L'addiction aux insultes des Comoriens Informer de nos jours revient le plus souvent à proliférer des insultes à autrui, ce que n...
L'addiction aux insultes des Comoriens
Informer de nos jours revient le plus souvent à proliférer des insultes à autrui, ce que notre addiction aux scandales s'est installée dans nos modes de réflexions.
Seules retiennent nos attentions, une phrase méprisante, d'un supposé politique, des scandales liés à la corruption, ou l'environnement des violences et des agressions diverses.
S'informer de nos jours revient le plus souvent à s'indigner contre la marque que nous imprimons au monde et l'évolution de notre société. Comment éviter de nous épuiser quotidiennement au fil des indignations pour agir efficacement ?
On vit une période très particulière du point de vue de notre indignation. Il y a ce sentiment sociologiquement consultable, que l'indignation est partout, du fait de nombreuses chambres d'échos, qui la rendent invisible.
Elle commence le matin et ne s'arrête que le soir. Peut-être même que notre inconscient continue de s'indigner pendant la nuit. J'ai tendance aussi à croire que l'indignation est totale, parce qu'elle fonctionne sur une logique intégrale, soit je suis pour, soit je suis complètement contre.
Il y a une logique de tout ou rien qui vomit la demie-mesure comme ce qui lui fait le plus d'obstacle, son gâche plaisir. L'indignation dans ce qu'elle a de plus viscérale nous divise, nous donne à voir en noir et blanc.
La nuance fonctionne selon un autre mode de totalisation, il y a ceux qui pratiquent la nuance et ceux qui pratiquent l'indignation. Ce sont deux modalités de partage de l'espace de discours.
Je tente de comprendre le mode de fonctionnement de l'indignation dans les réseaux sociaux (Comoriens), par sa logique interne, je condamne le fait, telle qu'on la voit, dans tous les écrits.
L'indignation tourne à vide sans que rien ne se passe, parce qu'elle nous renvoie à notre appartenance nous mêmes, à un groupe.
Le problème de l'indignation comprise dans ce sens là est qu'elle fixe, essentialise, renvoie le sujet à lui même dans son auto-constitution.
Or ce qui m'intéresse dans la participation de la vie publique, c'est la capacité à transformer les choses et à se changer soi-même, en abordant un problème, la manière dont ce problème pourrait me transformer et, qu'on me confirme ce que je sais ou que je pense déjà.
Par Daoud Halifa
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