République démocratique du Congo : l'opposant Félix Tshisekedi proclamé président "provisoirement élu", un adversaire dénon...
République démocratique du Congo : l'opposant Félix Tshisekedi proclamé président "provisoirement élu", un adversaire dénonce un "putsch électoral"
Martin Fayulu, un autre opposant au président sortant Joseph Kabila, affirme être arrivé en tête. Le ministre des Affaires étrangères français dénonce aussi des résultats "pas confirmes".
Imbroglio autour de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo. Un candidat de l'opposition, Félix Tshisekedi, a été proclamé mercredi 9 janvier vainqueur de l'élection présidentielle à un tour du 30 décembre, trois fois reportée depuis fin 2016. Mais l'un de ses adversaires, et le ministre des Affaires étrangères français, contestent notamment ce résultat.
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, 55 ans, est le président "provisoirement élu", a proclamé la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il doit succéder au chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, 47 ans, interdit par la Constitution de briguer un troisième mandat. Selon la Céni, Félix Tshisekedi l'emporte nettement avec 38,57% des voix, devant l'autre tête de l'opposition divisée, Martin Fayulu, deuxième avec 34,8%.
Le dauphin du pouvoir sortant, l'ex-ministre de l'Intérieur sous sanctions de l'Union européenne Emmanuel Ramazani Shadary, n'arrive qu'en troisième position avec 23,8%. Les 18 autres candidats font des scores anecdotiques.
"Un putsch électoral"
Mais cette annonce a été aussitôt contestée par Martin Fayulu. "C'est un véritable putsch électoral, c'est incompréhensible", a-t-il dénoncé dans une interview à RFI, jeudi, appelant "tous ceux qui ont observé les élections" à"nous dire la vérité" et à "publier les résultats". "On a volé la victoire du peuple congolais, et le peuple congolais n'acceptera jamais que sa victoire lui soit volée".
Deux diplomates affirment que les résultats annoncés par la Céni ne correspondent pas au décompte effectué par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui attribue la victoire à Martin Fayulu. Le candidat déçu a, comme les autres, le droit de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle, qui proclamera les résultats définitifs d'ici le 15 janvier.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a lui aussi estimé sur CNews jeudi que les résultats annoncés ne semblaient "pas conformes aux résultats que l'on a pu constater ici ou là", s'appuyant sur "des vérifications" de "la conférences épiscopale du Congo [qui a] annoncé des résultats qui étaient totalement différents".
Hommage à Joseph Kabila
Lors de sa première prise de parole, Félix Tshisekedi a rendu hommage au président sortant Joseph Kabila. "Aujourd'hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l'alternance démocratique dans notre pays", a-t-il déclaré devant une foule de ses partisans réunis au siège de son parti, l'UDPS.
Ces derniers jours, le candidat avait déjà tendu la main au président Kabila. Dans un entretien au quotidien belge Le Soir, il avait déclaré au sujet du président sortant qu'il était "évident qu'il pourra[it] vivre tranquillement dans son pays, vaquer à ses occupations, il n'a rien à craindre" s'il quittait le pouvoir. Allant même plus loin, il avait parlé de lui "rendre hommage pour avoir accepté de se retirer". "Pourquoi, compte tenu de son expérience, ne pas lui confier des tâches diplomatiques spéciales, faire de lui un ambassadeur extraordinaire du Congo ?", avait-il ajouté.
Franceinfo avec AFP
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