Maître Larifou avec son avocat Me Selly Des centaines de fois, Me Saïd Larifou a pénétré dans la salle d'audience du tribunal corre...
Maître Larifou avec son avocat Me Selly |
Des centaines de fois, Me Saïd Larifou a pénétré dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Saint-Pierre, toujours pour soutenir des causes avec passion et conviction, en défense ou en partie civile. Celui qui fit la fierté de la communauté, il y a 25 ans, en devenant le premier avocat comorien a prêter serment dans un barreau français, celui de Saint-Pierre justement. C'est ce qu'a expliqué, ému, Me Mihidoiry Ali, défenseur de Saïd Larifou qui était, cette fois, appuyé à la barre des prévenus, pour répondre de banqueroute et abus de biens.
La procédure de liquidation judiciaire visant son cabinet d'avocat (une SELARL) a révélé quelques dépenses pas franchement d'ordre professionnel : des billets d'avions, des loyers privés, des frais de scolarité et l'impression de tracts et affiches pour une campagne électorale aux Comores.
Et puis il y a cette BMW X 5, une grosse berline allemande que Saïd Larifou explique avoir vendue à un compatriote, qui n'a pas transféré la carte grise. Le véhicule est donc resté dans les actifs de la SELARL.
Au total, les détournements reprochés sont estimés à un peu plus de 62 000 € , qu'a détaillés le vice-procureur, non sans voir donné la vision morale qu'il a de la profession d'avocat. A défaut de pouvoir anéantir la réalité des chiffres, Me Xavier Belliard a eu une plaidoirie « technique » pour tenter de relativiser les sommes reprochées. Certaines étaient considérées, par me Larifou, comme des équivalences de salaire non perçu.
« Il était un avocat des causes, a ensuite plaidé Me Patrice Selly. Il est venu à cette audience, sans un papier, sans un échéancier, sans une attestation. De la négligence, peut-être, de l'intention frauduleuse, certainement pas ».
Le parquet a requis 12 mois de prison avec sursis, 80 000 € d'amende (dont 20 000 avec sursis) et une interdiction définitive de gérer une société.
Jugement le 24 octobre.
JNF ©JDM - clicanoo.re
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