Photo d'archives ©La Gazette des Comores Billet d'humeur d'un haut fonctionnaire possiblement ami du Sage Ami de HaYba Mour...
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A Quand le Vrai Dialogue Politique, au Sommet ?
"Ces appels à ne pas mélanger la politique aux événements sociaux (maoulids, mariages, enterrements, prières du vendredi...) sont inaudibles, quand bien même légitimes. Et pour cause, le vrai problème n'est pas là. Comment à l'heure du progrès de la communication, de la multiplication des voies d'expression, de la montée en puissance du débat, on en soit en 2019 à des chamailleries de place du village et autres jets de cailloux d'enfants indisciplinés.
Comme l'a si bien relevé le citoyen du jour, on a toujours fait de la politique dans ce pays et pourtant on n'a jamais atteint une telle bassesse dans les comportements. Mais comme d'habitude, on va vouloir régler les conséquences plutôt que les causes. Effectivement Mourad Bazi, on a toujours fait de la politique dans ce pays et votre père en a été un des illustres acteurs. L'exemple de votre père devrait à lui seul suffire pour vous faire comprendre pourquoi on en est arrivé là. Un mot est fréquemment revenu lors de votre interview, c'est celui de fitna que je traduirai par "calomnie ". C'est effectivement ce qui caractérise les rapports politiques de nos jours.
Et cela depuis que la politique est entre les mains de bêtes assoiffées de pouvoir et des jouissances qui vont avec. Pouvoir ne rime plus avec honneur! Ni avec élégance, ni avec respect (de soi-même comme des autres) ni avec l'ambition de convaincre par la force des arguments. Quand la politique s'est pratiquée ainsi, les opposants pouvaient se croiser dans les madjliss en toute cordialité et convivialité. Parce que le terrain de la bataille politique était ailleurs et chacun y avait son espace pour s'exprimer.
Aujourd'hui ces espaces ont été confisqués, à contre courant de la modernité. Le pouvoir sert uniquement à imposer, à faire plier, à humilier, par tous les moyens nécessaires. Les seuls espaces où les différents courants peuvent se croiser sont ceux-là même qui abritent les évènements sociaux, culturels et religieux. La nature ayant horreur du vide, le militantisme ne peut s'exprimer que lors de ces manifestations qui devraient pourtant être épargnées de l'expression de ces clivages. Alors comment y remédier?
Certainement pas par la médiation des jeunes excités de part et d'autre mais plutôt par l'ouverture du champ politique, par l'acceptation de l'expression de voix discordantes et par dessus tout par le respect du choix du peuple. Mais est ce qu'ils sont prêts? Mourad Bazi, regardez bien d'où vient cette violence. Votre père l'avait bien compris en appelant à mieux nous saisir de notre histoire pour comprendre notre présent et construire notre futur. Ne lui faites pas l'injure de ne regarder que le dernier épisode." ©Hayba fm
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