Kaweni, Mayotte Alors que quatre cas de coronavirus ont été identifiés sur l’île comorienne de Mayotte, l’inquiétude sanitaire est élev...
Kaweni, Mayotte |
L’Outre-mer n’échappe hélas pas à la propagation silencieuse du Covid-19. A Mayotte, où le taux de pauvreté s’élève à 84 % et où l’accès à l’eau courante fait défaut, les autorités craignent un bilan humain élevé. Sur cette île située à 8000 kilomètres de Paris, plusieurs acteurs de la lutte contre le coronavirus observent une faible application des règles de confinement décidées par le gouvernement.
Les conditions de vie locales constituent un véritable obstacle au ralentissement de la diffusion du virus. A commencer par le problème de l’illettrisme : selon l’Insee, 42 % des habitants de 16 à 64 ans ont de grandes difficultés à écrire le français mais aussi à le lire. Dans certains villages, les habitants, parlant des langues locales, comprennent difficilement le français.
Quelques heures après la décision prise à Paris de mise en place du confinement, sur place, les policiers et les gendarmes ne cachent pas leurs difficultés à les faire appliquer. « Personne ne prend conscience du problème et souvent on a du mal à expliquer aux habitants en quoi consiste le risque », déplore un policier. De son côté, un gendarme ne le dit pas autrement : « On explique au gens, ils nous disent comprendre et être d’accord et on les retrouve 5 minutes plus tard en train de ne pas respecter les consignes. »
Pour ces raisons, plusieurs fonctionnaires ont fait remonter aux services préfectoraux leur inquiétude. L’un d’eux assure que la préfecture « vient d’interdire aux policiers et gendarmes de verbaliser les personnes qui ne respectent pas le confinement ». Une décision qui suscite, selon notre source, « de vraies inquiétudes et un début de colère. […] On ne va pas continuer longtemps à être sur le terrain dans de telles conditions, d’autant que les conditions sanitaires locales sont catastrophiques. »
Avec valeursactuelles.com
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