Le mot émergence est devenu le refrain de la mélodie que chantent le président-candidat Azali Assoumani et ses partisans ces derniers m...
Le mot émergence est devenu le refrain de la mélodie que chantent le président-candidat Azali Assoumani et ses partisans ces derniers mois.
Ils ont mis les bouché doubles surtout à l'approche des prochaines élections présidentielles. Il fallait bien trouver quelque chose pour hypnotiser et tromper les électeurs.
Joli trouvaille! Et surtout le mot résonne bien. Qui dit mieux? Rappelons-nous que lors des campagnes présidentielles de 2016, le candidat Azali avait comme slogan: 1 JEUNE=1EMPLOI. Au bout de deux deux ans et demi, le président AZALI non seulement n'a créé aucun emploi mais il a licencié quelques dizaine de jeunes qui allaient gonfler les rangs des chômeurs. Il n'a donc pas respecté l'engagement qu'il a pris auprès de ses électeurs. Cette fois-ci il construit un mur de mensonge, l'émergence.
C'est sa nouvelle trouvaille. Les comoriens se posent certainement des questions sur cette nouvelle voie. Qu'est-ce que l'émergence? Est-elle possible à l'horizon 2030? Pour faire court, le terme émergence est plus ancien qu'on le croit. La Grande Bretagne de la fin du XIX siècle redoutait déjà l'émergence de l'Allemagne. On parle de pays émergent ou d'une économie émergente, d'un pays dont la situation économique est en voie de développement.
Cette croissance est calculée selon le PIB ( produit intérieur brut ou les richesses produites dans un pays), les nouvelles entreprises et infrastructures ainsi que le niveau et la qualité de vie des
habitants. Exemples des pays émergents: le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine l’Afrique du Sud...
Pour rester objectif, ces pays dits émergents occupent des positions plus que confortables par rapport à certains pays riches formant le G7. Actuellement, la Chine est la deuxième puissance économique juste derrière les Etats Unis d'Amérique. L'Inde ne démérite pas. Il a gravi plusieurs rangs.
Tous ces pays émergents ont mis du temps et leurs dirigeants avaient une vision et une volonté politique avant d'en arriver là. Monsieur le président-candidat Azali Assoumani, l'émergence ne se décrète pas, elle ne se chante pas, elle se construit.
Mes chers concitoyens comoriens, restons lucides et réalistes. Notre pays est très malade. Il a le cancer.
Et pour en sortir, il nous faudra un traitement lourd et long. Ce qui conduit soit à la guérison, soit à la mort. Nos maux sont multiples et variés. L'éducation est défaillante, les hôpitaux sont devenus des mouroirs, la justice est défaillante le secteur agricole et de la pêche en crise. Le pays importe presque tout. Les comoriens sont réduits à des consommateurs.
Entre les pays émergents et les Comores, il y'a un fossé gigantesque. Pour le combler, il nous faut un préalable. Il nous faut un terrain républicain apaisé où les toutes les compétences seront réunies pour définir un vraie politique pour que l'émergence ne soit pas un refrain insensé mais une réalité.
Je pense que pour se mettre sur le chemin de l'émergence, il nous faut remplir un certain nombre de conditions. Notre pays a acquis une indépendance de façade. Il faut donc arracher une indépendance totale.
Au niveau politique, le colonisateur a la main mise et veut garder son influence dans ses anciennes colonies. Il place au pouvoir des dirigeants qui protègent ses intérêts, laissant ainsi leur peuple dans la misère et le désespoir total. certains de nos hommes et femmes politiques se battent pour prendre le pouvoir à tour de rôle.
C'est un tour de passe-passe. Je te donne le pouvoir et tu protèges mes arrières ainsi de suite. Pendant ce temps, notre peuple inconscient, sous éduqué ne se révolte pas( obéissez à votre Dieu et à tous ceux qui détiennent le pouvoir) pour ses droits. On est resté passif. Nos oulémas barbus disent que la vie d'ici bas n'est rien comparée à la vie de l'au-delà. C'est Allah qui a dit. On ne cherche donc pas à améliorer la vie d'ici. De toute façon, c'est écrit. Les comoriens vivent dans la fatalité. On est dans le "In Challah".
On y reste et on y mourra! Ainsi va la vie! L'émergence économique doit être précédée du développement humain. Il faudra d'abord l'émergence des esprits avant d'entamer le chemin de l'émergence économique chose qui ne peut pas se concrétiser sans détenir notre autonomie monétaire et financière.
La monnaie est un des critères de la souveraineté de tout pays qui se dit indépendant. Aucun pays au monde ne peut prétendre être indépendant en ayant une monnaie étrangère.
Et pourtant c'est ce qui nous arrive avec le franc comorien(FC) qui n'est pas notre propre monnaie. C'est une monnaie de la France. C'est elle qui la bat, la contrôle et qui la gère. En plus, c'est la France qui définit la politique monétaire de notre pays par le biais de la banque centrale. On ne peut pas faire de l'émergence son cheval de bataille en n'ayant pas la maîtrise encore moins la gestion
la monnaie.
C'est du "gnangnan", des âneries qu'on raconte à un peuple sous informé et sous éduqué. On a du chemin à faire avant d'entrer dans le train de l'émergence. En ce moment, les quatorze autres pays de la zone franc commencent à débattre. Nombre de leurs habitants souhaitent en sortir.
C'est en ayant notre propre monnaie, une bonne gouvernance, une démocratie participative que notre pays pourrait entrer sur les rails de l'émergence. L'émergence ne pourra pas s'obtenir dans les conditions actuelles. Le candidat-président AZALI ASSOUMANI qui ne respecte même pas sa "loi" ne nous mentira plus. Il a assez menti.
AZALI a trahi plus d'un. Alors mes chers concitoyens, dans les conditions actuelles, l'émergence à l'horizon 2030 est tout simplement son deuxième GROS MENSONGE, après le
mensonge qu'il a étalé en 2016. WO MGALA WA DJULWA WO KO SA HINDRU.
Dr ABDOU MHOUSSINE Saïd (Marseille, France)
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