DISCOURS de Son Excellence Monsieur AZALI Assoumani Président de l’Union des Comores à l’occasion de la célébration du 46ème anniver...
DISCOURS
de Son Excellence
Monsieur AZALI Assoumani
Président de l’Union des Comores
à l’occasion de la célébration du
46ème anniversaire de l’Indépendance
Place de l’Indépendance, le 6 juillet 2021
Comoriennes, Comoriens,
Mes Chers Compatriotes,
Honorable assistance,
Permettez moi, à l’entame de mon discours, à l’occasion de la célébration du
46ème anniversaire de l’Indépendance de notre pays, de rendre grâce à Allah Le
Tout-Puissant, pour tous les bienfaits qu’Il ne cesse de prodiguer à notre
pays, et pour nous avoir permis de nous rassembler aujourd’hui, comme les
années passées, dans la paix et la sécurité, sur cette Place symbolique de
l’Indépendance, pour la Fête nationale.
J’exprime ici la fierté de toutes les Comoriennes et de tous les Comoriens,
d’appartenir à une même Nation, qui a décidé, le 6 juillet 1975, de reprendre
en main son destin et sa liberté, après 150 ans de colonisation.
Je rends un hommage mérité, à tous les acteurs et toutes les actrices qui ont
contribué à la libération de notre pays, au premier rang desquels Feu le
Président AHMED ABDALLAH ABDEREMANE.
J’associe ainsi mes prières aux vôtres, pour sa mémoire et pour celle de tous
ceux et toutes celles qui nous ont quittés.
Je souhaite longue vie à ceux qui sont parmi nous, en leur renouvelant notre
admiration et la gratitude de toute la Nation, pour leur patriotisme, leurs
sacrifices et pour avoir redonné sa dignité au peuple comorien.
Mes Chers Compatriotes, Honorable Assistance,
La Fête du 6 juillet est aussi une occasion annuelle, de réaffirmernotre droit
et notre souveraineté sur l’ensemble de notre territoire national, y compris
l’Ile comorienne de Mayotte.
Nous allons, alors, utiliser tous les moyens légaux et légitimes, à travers le
dialogue avec la France, pays ami, afin de parvenir au respect du droit
international, conformément à toutes les résolutions pertinentes des Nations
Unies et des autres Organisations internationales et régionales, et ce pour
l’intérêt de nos deux pays.
La solution appropriée à cette revendication légitime nous permettra de mettre
fin à la tragédie qui fait du bras de mer entre Mayotte et ses îles sœurs, le
plus grand cimetière marin du mondeavec ses milliers de morts comoriens.
Dans un monde de plus en plus globalisé et dans cette partie hautement
stratégique de l’Océan Indien, la France et les Comores ont des défis communs
à relever, des intérêts communs à préserver et des risques partagés à juguler.
Cela impose des obligations de résultats pour les deux pays, liés par un
partenariat incontournable, de par la présence de centaines de milliers de
Comoriennes et de Comoriens, de Français et de Franco-comoriens, sur les
territoires français et comorien.
Je voudrais d’ailleurs saisir cette opportunité pour rappeler queles derniers
attentats barbares qui ont frappé le Mozambique, un pays frère, ami et voisin,
pour lesquels je voudrais réitérer les condamnations les plus fermes de
l’Union des Comores, montrent que le fléau du terrorisme n’a pas de
frontières.
Nous devons, alors, faire face, ensemble, à ce fléau pour faire du Canal de
Mozambique et de la région de l’Océan Indien un havre de paix, une région
stable et sans conflits.
Mes Chers Compatriotes,
Honorable assistance;
Cette année, nous avons voulu à l’occasion de cette fête nationale,
distinguer, celles et ceux qui aujourd’hui, par leurs talents, leurs prouesses
et leurs performances, honorent notre pays.
En l’occurrence, je voudrais parler de tous les sportifs comoriens et bien
évidement, les Cœlacanthes dont nous sommes fiers, pour avoir hissé notre pays
dans la cour des grands du football,bien sûr, sous la houlette de leur Coach
Amir ABDOU.
Je voudrais parler également de Madame Thamdrat, et à traverselle, de tous les
artistes qui valorisent les Arts et la Culture de notre pays et, plus
particulièrement, celles et ceux qui font connaître et aimer les Comores aux
jeunes de nos îles, à l’intérieur du pays et dans la Diaspora.
Ainsi, la Fête nationale du 06 juillet ne signifie pas seulement célébrer la
liberté retrouvée, mais aussi évoquer les évènements qui valorisent notre pays
et son patrimoine.
Il s’agit aussi, de prouver, qu’un peuple libre, sait choisir sa voie,
s’affirmer dans le concert des Nations et transmettre le patriotisme aux
jeunes générations.
C’est aussi pourquoi, dans le cadre de la Fête nationale de cette année, nous
avons également mis à l’honneur, notre Université, appelée aujourd’hui, à
devenir un vecteur de cohésion sociale et de développement économique, capable
de répondre aux besoins de la modernisation des Comores et aux demandes
multiples en matière de connaissances nouvelles, de valorisation de notre
culture, de promotion des savoirs et du savoir-faire nationaux.
J’appelle ainsi à nouveau, l’Université des Comores et la communauté
universitaire, à s’approprier le Plan Comores Emergentes et à s’impliquer dans
sa mise en œuvre.
Mes Chers Compatriotes,
Honorable assistance,
En ce jour d’affirmation de la souveraineté nationale, nous devons alors, en
tant que peuple qui avons décidé de prendre notre destin en mains, réaffirmer
notre capacité à construire un pays prospère et nous rappeler, que personne
d’autre, aussi bienveillant qu’il soit, n’agira et ne le fera mieux que nous,
ou à notre place.
Ainsi, c’est à travers l’implication de toutes les forces vives de la Nation
et la préservation des acquis de l’Indépendance, que nous pourrons renforcer
la démocratie, la paix, la sécurité, la quiétude et la stabilité qui sont les
meilleurs gages du développement socio-économique de notre pays et de son
émergence.
46 ans après la proclamation unilatérale de l’Indépendance du 06 juillet 1975,
nous devons ainsi consolider l’unité nationale, préserver les acquis de la
réconciliation nationale, et prendre en compte les recommandations des Assises
nationales, pour mieux rentabiliser les potentialités que recèle notre pays,
mobiliser et gérer au mieux nos ressources propres, et consolider les
partenariats tissés avec les pays et les institutions internationales.
Nous devons ainsi combattre la culture du dénigrement systématique de notre
pays et la dévalorisation de l’action de nos prédécesseurs.
Il y a des acquis indéniables de l’indépendance et des avancées sociaux
économiques que nous devons consolider, aussi bien dans le domaine de la
Santé, de l'Education et des Infrastructures économiques que dans le domaine
politique, en interne et sur le plan régional et international, avec
l’instauration de la démocratie et du multipartisme, la participation et la
place de notre pays dans les principales organisations régionales et
internationales.
Mes Chers Compatriotes,
Honorable assistance,
Célébrer la Fête nationale c’est aussi magnifier la place et le rôle de
l'Islam millénaire de notre pays qui a toujours soudé la société comorienne, à
travers l’école coranique et la doctrine juridique de l’Imam Shafii, qui a
façonné notre jurisprudence, ou le Fiqh, le soufisme et les confréries.
Nous devons alors refuser les extrémismes de tous bords,l’importation de
pratiques et de conceptions étroites de l’Islam, les dogmes militants et le
prosélytisme des sectes et des groupuscules religieux, qui mettent en danger
la cohésion nationale.
Mes Chers Compatriotes
J’ai récemment décidé de promulguer le Code pénal national qui renforce
l’arsenal juridique de notre système judiciaire.
Ce Code protège mieux notre pays contre tous les nouveaux dangers, à savoir
les crimes contre l'humanité, la criminalité transnationale organisée, la
traite de personnes et le blanchiment d'argent.
Ce code sanctionne durement aussi et surtout les violences et les agressions
faites aux femmes et aux enfants.
Par ailleurs, la mise en place effective du Conseil Supérieur de la
Magistrature, pour la première fois depuis l’accession de notre pays à
l’Indépendance, constitue une avancée considérable dans le perfectionnement de
notre système judiciaire.
C’est un organe qui a, entre autres missions, de veiller au bon fonctionnement
de notre système judiciaire, permettre aux Magistratsd’exercer leurs fonctions
dans les meilleures conditions, garantir leur discipline ainsi que leur
indépendance, pour une justice équitable et sans complaisance.
Mes Chers Compatriotes,
Honorable assistance,
La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL), que
nous avons mise en place en 2019, est un témoignage de notre détermination à
suivre la marche du monde, pour protéger, dans un cadre légal, les droits
humains et les libertés publiques dans notre pays.
Elle vient de me transmettre son rapport sur la situation des Droits de
l’Homme dans notre pays.
Je tiens à saluer les activités que mène cette institution depuis son
installation, sur le terrain, ainsi que l’immense travail de réflexion et
d’échanges qu’elle effectue en partenariat avec les institutions du pays, pour
promouvoir les Droits de l’Homme dans notre pays et obtenir le meilleur
classement auprès des partenaires internationaux.
Mes Chers Compatriotes,
Honorable assistance,
Le dialogue Secteur privé-secteur public a été lancé à Anjouan, le12 août
2020, en vue de placer le monde des affaires au centre de la stratégie du
développement économique de notre pays.
De part et d’autre, existe la même détermination à construire un partenariat
solide, à la hauteur de l’ambition qui est la nôtre, de mener notre pays vers
l’émergence en 2030.
Dans un contexte de grave crise sanitaire mondiale liée au COVID-19, qui a mis
à rude épreuves toutes les économies, la synergie entre le monde politique,
les secteurs public et privé et les acteurs de la société civile, constitue le
meilleur atout, pour favoriser la relance économique et pour faire des
Comores, un paysprospère où il fait bon vivre et y investir.
Les pénuries constatées ces derniers temps doivent nous interpeller et nous
obliger à agir ensemble afin de parvenir à l’autosuffisance, dans les domaines
où il est possible de le faire.
Comoriennes, Comoriens,
Mes Chers Compatriotes,
Honorable assistance,
Notre pays a traversé bien des épreuves difficiles, marquées par le
mercenariat, la déstabilisation et le séparatisme.
Lors des Assises Nationales de février 2018, recommandées par nos sages et nos
aînés, nous avons fait ensemble, le bilan de nos 42 années d’indépendance, de
la période postindépendance et notamment, celle du Nouvel Ensemble Comorien,
de l’Union des Comores, né des Accords de Fomboni, de 2001, afin de tirer les
leçons des échecs successifs.
C’est ainsi que ces Assises inclusives, ont formulé des recommandations, pour
transformer notre pays , le sortir de l’instabilité et du sous-développement,
et créer les conditions endogènes de son développement et de son émergence.
Ainsi, nous avons entamé les réformes institutionnelles avec le référendum
constitutionnel de décembre 2018.
D’autres réformes ont été lancées, pour rendre notre administration plus
efficace, améliorer la gouvernance des affaires publiques, lutter contre la
corruption, libérer les initiatives de développement surtout au niveau des
entreprises privées, diminuer le chômage des jeunes, soutenir la croissance
accélérée, renforcer les acquis démocratiques et l’état de droit, assurer la
paix et la stabilité, et réaliser l’émergence du pays en 2030.
Ces efforts réalisés ont permis à notre pays, non seulement d’être reclassé
par la Banque Mondiale, des pays les moins avancés aux pays à revenus
intermédiaires mais aussi d’accéder au poste de Vice-président de l’Union
Africaine.
Certes, le COVID-19 a eu un impact négatif et des conséquences néfastes sur
l’économie internationale et nationale et sur la vie quotidienne de toutes les
populations
Toutefois, la gestion maitrisée de la pandémie dans notre pays,nous a permis
de prendre de nouvelles mesures d’allègement des contraintes liées à cette
pandémie, dans le respect des mesures barrières.
Bien évidemment, nous devons rester très vigilants et consolider les résultats
obtenus jusqu’ici afin de poursuivre, avec optimisme, la relance de notre
économie, car le Covid-19 n’est pas encore vaincu.
Ainsi, nous gardons le cap et les mêmes objectifs, pour favoriser la
croissance et améliorer les conditions et le cadre de vie des populations, en
accordant à l’Agriculture, à la Pêche et à l’Environnement, tout l’intérêt
nécessaire.
Pour tout cela il nous faudra continuer à renforcer et améliorer la
gouvernance financière, disposer de ressources humaines compétentes et
motivées et faire de la jeunesse, le fer de lance du développement du pays.
Mais comme je l’ai toujours dit, les ressources les plus précieuses de notre
pays, restent la paix, la sécurité et la stabilité qui sont les conditions
sine-qua-non du développement et de la démocratie.
Voilà pourquoi, en ce jour de communion, pour toutes les Comoriennes et tous
les Comoriens, j’ose espérer que toutes les forces vives de la nation et les
acteurs et actrices de la classe politique de notre pays, aussi bien de la
mouvance présidentielle que del’opposition, malgré la diversité des opinions,
œuvreront pour qu’un climat d’apaisement s’instaure dans notre pays, pour son
développement économique.
Je suis convaincu, que c’est dans le dialogue et la concertationque nous
réussirons à transcender nos différences et à relever les défis auxquels notre
pays fait face.
Je rappelle, que l’article 36 de la Constitution de l’Union des Comores du 23
décembre 2001, révisée par le référendum du 30 juillet 2018, stipule que
l’opposition politique est reconnue en Union des Comores et qu’elle exerce
librement ses activités, dans les limites fixées par la Loi sur les règles
concernant, entre autres, le régime des associations et des partis politiques
ainsi que le Statut de l’opposition.
J’appelle donc aujourd’hui, à mettre un terme à la violence, physique et
verbale et aux échanges virulents, qui ont émaillé les milieux politiques de
notre pays, ces derniers temps.
Privilégions le débat constructif et la préservation de l’intérêt supérieur de
la Nation.
En ma qualité de Président de la République, garant des Institutions et
premier défenseur de l’intérêt national, j’entends, pour ma part, tout mettre
en œuvre, avec bienveillance et fermeté, pour garantir la paix, la sécurité et
la cohésion nationale.
Mes Chers Compatriotes,
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Plus que jamais, je compte sur vous pour continuer à m’accompagner, afin que
nous puissions relever ces défis ensemble.
Je vous souhaite à toutes et à tous, mes Chers Compatriotes de l’intérieur et
de la Diaspora, une très bonne et heureuse Fête de l’Indépendance.
Vive la République
Vive l’Union des Comores
Qu’Allah bénisse notre pays Insha-Allah.
Je vous remercie.
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