L’électricité nous éclaire !? Il ne s’agit pas de lumière. Non malheureusement, c’est plutôt le contraire. Il s’agit des maux qui rongent no...
Il ne s’agit pas de lumière. Non malheureusement, c’est plutôt le contraire. Il s’agit des maux qui rongent notre pays. Il s’agit particulièrement de la gestion calamiteuses des sociétés d’État, gestion opaque qui en fait des vaches à lait pour « en-haut-de-haut » sans scrupules.
Premier mal : l’impunité des prédateurs de la chose publique. Les intérêts du pays passent au second, voire même au troisième plan. On peut les piétiner sans frais. Les cas emblématiques sont légion.
Les sociétés d’État interviennent dans des services publics: eau, électricité, carburant, riz, etc. On a pourtant du mal à cerner les orientations suivies. Exemple pourquoi toujours miser sur des groupes électrogènes de secours alors que l’expérience de plus de vingt ans montrent clairement l’échec d’une telle option ? Personne n’est dupe des raisons profondes de cette obstination insensée. Des experts du domaine évoquent la possibilité d’acquérir des groupes de centrale.
Quels sont les rapports entre l’État et les sociétés publiques ? On ne sait pas si les prix des produits ou services sont subventionnés pour rendre les sociétés viables ou si les sociétés sont secourues au fil des difficultés pour éviter leur disparition ou si c’est les deux ! On a du mal à cerner les règles appliquées. Quant aux stratégies de l’État ou de chaque société, soit elles n’existent pas soient elles sont sécrètes. Il serait temps de nous éclairer sur la stratégie énergétique du pouvoir.
Deuxième mal : absence de conseil d’administration. Et là où il y en a composition inadaptée, fonctionnement chaotique. Conséquence désastreuse, le DG est devenu un poste politique, parce qu’il est nommé en toute discrétion par le Chef de l’État, sur des bases inévitablement politiciennes pour ne pas dire clientélistes. Les critères d’appréciation de l’activité des DG n’a rien à voir avec les performances des sociétés administrées.
Troisième mal : les interférences de l’État. Recrutement massif au moment des élections, d’où des effectifs gonflés. Non seulement cela impacte la masse salariale, mais cela perturbe profondément et durablement les processus d’exécution des taches, crée du chaos au sein du personnel.
Quatrième mal : le non respect des procédures de passation des marchés. On trouve toujours des moyens de les contourner.
A la Sonelec, ex Mamwe, on a toujours prétexté l’urgence pour ne pas les respecter. En 2016, le président lui même s’en est mêlé. Il a déclaré devant la presse qu’exceptionnellement, au regard de l’urgence, il ne respectait pas les procédures de passation des marchés pour un marché pesant 7 milliards. Il assura que c’était la dernière fois. Aujourd’hui, son poulain Djounaid n’est pas loin de nous chanter le même refrain.
Le marché public est la principale ressource des sociétés nationales. Malheureusement il n’en est rien ! On dirait qu’il y règne une véritable maffia. Des petits marchés s’attribuent entre « copains et coquins ». Les gros marchés sont la plupart du temps inaccessibles aux grandes sociétés nationales, les requins internationaux s’en empare sans obligation quelconque : collaborer avec un national, transmettre les techniques, etc.
En un mot comme en mille, les problèmes d’approvisionnement en eau et électricité que rencontrent les citoyens ces derniers mois illustrent bien la réalité du pays. Une gouvernance laissée à la discrétion du pouvoir, sans contre pouvoir. Cela donne des choses incompréhensibles. L’absence de respect de toutes les lois. Arrogance des gouvernants, corruption, favoritisme, impunité, etc. Des criminels de grand chemin, connu de tous, libérés frauduleusement après quelques mois de prison ou de résidence surveillé, occupent le haut du pavé. Et tout cela est connu de tous !
Peut-être pourrait-on améliorer les choses si on ouvrait le capital des sociétés d’État à des privés nationaux et étrangers. Des sociétés mixtes avec prédominance de l’État imposeraient des Conseils d’administration opérationnels qui nommeraient et contrôleraient les DG.
Tant que les syndicats ne défendront pas sérieusement les conditions d’existence des simples gens, tant que des pseudos partis politiques uniquement préoccupés par le pouvoir monopoliseront la scène politique, tant que les citoyens ne chercheront pas à se prendre en charge et à se défendre la situation ne changera pas réellement. Le pays subira le bon vouloir du séide à la tête de l’État.
Idriss (23/12/2020)
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