Opposition comorienne : Quand l'UA vient sonner la fin d'une longue récréation. Qu’est-ce qu’elle fût longue la matinée du mercredi 15 septembre 2021
OPPOSITION COMORIENNE : QUAND L’UA VIENT SONNER LA FIN D’UNE LONGUE RÉCRÉATION
Qu’est-ce qu’elle fût longue la matinée du mercredi 15 septembre 2021 ! Qu’est-ce qu’elles ont été si interminables les heures dans la Salle de Conférence au Golden Tulip, ce jour-là ! « Oh non qu’est-ce qu’ils sont venus faire ici, à Moroni, ces dames et messieurs Paix et Sécurité de l’UA, en ce mois de septembre 2021 ? », se seraient chuchotés ou peuvent se lamenter, naturellement des partisans de l’Opposition, au lendemain d’une des journées les plus guettées par cette partie de la classe politique comorienne.
Mais pourquoi ? – Bah, ils avaient tous chanté l’éloge d’un gendarme continental plus clément à leur faveur, ceux qui n’ont jamais cessé de toquer aux portes de la Communauté internationale (Système des Nations-Unies, Union Européenne, Union Africaine…), épié les capitales et villes du monde (New-York, Paris, Bruxelles, Genève, Addis-Abeba…) pour espérer s’apercevoir, un jour d’une lueur possible, cela après avoir tout laissé filer tant d’autres journées dégagées et qui leur ont pourtant tant souri. Comme ils pourraient s’y attendre, nous n’allions jamais s’offusquer de l’évidence qui continue d’enflammer les médias locaux.
Une presse unanime, au lendemain
Certains avaient même posté des messages de félicitation, vantant un gros Rapport de l’Opposition remis à l’UA, et qui pourrait tout faire basculer. Oh mon œil ! Le verdict a été trop dur, assez coriace pour eux : « Les émissaires de l’Organisation panafricaine, après avoir rencontré toutes les parties, estiment que les Comores ne vivent pas une crise et appellent les acteurs à penser à l’avenir du pays. », avait sous-titré le quotidien Al-watwan du jeudi 16 septembre. La Gazette des Comores, quant à lui, dira, ce jour-là que « Pas de ‘‘préalable’’ », propos tenus par le chef de la délégation de l’UA et qui ont fait la une du quotidien, le même jour. Le coup a été encore dur à supporter que certains ont préféré se démarquer publiquement de leurs mentors.
Mouigni, la 1ère grande victime de cet épisode
Lâché par les siens, l’ancien gouverneur Mouigni Baraka devient la toute première victime de cet épisode lié à l’organisation du dialogue national en cours. Certains peuvent refuser l’emploi du terme « victime » ; en effet, l’ancien gouverneur, lui-même était censé mesurer la tension au sein de son propre groupe politique déjà scindé depuis très longtemps et légalement sous la patriarchie de l’actuel Garde des sceaux, Djaé Ahamada Chanfi. Il était censé jauger la situation, et donc appelé à se rendre compte d’une situation qui pourrait lui être tout sauf une surprise.
En choisissant la stratégie du jusqu'au boutisme, l’ancien gouverneur a donc fait germer l’herbe jusqu’ici enfouie au sein de son propre camp. A qui la situation profitera-t-elle ? On aime bien les questions auxquelles on a déjà ou l’on s’imagine les réponses. - Elle profitera, d’abord à ces amis de l’ancien gouverneur qui se disent « enfin, on est sorti de l’antre politique dans lequel on s’était longuement enfermé ». Bien évidemment, ça brouillonne. Les uns comme les autres se renvoient la faute. Mais une chose est sûre cette fois : de nombreux cadres de l’Opposition se rendent compte de leur propre impasse politique qu’ils ont empruntée depuis près de cinq années.
Ensuite, incontestablement, cette situation ne peut qu’être bénéfique aux partisans du régime en place. Et ils ont raison car ce camouflet ne peut que donner raison à ceux qui ont su anticiper. Or en politique, seuls triomphent ceux qui surpassent tout en fonction d’une vision claire pour l’avenir. Eux savent où ils vont et ne reculent devant rien.
En guise de conclusion, on peut dire que la mission de l’Union Africaine, de ce mois de septembre 2021 parait comme les rayons solaires de midi sur la plus petite flaque de glace qu’on sort du congélateur. Tout s’est effondré en trois jours, en quelques heures après la conférence de la mission avec les médias. Les émissaires de l’OUA ont tenu même à rappeler à nos vaillants journalistes, leur devoir d’être exemplaires pour faire la promotion de notre pays comme le font les autres confrères dans d’autres pays. Ainsi, l’Union Africaine est venue sonner la fin d’une si longue récréation.
Abdoulatuf BACAR
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