Le chef de l’Etat est arrivé à Anjouan cet après-midi. Geste d’apaisement pour les uns, affront pour les autres. Mais il est arrivé, alors q...
Le chef de l’Etat est arrivé à Anjouan cet après-midi. Geste d’apaisement pour les uns, affront pour les autres. Mais il est arrivé, alors qu’une scandaleuse histoire de torture à mort, d’enterrement secret, d’exhumation et d’inhumation a secoué et secoue encore notre pays. Le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie a tenté d’éteindre l’incendie qui ravageait le cœur des comoriens par un communiqué publié sur ce mur.
Par cette communication, il a désavoué, au nom du gouvernement entier, le chargé de laDéfense, qui pendant plus de 24 heures a nié les faits qui ont conduit à la mort de Bapale au mépris de la plus petite réserve. Il a promis une enquête pour ceux qui avaient exhumé le corps du regretté et n’a pas eu un seul mot pour celui-ci si ce n’est qu’un tissu de mensonges grossiers sur les causes et les circonstances de son décès.
Je m’étais contentée jusqu’à ce soir, de ne pas commenter cette actualité brûlante, me contentant de relater des faits et des propos et de partager certains articles de confrères mais là ce n’est juste pas possible.
Après le désaveu de Houmed Msaidie, laissez-moi vous faire part de mon étonnement, de ma surprise, de mon ahurissement quand j’ai vu le chargé de La Défense, faire partie de ceux qui ont accompagné le chef de l’Etat à Anjouan. Le communiqué de Msaidie m’est tout de suite apparu comme une vulgaire mise en scène alors que j’avais commencé par lui donner un peu de crédit au vu du scandale que représente la mort de Bapale..
Je me suis logiquement dit qu’un ministre qui a commis une faute aussi grave, qui a touché le cœur des comoriens, qui a embrasé la toile, ne pouvait absolument pas se trouver aux côtés du chef de l’Etat moins de 24 heures après le désaveu qui aurait dû être le sien. Je me suis souvenue que le chargé de la Défense était quelqu’un de discipliné. Il l’a été le jeudi quand la Gazette des Comores l’a interrogé au sujet de la mort de Bapale, le vendredi quand Mayotte 1ere l’a interrogé. Il l’a été le samedi. Il est également discipliné ce dimanche.
Par Faïza Soulé
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