Implacable accusation de la mémoire collective nationale. Il n’y a de témoin plus redoutable que la mémoire collective nationale. Ell...
Il n’y a de témoin plus redoutable que la mémoire collective nationale. Elle enregistre tout. Son accusation est très implacable.
La conscience qui nous guide remplit également cette fonction d’enregistrement des faits et d’accusation. Car, voyez-vous, s’il est vrai que la justice sans la force du Droit est impuissante, la force sans le Droit n’est que tyrannie.
Or, le Colonel putschiste Azali Assoumani, surchargé des sobriquets les plus méprisants sur son manque total d’esprit civique, patriotique, étatique, national, républicain et démocratique, confortablement installé dans ses certitudes criminelles, d’une part, s’agrippant avec la force du désespoir à sa zone de confort maléfique, d’autre part, joue ses dernières cartes.
Il est dans un coup de poker menteur né de sa schizophrénie et de son absence de sens moral. Prétendre organiser des élections législatives au lendemain de son crime électoral du 24 mars 2019 avec une hypothétique participation de l’opposition relève exclusivement de la fantasmagorie.
Il insulte l’intelligence des Comoriens. Comment cet homme, qui a fini par entrer dans le cercle restreint et maudit des grands dictateurs calamiteux, désastreux et «infréquentables», selon des médias étrangers qui épinglent les dirigeants répugnants, comment ce tyran considéré comme une plaie de l’Histoire, un phénomène de foire, un simple objet de curiosité, peut prétendre organiser une élection libre, propre et transparente?
Quelle est l’âme raisonnable, sensée et responsable qui lui accorderait crédit sur cette terre, malgré son sinistre bilan ? De 1999 à 2006, de 2016 à 2019, cet homme n’a qu’un passif: une ribambelle d’actes de trahison ayant jalonné son parcours politique.
Aujourd’hui, il s’est construit une solide réputation de tueur et de traître. Il vit dans le coup d’État constitutionnel et institutionnel permanent.
Il ne connaît rien sur la nouvelle donne géostratégique et géopolitique mondiale. Il ne sait même pas que de 1999 à 2019, le monde a bien changé.
Il n’a jamais entendu parler de révolution numérique.
Il ne sait pas que la fin de la guerre froide a fait tarir bien de rentes stratégiques, bannissant le recours à la force.
Le monde a changé, au grand dam de ce dictateur. Aucun dictateur ne peut assassiner en vase clos.
La numérisation de l’information est un outil de communication redoutable favorisant l’interconnexion planétaire. Le monde est en ébullition, et nombreux pays de la planète ont sonné le glas des dictatures.
Partout, s’exprime le besoin de meilleures conditions de vie et de la démocratie. Les peuples veulent être maîtres de leurs destins nationaux. Notre pays, les Comores, n’est pas en reste.
Les Comores sont saisies d’une fièvre frénétique pour une démocratie qui berce un monde saisi de convulsions dès qu’il y a mauvaise gouvernance.
Or, certains esprits forcément malhonnêtes veulent inciter l’opposition à reconsidérer sa position courageuse face à une dictature féroce et sadique.
Ahmed Mohamed Djaza et ses [104%], Armia Ahmed Ali et sa Cour suprême dévoyée et maudite, Kiki et ses escadrons de la mort, Youssoufa Idjihadi et sa lâcheté légendaire, pour ne citer qu’eux, sont devenus les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, toujours à la manœuvre pour consolider un État voyou.
La pièce manquante du puzzle était l’Assemblée de l’Union des Comores. Elle vient de tomber dans l’escarcelle de la dictature.
En appelant le chat par son nom, on doit dire qu’Azali Assoumani n’a aucune légitimité. Son régime politique dictatorial patauge dans le marécage de l’inconstitutionnalité, de l’illégalité et de l’illégitimité, en attendant le coup de pied du peuple souverain.
Le peuple comorien a résolument engagé un bras de fer sans concession contre ce régime politique, le plus répressif, le plus sanguinaire et le plus barbare des Comores.
Le putschiste récidiviste, après avoir détourné les assises du Mouvement du 11 août 2015 pour son funeste dessein de vie à mort à la Présidence de la République, pour l’ivresse et les fastes du pouvoir, ne quittera le pouvoir que sur intervention musclée du peuple souverain.
Il est le dictateur auteur d’un référendum anticonstitutionnel rejeté par le peuple, qui a marqué son désaccord sur une Constitution anticonstitutionnelle, inappropriée, inadaptée, portant les ingrédients de la haine, de la division et de l’implosion du pays.
Il est également l’auteur d’un scénario sanglant sur l’élection présidentielle dont le trucage a été le plus stupide au monde.
Ce fut une bouffonnerie sanglante, une parodie honteuse.
Le départ d’Azali Assoumani du pouvoir est le préalable à une vie politique nationale saine. Ce dictateur n’est soluble ni dans l’État, ni dans la République, ni dans la démocratie.
Il est allergique à ces institutions, qu’il a dévoyées. Il n’est pas dans la solution, mais dans le problème.
Il voulait achever sa forfaiture par un accaparement total de toutes les institutions étatiques. C’est fait.
Ses démarches excentriques et misérabilistes envers Mohamed Ali Soilihi et Ahmed Sambi ont été pathétiques et ont logiquement échoué. Il a été demandé à l’émissaire Mohamed Elamine Souef d’aller voir ailleurs.
L’opposition ne va pas reconsidérer sa position sur un criminel. L’opposition ne va jamais participer à une mascarade électorale susceptible de conférer de la légitimité à une dictature mourante.
Nous militons pour un seul peuple, une seule nation, un seul idéal, celui d’un État, d’une République et d’une démocratie.
Par Kamal Abdallah Salim
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