L'utilisation des élèves pour des fins politiques et pour se faire une place dans le pays sans se soucier de leur scolarité constitue...
L'utilisation des élèves pour des fins politiques et pour se faire une place dans le pays sans se soucier de leur scolarité constitue une dérive condamnable que les comoriens ne doivent pas occulter dans le bilan du FD. Ayant milité dans cette vague de Msomo oignouméni entant qu'élève puis enseignant je me rends compte de la gravité des dérives du FD qui a politisé des mineurs afin d'entretenir des grèves à répétions mais aussi sur le plan culturel.
Je reste encore sous le choc car, à chaque fois que je me rappelle que c'est au sein du stade Bomer que les élèves du Lycée Saïd Mohamed qu'avait été organisé une cérémonie avec des champs révolutionnaires accompagnés du son d'accordéon jouée par un camarade de classe d'origine malgache à la mémoire d'un militant FD qui serait assassiné à son domicile pour soi-disant des motifs politiques.
N'empêche que le combat contre le mercenariat est louable même si Moustapha est resté évasif au cours de l'interview avec Nono sur la période la plus sombre de notre histoire où Ali Soilihi comme Abdallah plus tard s'est servi des mercenaires pour installer une dictature sanguinaire. Je suis tolérant et je me contenterais de rappeler à Moustoipha qu'il ignore une page sombre de l'histoire de notre pays correspondant à la période où des mercenaires torturaient et versaitent du sang comorien pour la première fois dans notre pays. Et de lui suggérer de lire le livre de Bob Dénard intitulé "Corsaire de la république".
Il apprendra que dès 1976 à 1977 des mercenaires formaient des guinéens tel est le cas du commandant Sallé entre autres pour aller déstabiliser leur pays. En plus des mercenaires comme Guilsou et Christian responsable du bateau Moungagna ont servi la révolution jusqu'au dernier jour en restant sur place. D'ailleurs ce sont ces 2 mercenaires qui ont fait les répérages sur place et fixé la localisation d'Ali Soilihi. J'ai fait la prison comme Moustoipha à 2 reprises et la dernière fois ce sont les mercenaires qui m'ont arrêté en pleine réunion sous le régime d'Abdallah. Mais ce n'est pas une raison de mettre au même pied d'égalité les 2 régimes par rapport à la dictature.
Ce n'est pas parce que j'ai connu la prison pendant la révolution que je ne peux pas reconnaître que la corruption n'a pas été banalisée comme l'a été au cours des gouvernements successifs. Qu'un révolutionnaire comme Moustoipha jette des fleurs à une personne qui a perpétré un coup d'état avec la complicité des colons et des mercenaires, moins d'un mois après la proclamation de l'indépendance, me choque comme je serais choqué le jours où on se contentera des beaux discours de Secou Touré contre l'impérialisme pour le réhabiliter. Cette réécriture de notre histoire par certains politiques pour des raisons sectaires ou partisanes me paraît nocif pour l'avenir de notre pays.
Docteur Abdou Ada Musbahou
Chirurgien
France
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