HaYba EDUCATION Le GSFA Une Grande Entreprise ? QUID DU RÉGIME FISCAL DES ÉTABLISSEMENTS (SCOLAIRES) PRIVÉS AUX COMORES ? Le Gr...
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Le GSFA Une Grande Entreprise ?
QUID DU RÉGIME FISCAL DES ÉTABLISSEMENTS (SCOLAIRES) PRIVÉS AUX COMORES ?
Le Groupe Scolaire Fundi Abdulhamid (GSFA) ne sait à quel saint se vouer. Il est sommé de payer 4 107 078 KMF de rappels d'acompte du mois de septembre à l'Administration Générale des Impôts et des Domaines (AGID).
Rien d'illégal apparemment d'après Monsieur Soidik, le responsable des finances, que nous avons interrogé. D'après lui c'est une "routine" à laquelle l'établissement satisfait avec des difficultés croissantes. Cette situation devient de plus en plus pesante sur les finances de cet établissement dans la mesure où le peu de marge qu'il arrive à dégager en fin d'année est tout de suite réinvesti dans la construction de nouvelles salles de classes et l'accroissement des capacités de l'école.
L'année 2018 cet établissement a versé aux impôts 16 428 312 KMF. Le GSFA est classé "grande entreprise" dans la mesure où il réalise un chiffre d'affaires dépassant les 50 millions. Nous avons constaté durant notre enquête que cet établissement ne perçoit aucune subvention ni ne bénéficie de mesures incitatives de la part de l'État, comme d'autres entreprises dans des secteurs dont le développement est encouragé par l'état. Y a t il un secteur qui mérite plus de soutien et d'encouragement que l'éducation ?
Aux États-unis par exemple, pays du capitalisme par excellence, la plus grande université privée du monde, Harvard avec un budget 2O18 colossal de 5, 2 milliards de USD, et un bénéfice de 179 millions continue de bénéficier d'une fortune de subventions de la part de l'État fédéral et de donations de personnes physiques et morales privées. Ces donations sont généralement déductibles des impôts. La culture de l'excellence n'est pas l'apanage des Occidentaux. En Afrique on trouve ce genre d'initiatives .
Au Sénégal par exemple en 2017 l'État a subventionné les établissements privés à hauteur de 1 200 000 000 CFA alloués en majorité au payement de salaires des enseignants. Cette bouffée d'oxygène permet au secteur de souffler malgré des charges fiscales (30% d'impôts sur le société) 5% de moins que le taux comorien.
En 2017-18 l'enseignement privé enseigne plus d'élèves dans le second cycle du secondaire que les lycées d'état. Le secteur privé remplit donc un rôle de service public. Les lycées d'état doivent redevenir des écoles de bon niveau, attirant de bons élèves , et permettre aux enfants intelligents et travailleurs des familles modestes d'accéder à l'enseignement secondaire et après à l'enseignement supérieur et aux formations techniques post baccalauréat. Mais comme dans tous les pays où l'éducation est une priorité, l'état doit aider et faciliter l'investissement du secteur privé pour un enseignement de qualité.
Personne ne demande des faveurs pour le GSFA. Quand on sait les avantages accordés à des pseudos investisseurs on peut demander à l'état de dialoguer avec ceux dont les efforts et la résilience permettent à une partie de la jeunesse comorienne de bénéficier d'un enseignement de qualité. Il n'y pas que des gosses de riches, de nombreuses familles modestes se saignent, pour que leurs enfants, apprennent dans des écoles respectueuses de l'éducation et des enfants.
Ahmed Said Badraoui ©Hayba fm - photo ©GSFA
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