Châteauroux. Proposant des places de concerts qu’il n’avait pas et différents objets sur les réseaux, un quadragénaire demeurant à Château...
Châteauroux. Proposant des places de concerts qu’il n’avait pas et différents objets sur les réseaux, un quadragénaire demeurant à Châteauroux escroquait des internautes.
Un quadragénaire séjournant à Châteauroux croyait avoir trouvé un bon filon pour gagner de l’argent sans trop se fatiguer. L’ennui, c’est que ce filon était purement et simplement des escroqueries sur Internet.
Les faits ? Sur un site bien connu « vous mettiez en vente des billets de concerts, des articles divers, explique la présidente, Amélie Laguet, et à ceux qui étaient intéressés, vous demandiez le règlement avant d’envoyer la commande. »
Rouage d’un vaste trafic
Problème... les règlements arrivaient bien, mais « vous n’envoyiez rien en retour » et pour cause, ce ressortissant comorien ne les possédait pas : des places de concerts à Paris pour 130 € ; un concert de News pour 200 € ; des entrées pour le festival des Vieilles Charrues pour 110 € ; d’autres places pour un concert de Pink pour 220 € ; mais aussi des roues de vélo, une paire de jumelles... « Vous touchiez l’argent, alors que vous n’aviez rien de tout cela. »
Des plaintes en cascade allaient être déposées et « les enquêteurs sont remontés jusqu’à vous ».
À la barre, l’homme a des réponses confuses et se dit même, « victime de ces agissements. Je cherchais du travail sur Internet et je me suis laissé prendre par des gens qui sont bien plus forts que moi. » Le prévenu explique – sans beaucoup de précisions – que des interlocuteurs, qu’il ne connaît pas, lui proposaient d’acheter de la marchandise, de se faire une petite marge dessus et de l’envoyer vers une autre destination. « J’ai envoyé ainsi, un Ipad au Bénin. Mais, il y a eu une ou deux plaintes et j’ai remboursé. »
Et puis, il y a cette affaire avec cette jeune femme qui « vous envoie ses pièces d’identité, ses bulletins de salaire pour la location, soi-disant d’un appartement à Paris. En fait, ces documents ont été utilisés pour tenter d’obtenir des crédits en ligne avec un téléphone utilisé depuis le Bénin. Le Rib était bien celui de la victime, mais les numéros des comptes bancaires étaient les vôtres. Vous qui prétendiez ne pas avoir de compte en France, il s’est avéré que vous en aviez cinq. »
À la barre, l’homme reconnaît : « Je savais que ce n’était pas très net tout ça, mais comme je n’avais pas de travail en France, il fallait bien que je mange. »
Pour le ministère public représenté par Marine Labarthe, « le prévenu jouait sciemment un rôle d’intermédiaire. Il était un des rouages d’un vaste trafic en lien, notamment, avec la Côte d’Ivoire et le Bénin. Il ne pouvait pas ignorer le caractère illégal de ces agissements. »
Sur le banc de la défense, Pascaline Courthès reconnaît cette « complicité d’escroquerie. Mon client est en situation irrégulière en France et il ne peut travailler légalement. Il ne touche aucune aide et c’est vraiment pour lui, le parcours du combattant ». Quoi qu’il en soit, « il est évident qu’il n’aurait jamais dû accepter ces trafics, mais je rappelle, qu’il n’a jamais été condamné et qu’il va faire en sorte, maintenant, de rembourser ses victimes ».
À l’issue de ces débats, le prévenu a été condamné pour complicité d’escroquerie à six mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire de deux ans et une obligation d’indemniser ses victimes répertoriées, au nombre d’une dizaine.
Pour en savoir plus : lire l’article de La Nouvelle République.
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