«Je condamne les actes de violence inadmissibles qui ont eu lieu cette nuit à Koungou à Mayotte» L'hôtel de ville de Koungou, deuxième commune la plus
Mayotte : une mairie incendiée après des manifestations
L'hôtel de ville de Koungou, deuxième commune la plus peuplée de Mayotte, a été la cible d'un incendie volontaire lundi 27 septembre au soir, après des manifestations contre la destruction d'un bidonville comprenant quelque 350 habitations, a-t-on appris auprès d'agents municipaux. Le feu a démarré dans trois voitures garées sur le parking de la mairie avant de se propager au bâtiment principal, et une annexe en construction qui devait accueillir la cafétéria. Les pompiers ont pu se rendre sur place pour éteindre le feu, escortés par les forces de l'ordre, ont précisé les médias locaux.
Peu auparavant, le bâtiment de la police municipale a lui aussi fait l'objet d'une tentative d'incendie. Mais le voisinage a averti rapidement les policiers municipaux qui ont réussi à limiter les dégâts. Ceux-ci avaient déjà sécurisé le secteur.
Les employés municipaux avaient été autorisés à quitter le travail plus tôt après le lancement d'une opération lundi de démolition de 350 habitations du bidonville de Caro Bolé, à Koungou, avec une mobilisation importante des forces de l'ordre. Si certains habitants ont accepté d'être relogés, d'autres ont refusé les propositions de la préfecture de Mayotte et ont menacé de s'en prendre aux agents municipaux et à l'hôtel de ville de Koungou.
«Je condamne les actes de violence inadmissibles qui ont eu lieu cette nuit (lundi) à Koungou à Mayotte. Les forces de sécurité sont déterminées à rétablir l'ordre. J'assure au maire et à ses équipes tout mon soutien. Nous continuerons à lutter contre l'habitat illégal malgré ces actions», a réagi le ministre français des Outre-mer Sébastien Lecornu sur Twitter.
Quatre habitants ont été interpellés et placés en garde à vue dans la journée de lundi pour avoir jeté des pierres sur les agents chargés de la démolition. Et une vingtaine de personnes en situation irrégulière ont été interpellées pour être conduites au centre de rétention administrative en vue d'une expulsion vers leur pays d'origine. «Face à la violence barbare et aux incendies volontaires de la mairie et de la police municipale de Koungou, (...) j'en appelle à la plus grande fermeté et une détermination sans faille», a réagi de son côté le député de Mayotte Mansour Kamardine (LR), dans un communiqué.
La destruction de ces cases en tôle doit permettre la construction de 500 logements sociaux. Depuis le début de l'année, 955 habitations ont été détruites à Mayotte dont 200 à Koungou en février. Et à l'époque déjà, des troubles avec barrages routiers s'étaient produits.
Par Le Figaro avec AFP
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