Aujourd'hui, par les recettes douanières l'État comorien dépend en grande partie de la diaspora en France, et la plupart des fami...
Aujourd'hui, par les recettes douanières l'État comorien dépend en grande partie de la diaspora en France, et la plupart des familles comoriennes dépendent des enveloppes de la diaspora; les Comores ne repose pas sa survie sur la production locale mais sur la diaspora; de ce double-faits, la diaspora comorienne s'est transformée en colonisateur pour les Comores et les comoriens.
En effet, la diaspora comorienne est consciente de sa position de colonisateur, les binationaux le disent haut et fort que sans eux les Comores ne serait rien, ce qui en soi est vrai et qui en soi porte malheur.
Cela est vrai parce que les familles qui ont envoyé les leurs en France ou à la Réunion ont misé sur eux pour l'espoir d'une vie meilleure, car la présence française au Comores au lieu de laisser les traces de la douleur et de l'humiliation elle a laissé l'image de la grandeur et de la réussite au point qu'à la place de la haine de l'agresseur, la dégradation de la nation héritée des rafles coloniaux a donné le goût de partir en France, symbole de prospérité pour les esclaves en manque de corvées.
Ça porte malheur car ces déplacements ont nécessité la vente du bétail et des terrains familiaux et l'épuisement des économies familiales pour qu'au final les familles se retrouvent sous les bottes de leurs envoyés-émigrés; le cercle est vicieux.
Que disent de nous, les émigrés? -"Ces bledards ne veulent pas travailler "
- "Moi je suis français et mes enfants sont français, ils n'ont pas besoin de vivre dans ce pays de merde"
- "Moi c'est ma mère et mon père qui me font penser à ce pays, quand ils seront morts, adieu les Comores"
- "Si ce n'est le anda ( spécialement pour les wangazidja) nous ne serions pas allés aux Comores"
N'est-ce pas malheureux?
Une famille dépense de ses biens pour envoyer son enfant en France, ce dernier commence par les tenir en respect, ensuite les écraser et enfin les renier!
Mais ils ont oublié qu'ils n'étaient pas capables de donner l'exemple en restant aux Comores pour travailler, ils se sont convaincus que l'État ne peut pas leur donner du travail, que eux-mêmes ne sont plus aptes à faire preuve de créativité, ils ont alors accepté que les économies de toute une famille soient dépensées pour qu'ils aillent travailler en France, et ils s'étonnent de devenir la boniche ou la vache à lait de ceux qui ont misé sur leur départ.
Mais le jour où les générations nées en France manifesteront qu'ils n'ont rien avoir avec les Comores, ce jour-là, l'État comprendra que la diaspora est un problème et non une solution, ce jour-là, les familles comprendront qu'envoyer leurs enfants en France était une erreur!
Les manifestations politiques de la diaspora en France contre le régime actuel, la présente crise des entrées en douanes, les maisons fermées parce que leurs propriétaires demeurent en France, tout ceci doit nous alarmer et prévenir l'effondrement qui naîtra de la rupture.
Par M. Soidrouddyne Hassane
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