A l'orée de la nouvelle année 2019, le front de l'opposition au président Azali présente ses étrennes aux peuples des Comores en ...
A l'orée de la nouvelle année 2019, le front de l'opposition au président Azali présente ses étrennes aux peuples des Comores en se proposant de participer aux prochaines élections présidentielles et « gouvernorales ».
Ces élections constituent la 3ème phase de la pérennisation du pouvoir d'Azali, après les fausses Assises et la mascarade référendaire.
Après avoir prôné le boycott de ces initiatives anticonstitutionnelles, l'opposition appelle aujourd'hui à la participation à ces élections qui marquent la fin de la constitution de 2001, de l'autonomie des îles et de la vraie tournante, afin d'installer le colonel Azali au pouvoir jusqu'en 2030, au moins.
Selon les dirigeants de l'opposition, cette nouvelle stratégie est la seule qui leur permette de se débarrasser d'Azali et de sa nouvelle constitution, faute de n'avoir pu le faire par d'autres moyens, notamment par la rue.
Il s'agit donc d'un aveu d'échec de l'opposition qui concède n'avoir su ni pu mobiliser les citoyens contre le pouvoir dictatorial et hors-la-loi d'Azali.
Ainsi l'opposition prend donc le pari de se présenter aux élections, de les gagner pour rétablir l'ordre constitutionnel.
N'est-ce pas là encore une stratégie à courte vue, sinon une manœuvre précipitée de parvenir au pouvoir, au détriment des intérêts communs ?
Comment l'opposition compte-t-elle vaincre un pouvoir qui contrôle l'appareil électoral, l'appareil judiciaire et l'appareil répressif ?
Le référendum dernier n'a t-il pas montré qu'Azali se contrefiche de l'avis des citoyens et qu'il fait parler toujours les urnes en sa faveur ?
Est ce qu'Azali envisage une seule minute de perdre le pouvoir ? Non, sinon il n'organiserait jamais ces élections.
A moins que cette opposition en grande majorité Ngazidjéenne, grand-comorienne pense qu'un échec ne serait pas une si grande catastrophe, tant que le pouvoir perdurera à Ngazidja et profitera en premier à cette île et à Moroni. Avec cet espoir inavoué qu'Azali pourrait quitter ce monde, prématurément.
L'autre question non moins importante est de savoir ce que ferait l'opposition si jamais elle réussissait malgré tout à remporter les élections présidentielles : aurait-elle le courage et l'honnêteté d'abroger la constitution d'Azali et d'organiser le retour à la Constitution de 2001 ?
Quelle garantie pour Anjouan et Mohéli que la tentation de l'État centralisé au profit de Moroni et de Ngazidja, ne sera pas la plus forte ?
Quelle garantie qu'un Azali ne cache pas un autre Azali quand ces élections doivent de toutes les façons élire un Mngazidja, à la tête de l'État ?
Ndzuwani peut-elle compter sur JUWA, quand on sait que Sambi s'est attaqué en son temps à la Constitution de 2001 pour réduire l'autonomie des îles, ainsi qu'à la tournante présidentielle, tant qu'elle était en sa défaveur ?
JUWA qui a déjà conduit Azali au pouvoir, n'est-il pas sur le point de commettre une autre trahison, au nom de tractations secrètes au profit de ses dirigeants incarcérés ?
Une autre inconnue reste la communauté internationale : quelle crédibilité accorder à une opposition d'abord, vent debout contre la modification constitutionnelle et les atteintes illégales d'Azali et qui d'un coup tourne casaque pour se présenter à des élections organisées dans le cadre de cette même nouvelle constitution honnie ?
Et de toute façon, à moins d'y dépêcher elle-même une force d'interposition et de contrôle, la communauté internationale ne peut constituer la garantie indéfectible du déroulement d'élections libres et transparentes.
L'opposition est entrain de s'engager dans un processus qui ressemble fortement à un cul-sac et à une trahison historique.
Vive Anjouan dans la plénitude de ses prérogatives !
Vive l’État souverain d’Anjouan !
La voix des Anjouanais en colère,
Anli Yachourtu JAFFAR
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