COMORES : LE NAUFRAGE DE L'ÉTAT DE DROIT Le 12 novembre 1975, le feu prince Mohamed. Jaffar, Président des Comores indépendantes ...
COMORES : LE NAUFRAGE DE L'ÉTAT DE DROIT
Le 12 novembre 1975, le feu prince Mohamed. Jaffar, Président des Comores indépendantes , en compagnie de l'honorable Dr Mouigni Baraka , au terme d'une action diplomatique de grande envergure, parvient à l'ONU à faire adhérer le nouvel Etat Comorien dans le concert des Nations en tant qu'Etat membre à part entière dans ses frontières héritées de la colonisation , à savoir Mayotte , Moheli , Anjouan et Grande - Comore.
Et cette année , nous célébrons, malheureusement, dans la profonde douleur, le 44 ème anniversaire.
En effet, c'est avec le sentiment d'avoir été victime d'un mauvais sort que le peuple Comorien, estomaqué et déboussolé, est partagé entre l'espoir et le désespoir, la joie et la douleur , la fierté et la colère... des sentiments entremêlés et justifiés par la haute trahison que lui inflige un homme du passé, imberbe de la politique, adepte des coups bas, des manipulations et des tragédies shakespeariennes:
[l'homme des coups d'Etat permanents.]
Cette année, la célébration est pire que gâchée. Elle a comme un parfum de veillée funèbre. Elle est l'enterrement à grand pompe de l'illusion de la démocratie, des libertés fondamentales et de l'émancipation de la nation puisque le pays est ramené quelques décennies en arrière, au delà des heures de la colonisation.
On a beau bouger dans tous les sens la quadrature du cercle, rien n'y fait:
[le coeur et l'esprit ne sont pas à la fête].
Car le Colonel putschiste récidiviste est à la manoeuvre. Encore un tour de vice dont il a le secret. Cet homme est persuadé que le monde est incapable de constater son glissement progressif vers une dictature pure et dure, une barbarie mise en oeuvre avec une violence inouïe.
Autour de ce colonel tortionnaire il y a tous ses complices conspirationistes et comploteurs compulsifs.
Les voilà tous à la manoeuvre pour démanteler les fondements de l'état de droit en inihilant les espoirs nés de cette journée historique du 12 novembre 1975. Ainsi ils éradiquent le rêve de tout un peuple. Nous avions été nombreux, à l'espace d'un moment, à croire que la période sombre des mercenaires était définitivement fermée.Hélas!
Nous avions omis que certains parmi nous sont des effluves du mercenariat international et qu'ils sont nourris de l'idéologie monstrueuse; qu'ils sont formatés par le grand Satan Denard et qu'ils sont imprégnés de cette culture nauséabonde, infecte et vomitive d'hommes - sans foi ni loi - , et de nos jours, agissant en col blanc possédés par un virus mutant.
Des hommes qui ont cette capacité d'être des polymorphes allergiques à toute forme de démocratie.
Ainsi, dit-on qu'à vouloir laver la tête d'un Ane on y perd sa lessive. Car il y a des vices qui ne tiennent à nous que par d'autres. Et qu'en ôtant le tronc, ils s'emportent comme des branches.
Dès lors, il nous faut inventer des nouveaux mécanismes de lutte de manière à reprendre l'avantage.
Il y a un temps pour se lamenter et un temps pour agir. Nous ne pouvons nous accommoder à ce régime redoutable, pire que celui des mercenaires. L'homme que le soleil a brûlé connaît la valeur de l'ombre.
La démocratie est une valeur cardinale et irréversible qu'il faut mériter.
Oui la justice est un duel et non un procès. C'est pourquoi il nous faut livrer la mère de toutes les batailles: celle de la liberté.
Le régime du colonel GOZIBI est au bout de son aventure. Il danse en ce moment même sur le fil du rasoir. Le moment est venu de lui asséner le coup de grâce, la lutte finale.
C'est un régime qui tire sa source d'inspiration dans la perversité plutôt que dans la grandeur de l'esprit humain. Il nous faut mettre à terre le diable qui nous torpille car, voyez - vous, la raison n'est raison qu'autant qu'elle nous touche, et il faut des si bonnes raisons pour vivre qu'il n'en faut pas pour mourir.
Cette situation qui fait éclore tant de sentiments d'injustice, de mépris, de haine et d'exclusion ne peut demeurer immuable. Or il y a du sacré dans les larmes versées par notre peuple: c'est la marque de l'indicible amour qu'il nourrit pour la patrie.
C'est l"incommesurable douleur qu'il endure dans ces temps de profondes souffrances. C'est donc dans ce sentiment d'ambivalence que je fonde mes espoirs sur une probable résilience de notre peuple.
J'ai confiance à sa capacité de faire voler en éclats tous les paradigmes qui le maintiennent calfeutré dans un système inhumain, répugnant et calamiteux. Les convulsions du désespoir et de la souffrance endurées passeront comme tant d'autres et finiront par faire place nette à l'espoir, au goût retrouvé de la vie et sa volupté.
Mais, pour y parvenir, il faut oser faire peur à la peur et ne laisser place qu'à l'envie de vivre en être libre.
Certes, il est évident, in fine, que le cheminement n'est pas un long fleuve tranquille.
▪Diaspora Comorienne, Union de l'Opposition CNT, M17, FUDA, Ndzouani En Marche, ENSEMBLE TOUT EST POSSIBLE.
OUI NOUS POUVONS !
Par KAMAL ABDALLAH
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