Dès les années 1970 les Étudiants Comoriens à l'Étranger ont pris le parti de rentrer aux Comores pour participer à la construction d...
Dès les années 1970 les Étudiants Comoriens à l'Étranger ont pris le parti de rentrer aux Comores pour participer à la construction du nouvel État en devenir. Et juste après l'indépendance le mouvement s'accélère et fait face aux dictatures. Les années 80 sont marquées par un activisme intense et une lutte acharnée menés par le Front Démocratique entre autres.
L'échec des intellectuels frontistes Comoriens a suscité le mouvement inverse dès les années 90; en effet les cadres quittent le pays et les nouveaux étudiants en France ne reviennent pas, en grande partie. D'où provient l'échec de la résistance révolutionnaire?
Avouons-le le FD, produit de l'Asec, était un parti d'intellectuels qui luttaient dans le terrain purement politico-intellectuel, or, les mouvements révolutionnaires de l'histoire se sont appuyés sur les défavorisés, les paysans et les travailleurs de la classe ouvrière; oui, la force de toutes les révolutions réside dans l'organisation et le soutien des classes démunies; car lorsque ces dernières se réveillent l'oppression disparaît et lorsqu'elles continuent à dormir l'injustice trône au pouvoir.
Alors pourquoi les intellectuels ont pris la fuite et qu'est-ce qui a changé aux Comores depuis?
Coincés dans leur univers intellectuel ils n'ont pas pu dresser et amener le peuple à dire non, ils sont désespérés et ont pris la fuite; rien n'a changé depuis, au contraire la situation s'est dégradée d'année en année; alors pourquoi veut-on que par la seule force des choses le peuple se réveille?
Si l'on veut que le peuple sort de sa torpeur il faut qu'émerge une nouvelle conscience révolutionnaire qui s'acquitte de sa mission première à savoir former, soutenir et organiser les plus défavorisés, à commencer par les pêcheurs et les agriculteurs.
Le Prophète Muhammad a commencé par définir les limites du culte et de l'obéissance suite à quoi il soutenait et encourageait les compagnons à s'occuper d'une activité de subsistance ou de revenus, et voilà la mission première d'une organisation révolutionnaire.
Le chômage et la précarité sont une maladie et un handicap pour la nation, si les gouvernements ne s'en occupent pas il faut d'autres structures qui s'en chargent même avec des moyens très limités, et c'est de là que prend naissance l'esprit révolutionnaire du peuple.
Muhammad Soidrouddyne Hassane
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