L’opposition malgache a demandé une enquête sur les allégations du numéro 2 de la commission électorale (Ceni), qui a dénoncé le doublon,...
L’opposition malgache a demandé une enquête sur les allégations du numéro 2 de la commission électorale (Ceni), qui a dénoncé le doublon, selon lui, d’un million de cartes d’identité, une affirmation susceptible de remettre en cause la “crédibilité” de la présidentielle de 2018.
“Un million cent soixante deux mille et quelques poussières (de personnes) ont des numéros identiques sur leur carte d’identité nationale”, avait affirmé le vice-président de la Ceni, Thierry Rakotonarivo, à la presse fin février.
Les électeurs doivent présenter leur carte d’identité pour voter.
A la suite de ces allégations, le président de la Ceni, Hery Rakotomanana, a demandé à la Haute Cour constitutionnelle la destitution du numéro 2 pour faute grave et violation de serment, selon des documents rendus publics vendredi.
L’opposition a réagi en réclamant l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. “Si on voit que ce million de doublons a influencé l’issue des élections, alors il faut prendre la décision adéquate, revoir la crédibilité des précédentes élections”, a déclaré Rivo Rakotovao, président du parti HVM de l’ancien chef de l’Etat Hery Rajaonarimampianina (2014-2018).
L’OIF soutient le processus électoral de 2018
“Il y a eu des anomalies dans les élections tenues depuis 2018, toutes les élections ont été remises en cause, les dirigeants ne sont pas vraiment élus par le peuple”, a déclaré pour sa part l’ex-président malgache Marc Ravalomanana (2002-2009), candidat malheureux à la présidentielle de 2018.
Le ministre de l’Intérieur, Tianarivelo Razafimahefa, a écarté les affirmations du numéro 2 de la Ceni.
“On vient de faire un bilan des cycles électoraux il y a quinze jours. S’il y a des doublons en matière de cartes d’identité nationale, pourquoi personne n’a sorti une telle révélation ?”, s’est-il interrogé.
La déclaration du numéro 2 de la Ceni “relève d’une manœuvre politique visant à déstabiliser le pays”, a renchéri samedi la porte-parole du gouvernement, Lalatiana Rakotondrazafy, “nul n’est en droit d’instrumentaliser des institutions de la République de cette façon”.
Andry Rajoelina a remporté en 2018 la présidentielle devant Marc Ravalomanana qu’il a devancé d’un peu plus de 500.000 voix au deuxième tour.
Ce dernier avait accusé son rival de fraude, mais la justice malgache avait validé la victoire d’Andry Rajoelina.
L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a pour sa part réitéré son soutien à “tout le processus électoral” de 2018. “Il n’y a évidemment pas lieu de revenir dessus”, a estimé son représentant permanent à Madagascar Malick Sarr.
AFP
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