Sidi est une des personnalités et cadres politiques emblématiques des Comores. Ce professeur de Lettres françaises à l'université des...
Sidi est une des personnalités et cadres politiques emblématiques des Comores. Ce professeur de Lettres françaises à l'université des Comores, connu pour son militantisme politique acquis des bancs de l'ASEC, des structures marxistes du FD, des hautes instances de la CRC et enfin, des sphères étoilés du parti Juwa dont il reste un des grands dirigeants fondateurs en 2013, avec Sambi, Barwane, Dr Salami, Dossar, Ibrahim Mohamed Soulé, etc.
Sidi est aussi le principal organisateur, tête pensante et fin stratège du Juwa. Baron politique du Nguwengwé, le fief du parti à Ngazidja, il fait et défait les hommes politiques de cette région depuis 2004 où il est élu député à l'assemblée nationale. L'élection du conseiller de l'île, Attoisse Moh Ibrahim de Nkandzilé, en 2010, c'est lui, celle du Conseiller Ismaila Msaidié, 2015, c'est lui.
La victoire volée du député, Said Ali Bacar en 2015, c'est signé Sidi. En 2016, à Ouzioini, le candidat Fahami Said Ibrahim candidat du Juwa, prend la première place avec plus de 600 voix d'avance devant Ibrahima Hissani, pourtant un natif de la ville, candidat malheureux.
Le score plaçant le Vice-président Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou, à la première place au second tour de l'élection présidentielle dans le Nguwengwé, porte l'empreinte de Sidi, allié à l'enfant du Hamahamet. Sidi était alors en désaccord total avec le mot d'ordre de Sambi appelant à voter pour Azali.
Le score plaçant le Vice-président Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou, à la première place au second tour de l'élection présidentielle dans le Nguwengwé, porte l'empreinte de Sidi, allié à l'enfant du Hamahamet. Sidi était alors en désaccord total avec le mot d'ordre de Sambi appelant à voter pour Azali.
D'ailleurs, ses prévisions pour cette décision qu'il a qualifiée à l'époque de "désastreuse et tragique pour le parti et ses dirigeants" sont aujourd'hui avérées justes et vérifiées. Certains le considèrent depuis comme un homme visionnaire et intelligent. On peut l'aimer comme on peut le haïr, en tout cas, il intrigue, inquiète et ne laisse pas indifférentes certaines personnalités politiques du microcosme comorien qui lui font la cour en ce moment.
Sambi s'est servi de cet homme qu'il n'hésitait pas hypocritement à rendre hommage publiquement à chaque occasion pour sa loyauté, son dévouement et son abnégation.
Son intégrité morale et financière, attestée par le vide des enquêtes judiciaires cherchant à l'inculper de "corruption et de détournements de fonds publics dans le dossier de la citoyenneté économique" place aujourd'hui l'ancien député parmi les hommes politiques honnêtes des Comores.
Son maintien actuel en détention préventive à la maison d'arrêt de Moroni est perçu par des magistrats, des avocats dont le bâtonnier au barreau de Moroni, maître Mzimba, comme seulement une "représaille politique d'Azali contre son insoumission à sa politique", une punition pour sa révélation de la vente de passeports aux pays du Golf par le pouvoir Azali I et surtout, à cause de sa sonnette d'alarme tirée contre le choix d'Azali au 2ème tour des présidentielles en 2016. Aussi, le bâtonnier, un de ses trois avocats, demande-t-il purement et simplement la libération sans condition de son client car "aucune charge ne peut être retenue contre lui".
Aujourd'hui tout le monde sait que l'ancien ministre de la défense et de l'intérieur sous Sambi, paie donc pour son hostilité politique manifeste au Président Azali qu'il dit connaître "mieux que quiconque" pour ne pas lui accorder la moindre once de confiance.
Déterminé, convaincu et imbu de principes, Sidi est un os dur à fléchir mais un peu naïf. Cette naïveté teintée de confiance exagérée vis à vis de ses partenaires en politique fait qu'il se sent aujourd'hui toujours "trahi" dans son parti Juwa. Il cumule à chaque fois qu'il convoite un poste électif "le complot organisé" de ses "amis", dirigeants du parti.
2013, pour le poste de SG du Juwa, il est trahi, 2015, pour la candidature pour le gouvernorat de Ngazidja : trahison. 2017, au congrès du parti à Anjouan, complot et trahison pour le poste de SG du parti alors qu'il était le favori des militants de base. 2019, recomplot contre sa candidature à la candidature aux primaires du parti pour l'élection présidentielle de mars prochain. Et pourtant, encore une fois, il était le grand favori du parti pour affronter Azali.
Dans tous ces complots et manigances montés par ses pairs, hauts cadres du parti, Sidi, malgré sa loyauté, n'a jamais eu le soutien de Sambi, ni sa désapprobation de ces mesquineries.
Ainsi, face au mécontentement grossissant des militants de base face à ce choix inattendu, d'aucun aujourd'hui, dans l'arrière pays, ne donne la moindre chance pour le candidat désigné du Juwa, Ibrahim Moh Soulé, d'arriver au second tour sans l'appui de Sidi. Celui-ci, de sa chambre d'hôpital à Mdé où il est aussi en détention, Sidi reste muet sur cette question et refuse pour l'instant de commenter la décision de son parti. Il dit attendre ses collaborateurs politiques pour discuter et décider une position.
Toutefois, il ne cache pas son amertume quant à la déconsidération et au torpillage dont il est l'objet de la part des hauts dirigeants de son parti.
Il nous dit avec un certain humour ironique : "Vous savez, dans les hautes sphères politiques des partis, il n' y a pas d'amis, il n' ya que des partenaires jaloux et ambitieux prêts à croiser le fer s'il le faut, chacun pour arriver à ses fins. Ceci l'est dans le Juwa comme dans les autres formations".
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