassurer les maorais. Les îles se sont vues octroyées une large autonomie.
Article 11 « La loi de l'île détermine les ressources et les charges de son budget.
Ces ressources comprennent notamment :
- le produit des impôts directs perçus dans l'île au profit de son budget ;
- une quote-part du produit des impôts indirects perçus dans l'ensemble de la République ;
- les ressources extérieures affectées à l'île ;
- une part des ressources extérieures attribuées à la République sans affectation à une île.
Les impôts directs sont perçus au bénéfice du budget de l'île et des budgets de ses collectivités territoriales . La loi de l'île détermine l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts directs perçus au profit de son budget et les conditions dans lesquelles les collectivités territoriales peuvent en percevoir à leur profit. »
L’île dont le gouverneur était élu au suffrage universel direct disposait d’un parlement ( les conseillers de l’île) et gérait entre autre les affaires sociales comme la santé , l ‘éducation primaire....
Malheureusement en 1985 , cette constitution est modifiée et l’autonomie des îles a tout simplement été abolie . le Gouverneur est nommé et tout le pouvoir est centralisé à Moroni. Cela a engendré des frustrations , et autres malaises qui ont conduit au soulèvement anjouanais de 1997.
Afin de remédier au problème, la communauté internationale a poussé les comores à adopter ce qui sans doute reste la meilleure solution pour préserver notre unité une forme d’Etat qui accorde aux îles une large autonomie à travers l’accord de Fomboni de 2001.
Tout allait bien jusqu’au jour où en 2008 le chef de l’Etat de l’époque décida encore une fois de vider de sa substance l’autonomie des île . L’actuel Chef de l’Etat a par la suite donné le coup de grâce à cette autonomie.
Le problème c’est que ceux qui s’opposent au retour à l’accord de Fomboni ne proposent rien d’autre hors mis le système hyper centralisé actuel qui mine notre unité nationale.
Vu la manière dont s’est répétée l’instauration de l’autonomie des îles, la sagesse veut donc qu’on l’accepte comme la meilleure solution pour garantir de manière durable l’unité de notre archipel.
Plus nous repoussons le retour à l'accord de Fomboni , plus nous perdons du temps car il n'existe que deux solutions ; l'autonomie ou la dislocation ce que personne ne souhaite.
Antufi Mohamed BACAR
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