Le président de la Cour d’appel de Moroni, qui a organisé une prière collective alors que tout regroupement est interdit aux Comores dans...
Le président de la Cour d’appel de Moroni, qui a organisé une prière collective alors que tout regroupement est interdit aux Comores dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, a été limogé, selon un décret présidentiel.
“Il est mis fin aux fonctions de président de la Cour d’appel de Moroni, Idi Bazia”, stipule ce texte, sans expliciter les raisons de la décision.
Idi Bazia, qui a pris ses fonctions en avril, impute son limogeage à sa participation récente à une réunion religieuse avec des jeunes. “Prier avec des jeunes, mineurs, n’est pas un délit, tout au plus une contravention,” a-t-il réagi auprès de l’AFP.
Mais une source sécuritaire qui a souhaité conserver l’anonymat a aussi expliqué à l’AFP que le magistrat a été écarté pour avoir exprimé sa volonté de “nettoyer la maison”.
M. Bazia a indiqué qu’il souhaitait s’occuper “très rapidement (...) des dossiers en souffrance et des cas litigieux (...), juger ceux qui devaient être jugés, libérer ceux qui devaient l‘être, y compris Sambi”, a précisé la même source.
L’ex-président Ahmed Abdallah Sambi (2006-2011), principal adversaire de l’actuel président Azali Assoumani, est placé en détention provisoire dans l’attente de son procès depuis plus de deux ans, bien au-delà des délais légaux.
Il est accusé de corruption et détournement de deniers publics dans un scandale de vente de passeports comoriens à des apatrides des pays du Golfe.
Son état de santé s’est considérablement dégradé depuis un an et requiert des soins à l‘étranger que lui refusent les autorités, malgré une ordonnance du juge d’instruction établie début janvier qui autorise son évacuation sanitaire.
L’opposition compare le régime comorien à une “dictature”. Elle n’a jamais reconnu la réélection d’Azali Assoumani en 2019, à ses yeux entachée de fraudes.
AFP
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