Je voudrais vous assurer que mon pays, les Comores, souscrit entièrement au processus de trans.Discours du Ministre Salim Allaoui Djaanfar à l’UNESCO.
Monsieur le Président du Conseil Exécutif,
Madame la Directrice générale de l’UNESCO,
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chefs des Délégations, distingués
invités
Mesdames et Messieurs,
La 41ᵉ Session de la Conférence Générale de l’UNESCO se tient dans un contexte
mondial très particulier où les incertitudes sont de plus en plus nombreuses,
les défis et les défiances aussi – grandement à cause de la tristement célèbre
Covid-19.
Au nom du Gouvernement comorien, de son peuple, et à mon nom personnel, je
présente les condoléances les plus émues à l’UNESCO et à toutes les
Délégations dont les leurs ont succombé à cette pandémie.
Fêtant, aujourd’hui, son soixante-quinzième anniversaire, notre institution se
doit de chercher un souffle nouveau pour faire face aux enjeux du numérique,
du réchauffement climatique, du fanatisme religieux qui nourrit le terrorisme,
entre autres. Mais, vous serez d’avis avec moi, Mesdames et Messieurs, que
l'éducation, la culture et le patrimoine, les trois piliers de l’UNESCO, sont
et restent plus que jamais les seules vraies armes capables de triompher et
des défis d’égalité, de justice, de liberté et, surtout, de vivre-ensemble,
que pose le nouveau millénaire, et des défiances que posent les théories
fumeuses et complotistes qui se répandent, très rapidement, notamment via les
réseaux sociaux.
C’est, au reste, pourquoi je voudrais, au nom de mon pays, Les Comores, de son
Président, Son Excellence Monsieur Azali Assoumani, de son Gouvernement et à
mon nom propre, remercier et féliciter le Président de la quarantième session,
Son Excellence Monsieur Ahmet AltayCengizer, son successeur, Son Excellence
Monsieur Santiago IRAZABAL MOUARAO, le Président du Conseil exécutif, son
Excellence Monsieur Agapito Mba Mokuy et La Directrice générale de l’UNESCO,
Son Excellence Madame Audrey Azoulay, dont je salue la réélection, pour les
efforts qu’ils ont consentis afin que puisse se tenir en présentiel cette 41ᵉ
session, en dépit de la délicate situation sanitaire qui prévaut dans le
monde. Laquelle session nous permet d’échanger amplement sur lesdits défis et
défiances.
Excellence Monsieur le Président,
Je voudrais vous assurer que mon pays, les Comores, souscrit entièrement au
processus de transformation stratégique de l’UNESCO destiné à rendre notre
Organisation à même de répondre aux défis contemporains, à l’instar des ODDSs
2030. C’est dans ce sens que notre Gouvernement aadopté le Plan Comores
Émergent (PCE).
Mesdames et Messieurs,
Mieux que quiconque, vous savez, ici, qu’un des secteurs les plus touchés par
la pandémie de la Covid-19 est celui de l’éducation. En effet, ces deux
dernières années ont mis à mal les systèmes scolaires du monde entier, c’est
un fait. Mais, les plus fragiles parmi eux, ceux des pays en développement,
comme le mien, ont été nettement plus touchés. Et ce, malgré des efforts
surhumains observés et observables, partout dans le monde. Les disparités
Nord-Sud se sont flagramment manifestées. Ce qui les rend encore plus
insupportables.
L’accès à l’éducation est un droit pour tous. L’UNESCO s’évertue constamment
et énergiquement à en faire une réalité. Mais, nonobstant des progrès
incontestables, notamment dans les domaines de la lutte contre l’illettrisme
et la scolarisation des jeunes filles, beaucoup reste à faire pour que tout le
monde ait pareillement accès à ce qu’il conviendrait d’appeler le SMIC, à
savoir le Savoir Minimum Indispensable à une Conversation. Là où d’aucuns
parlent de revenu minimum universel, je propose de parler d’un SMIC éducatif
universel que tous les humains partageraient. Dans nos pays respectifs, nous
avons développé des socles communs de compétences que doivent partager tous
les élèves. Il faudrait dupliquer cela à l’échelle mondiale, en mettant au
diapason les expériences des uns et des autres.
Il faudra, pour ce faire, vous l’aurez compris, plus de partage des ressources
éducatives libres comme “Imagine École” que l’Unesco avec ses partenaires
déploie dans une partie de l’Afrique francophone, plus de formation en
direction des enseignants, etc. En un mot, plus de coopération et plus de
solidarité.
Mesdames et Messieurs,
La liberté de mouvements, de parole et de conscience reste, hélas, aujourd’hui
encore un rêve pour des millions de personne dans le monde. La liberté, pour
la femme, de disposer de son corps comme bon lui semble est loin d’être une
réalité, partout. Celle des journalistes d’informer librement est bafouée dans
plusieurs pays, en témoignent les nombreux journalistes en prison et ceux,
nombreux, qui perdent régulièrement la vie dans l’exercice de leur métier.Des
politiques des plus rétrogrades et des plus fermées gagnent, étonnamment, du
terrain, tout autant qu’un discours de rupture, de rejet et de stigmatisation
de l’autre, se développe dans certaines régions du monde que l’on croyait,
pourtant, à l’abri de tels méfaits. Des médicastres professent la xénophobie
ouvertement et les idées rances des années 30 tentent, avec un certain succès,
de s’opposer à la mondialisation et au métissage des cultures.
Notre institution a du pain sur la planche, vous l’aurez compris, car il lui
incombe, aux côtés des états membres, de trouver les voies et moyens pouvant
lutter efficacement contre la propagation de ces idées monstrueuses et
promouvoir toutes les libertés, afin que tout homme puisse se réaliser selon
ses désirs et ses orientations, loin de tout diktat social, religieux et/ou
politique.
Monsieur le Président,
Madame la Directrice et chère assistance,
Dans le domaine de la culture, l’Union des Comores compte sur le soutien
constant de l’UNESCO pour développer et pérenniser des initiatives en faveur
de la sauvegarde de son patrimoine culturel, naturel immatériel qui
caractérise une forte richesse diversifiée. Les Comores demandent à la
Directrice générale de veiller à l’équilibre géographique au sein de la liste
du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Aujourd’hui, mon pays, par la voix de sa Délégation, se réjouit de
l’inscription de l’île de Mohéli au programme sur l’Homme et la biosphère
(MAB) de l’UNESCO.
Cette île, déjà classée réserve de biosphère de l’UNESCO (RB), est, un site
bien préservé qui comprend une biodiversité exceptionnelle, doté d’un sol
volcanique fertile et d’un réseau hydrographique permanent.
Monsieur le Président,
Auguste Assemblée !
Il y a deux ans, dans cette même tribune, mon pays, les Comores à l’instar de
ses pairs, dans le cadre de la 40ᵉ Session de la Conférence générale de
l’UNESCO, a adopté solennellement la journée Mondiale pour le peuple africain
et ses descendants (Journée Mondiale de la Culture Africaine et
Afro-descendante), la JMCA, proposée par l’ONG RAPEC (Réseau Africain des
Promoteurs et Entrepreneurs Culturels) et initiée par John Ayité Dossavi. Ce
projet de résolution de l’UNESCO marque le 24 janvier de chaque année, comme
date passerelle entre les peuples, du monde. Je tiens, ici, à rappeler que mon
pays soutient fortement cette belle initiative présentée par le Togo et que
nous devons tous renforcer les acquis et porter haut ce bel instrument qui
témoigne de la diversité culturelle et civilisationnelle du Continent
africain. Je souhaite aussi, à partir de cette noble assemblée, remercier ceux
qui se mobilisent pour la prochaine édition le 24 janvier 2022.
Excellence Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs !
Rien, des efforts à fournir pour un monde meilleur, ne peut s’envisager sans
une lutte acharnée et réelle contre le terrorisme et le fanatisme religieux
qui en est à l’origine. On doit, contrairement à ce que préconisent certains,
pour qui le tout sécuritaire est La solution, lui opposer une alternative
d’amour et, surtout, de culture. Sartre disait à juste titre qu’il ne
suffisait pas de connaître une passion, par sa cause pour la supprimer. Il
faut la vivre, la combattre et, surtout, y opposer d’autres passions. Faisons,
Mesdames et Messieurs, du savoir et de la culture la passion de nos enfants,
le hobby de ce millénaire. Les efforts fournis en la matière autant par
l’UNESCO que par l’ONU sont considérables et à saluer.Cependant, ils doivent
tous être continués – sous peine de voir cette hydre se développer encore et
encore.
Excellence Monsieur le président
Mesdames et Messieurs,
Pour finir, l’Union des Comores fait siennes toutes les déclarations faites
par les États membres du Groupe VA et ceux du Groupe VB prononcées dans cette
auguste Assemblée.
Au nom du Gouvernement comorien, je vous remercie de votre aimable attention.
Djaanfar Salim Allaoui
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