Bien que les jugements divergent, ils nourrissent toujours le paysage. C’était le Mercredi 14/11/2018 que l’ancien ambassadeur et ancien ...
Bien que les jugements divergent, ils nourrissent toujours le paysage. C’était le Mercredi 14/11/2018 que l’ancien ambassadeur et ancien secrétaire d’Etat chargé du monde arabe, des régimes Azali, a invité les journalistes comoriens dans une conférence de presse.
Mr Hamidou Karihila, jusque là, Secrétaire général du parti CRC, parti au pouvoir s’est, au cours de cette conférence de presse, brouillé avec le régime. Il y a marqué aussi son retrait au parti, dont il était secrétaire général. Et ensuite, il a ajouté qu’il retire sa confidence qu’il avait donnée à son ami de longue date, colonel Azali Assoumani.
Il est inutile de rappeler le parcours politique de Karihila, qui jusque là paraissait parcours méconnu chez certaines générations. Avec une lucidité aussi impressionnante, Hamidou Karihila s’est exprimé d’une manière aussi polie et cohérente. Un des rares couvés de la CRC, qui ne perd pas la tête une fois au pouvoir.
Un comportement atypique et apprécié... Aussi une des rares politiques qui s'expriment et comportent sans arrogance ni suffisance ni mépris aux autres… Un politique c’est ça. Quelle réponse, qui puisse être appropriée aux dires respectueux envers ses amis d’hier, qui désormais sont ses adversaires ? Un cas rare surtout dans le pouvoir d’Azali et du parti CRC.
« L’homme et son œuvre »
Karihila est l’homme sans qui la CRC, n’aurait pas résisté aux secousses, qui l’ont ébranlé, entre 2013-2014. Et pourtant un arabophone dans un courant des francophones maniant les textes et les verbes en Français. C’est ça le talent. L’heure n’est plus à la biographie de l'homme. Sinon le Karihila qu’Azali a minimisé et mal traité depuis l’aube du pouvoir, et après lui avoir servi pendant longtemps, lui sera sans doute un de ses pires cauchemars.
Karihila, le désormais ex Secrétaire général de la CRC, a ouvert les portes du monde arabe au colonel Azali, et cela vaut le fleuve de grande fortune à ce dernier, suite aux mille et une relations avec le monde oriental. « A la tête de ce parti, je suis arrivé à donner deux députés de la CRC à l’Assemblée nationale, aussi à faire de ce parti le gagnant des élections présidentielles de 2016… », disait Karihila lors de sa conférence de presse.
Ce qui était aussi à retenir, avec honnêteté, dans cette conférence de presse, Karihila a omis un événement duquel des nombreux courtisans du pouvoir se réjouissent hypocritement, sachant aussi son irrégularité. Le référendum. Parlant de toutes ses réalisations au sein de ce parti, sans évoquer la victoire au référendum, cela signifie que c’est une victoire truffée des irrégularités.
Mais moment où tout le monde connait les dévergondages du colonel, se faire du mal, lui est aussi une manie. Pour gagner la confiance d'Azali, il faut être un homme mauvais. Quelques coureurs de la cour servent d'exemple. Cet allergique de la probité couronne avec facilité les hommes et femmes… qui ne donnent trop de sens à la notion humaine.
« Azali dans la ballade de la trahison »
Enfin, l’enfant de Hamahamet, qui par son énergie, sa conviction… a épaulé Azali, lorsqu’il plongeait dans la crise, et maintenu la CRC, pendant sa période de vache maigre, a craché des braises, qui risquent d’incendier l’arrogance et la suffisance des hommes du Vaisseau. C’est bien un avertissement que le paysage politique donne au colonel et ses courtisans. Qui aurait imaginé que tel événement allait se produire. Une conférence de presse, fruit mûr de la trahison que le chef de l’Etat réserve d’habitude à ses sauveurs.
On doit se rappeler que le jalon de la trahison d’Azali à Karihila, est posé depuis lorsque ce descendant d’Inyehele et de Mwinyise se présentait candidat aux élections des gouverneurs en 2016. Voulant être tout seul dans le manoir, Azali a parrainé Maoulana Charif, un des composants du groupe de la pagaille, comme candidat pour conduire Karihila à l’échec. Malgré tout cela, le secrétaire général de la CRC a résisté et a tenu le conseil selon lequel, il ne faut pas répondre au mal par le mal. Il a maintenu le parti, jusque l’obtention du pouvoir, en restant fidèle au chef d’Etat, jusque ce qu’il rompe aux amarres CRC-Azali.
Par Said Yassine Said Ahmed ©ComoresPlus
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