Qui des critiques politiques ne dénonce pas la gestion de la chose publique depuis plus de trente ans? Lorsque l'acharnement non-...
Qui des critiques politiques ne dénonce pas la gestion de la chose publique depuis plus de trente ans?
Lorsque l'acharnement non-procédurale de type rendement de compte politique semble cibler une entité précise, qui ne se poserait pas en victime ou en lâche s'il n'est pas lui-même coupable ou complice de l'action gouvernementale, de presque tous les gouvernements?
Quand la colère et la déception ont raison de nous, il arrive de se poser les mauvaises questions, et c'est justement de là que je voudrais interpeller les protagonistes du débat politique sur le sens de la vie commune en tant que comoriens.
D'abord, comprenons que depuis la pseudo-indépendance, le partage du "gâteau-administratif " est l'apanage de groupuscules d'intérêts et de conglomérats de familles; c'est toujours le comorien lambda qui fait les frais de la mauvaise gouvernance, sans rentrer dans les détails de tout ce qui manque au citoyen, qu'il soit mohelien, mgazidja, ou anjoinais, ou même mahorais alors sous-giron français mais portant l'histoire de la fausse décolonisation...
Depuis la chute de Tadjidine, la politique comorienne est menée avec une prédominance des wangazidja, tout en sachant que les grands techniciens des Comores sont des anjoinais et que ce sont eux qui donnent aux pouvoirs leur solidité et leur légitimité.
Et ce qui semble faire mal à une catégorie de comoriens d'Anjouan, ce n'est ni la corruption ni la mauvaise gouvernance, et là je me pose en mauvais juge, mais la sous-représentativité de l'Île d'Anjouan, qui avant même la colonisation, détenait le grand monopole du pouvoir et de l'influence; à cette époque lointaine, la corruption ou le progrès étaient assurés en grande partie par les anjoinais...
Je rappelle que les premiers anjoinais savaient qu'Allah a séparé les Îles par la mer mais ils ont régné sur Mayotte et Moheli tout en gardant une influence sur Ngazidja, allant jusqu'à être sur le point de rattacher Ngazidja dans le Grand-Sultanat avec le sultan Saïd Ali, neveux de... d'Anjouan.
J'ose croire que les comoriens qui luttent contre les conditions de vie insupportables au citoyen ordinaire, ne se soucient pas de la représentativité dans la mauvaise gouvernance, mais que chacun serait fier de se voir participer dans la bonne gestion, s'il faut être gouverné par une prédominance d'anjoinais ou de moheliens parce que c'est là où on trouverait des gens plus intègres, je ne verrais pas leur origine insulaire mais plutôt leur intégralité dont le peuple a besoin...
L'injustice rassemble ceux qui se ressemblent, elle n'a pas besoin d'origine propre, tout comme la justice d'ailleurs.
Muhammad Soidrouddyne HASSANE
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